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Labrune : Sa conférence de presse décortiquée
Le Jeudi 13 Août 2015 par Bab Joo
On attendait du lourd. Forcément, c'est tellement pas l'habitude de "Vince" de s'adonner à cet exercice, lui qui préfère de loin le "off" et les communiqués laconiques !
Vingt-sept minutes, c'est une durée très brève pour ce qui était LA conférence de presse la plus attendue de L1 depuis longtemps... et pour longtemps encore ! On nous en avait annoncé vingt, alors forcément, certains s'attendaient à des révélations fracassantes et des annonces stupéfiantes (démission ? nomination d'un nouveau coach ? mise en vente officielle du club ?), tandis que d'autres, une large majorité en fait, espérait que Vincent Labrune allait se saisir de l'occasion pour fracasser Bielsa, jouer les pleureuses, et ainsi leur donner raison quant à leur opinion déplorable du bonhomme. Làs, Vincent Labrune a fait du Vincent Labrune. Peut-être recadré par sa patronne (c'est ce que la présence, pas prévue au programme, de Philippe Pérez, pourrait laisser supposer), le Président-délégué de l'Olympique de Marseille s'est surtout attaché à ne pas faire de vagues.
Extraits :
Concernant les clauses contractuelles incriminées par Bielsa, "Rien n'a changé, on a travaillé longtemps pour se rapprocher. L'actionnaire a fait des efforts importants pour qu'on puisse conclure un accord. Il y a eu une volonté de notre part de signer le contrat, une réunion d'ordre technique. Marcelo a voulu lever la condition suspensive de sa deuxième année de contrat. C'était de l'ordre du détail, et c'était réglé le soir-même !" expose-t-il d'emblée.
"Je l'ai vu après l'annonce de son départ, le point technique me semble être plus un prétexte qu'autre chose. Sa décision était prise. Il n'y a que lui qui peut expliquer pourquoi il est parti." D'autant que d'après Labrune, "Il n'y avait aucun différend financier. On parle de donner un contrat qu'on n'a jamais donné dans l'histoire de l'OM"
Il est vrai que Bielsa est connu pour se laisser aller à ses impulsions du moment, et que ce n'es pas la première fois qu'il quitte un club ou une sélection pour une question de virgule mal placée sur le carnet de tickets-resto ! Labrune n'a pas tort, alors que l'argentin a bénéficié d'un traitement de faveur tout particulier durant son mandat, le seul qui puisse s'expliquer sur la nature précise des termes du contrat qui l'ont défrisé, c'est Marcelo Bielsa lui-même, chose que le coach à la glacière s'est bien gardé de faire.
Aucun tacle assassin, donc, juste un constat d'impuissance, et pas mal d'amertume.
Labrune, d'ailleurs, n'entend pas laisser ternir la réputation sportive du divin Marcelo, et se montre élogieux quant à son bilan sur le banc olympien : "On a voulu faire passer le club dans une nouvelle ère, il nous apporté beaucoup en terme de professionnalisme, de rigueur et de méthode. Il laisse un héritage. Je suis très content que Franck et d'autres restent pour pouvoir perpétuer ses enseignements. Son passage était une bonne chose. On a tout changé structurellement sur le secteur sportif. L'engouement, le spectacle, la façon de jouer, ça a changé du tout au tout. La révolution culturelle a bien eu lieu ! ".
D'ailleurs, en dépit du coup de tonnerre provoqué par la démission de son leader, l'effectif encaisse plutôt bien : "Je ne vais pas vous dire que je suis content qu'il soit parti, mais on est content d'avoir cet effectif, j'ai vu les joueurs qui sont sereins"
S'il paraît évident qu'après avoir fait des pieds et des mains pour le recruter, mesuré son aura auprès du peuple marseillais et travaillé pied à pied pour le conserver, Vincent Labrune n'aurait pas été le moins du monde crédible s'il s'était acharné sur Bielsa au point de balayer son bilan sportif d'un revers de manche, l'allusion à l'effectif actuel n'est pas anodin : il s'agit bien d'un effectif qui, quoiqu'encore incomplet, a été voulu par Bielsa. Le rappeler à cette occasion était plutôt habile.
Où l'on reparle du dossier Doria. Le Président s'en sort avec une pirouette, qui n'est pas sans signifier que ce n'est pas vraiment l'urgence du moment : "C'est une affaire lointaine. Il est au club et on est très contents de l'avoir." Circulez, y a rien à voir !
Démission ? Le mot est lâché, Labrune élude : "Je m'accorde la responsabilité de l'avoir fait venir, il fallait le faire. Le pouvoir qu'on lui a donné est un choix de ma part, on avait besoin de redonner du rêve aux supporters. Je n'ai aucun remord, au contraire".
Ce n'était pas le sens de la question, mais en répondant à côté, Vincent Labrune laisse planer le doute, tant auprès des supporters que de sa hiérarchie : ce n'est pas le "cas" Bielsa seul qui suscite, au minimum, sa réflexion. De là à laisser entendre qu'il existe des problèmes encore plus sérieux...
L'autre question du jour, c'est bien évidemment le choix d'un nouvel entraîneur, un dossier sur lequel VincentLlabrune est évidemment très attendu. Mais en pleines négociations, alors qu'il travaille dans une urgence qu'il n'avait pas prévue, le Président peut-il lâcher inconsidérément des noms en pâture ? "Il reste trois semaines de mercato, on est satisfaits de la transition qui s'opère avec Franck (Passi, NdlR), ça nous laisse du temps pour qu'on trouve la bonne personne. On a valorisé nos actifs joueurs et on cherche quelqu'un capable de continuer ça et de s'adapter au projet du club. Bielsa est unique, on ne cherche pas un héritier. On se donne le temps de ne pas faire n'importe quoi."
C'est tout à l'honneur du club de ne pas se précipiter sur le premier Dupraz/Antonetti venu, même si une petite phrase fait grincer des dents : "C'est une question de philosophie, pas de nationalité. On veut un entraîneur offensif qui corresponde aux qualités de l'effectif". Reste à espérer que cela ne signifie pas qu'on en revienne aux recrutements "made in L1" qui ont fait tant de mal au club !
Au passage, cependant, Labrune ne manque pas de saluer les qualités du coach intérimaire: "Franck est un garçon remarquable, fidèle à l'institution." Il est notoire que Franck Passi est un mec loyal. son année de "stage" aux côtés de Bielsa lui a également certainement permis de développer des idées, des stratégies, de gagner en autonomie et en envie d'aller de l'avant, à tous les sens du terme. C'est bien de le souligner.
Il n'en reste pas moins que Philippe Pérez est là, sourcilleux, veillant au grain, et même de prendre la parole quand on commence à avoir soif de davantage de précisions : "Ça s'est très bien passé, des solutions alternatives à l'année optionnelle ont été proposées, ce n'est pas la première réunion que j'ai eue avec lui. J'étais le premier surpris par sa décision et notamment les motifs qu'il a avancés", lance-t-il en revenant sur la fameuse réunion du mercredi qui aurait tout chamboulé. Un coup d'épée dans l'eau, il ne fallait quand-même pas s'attendre à ce qu'il admette que les choses ne s'étaient pas vraiment passées comme prévu. Même si il est sans doute sincère lorsqu'il exprime sa surprise quant aux conséquences.
Et Labrune de conclure : "Margarita Louis-Dreyfus ? Elle est déçue, elle a l'impression d'avoir fait de gros efforts pour accéder aux demandes de Bielsa. Elle a l'impression qu'à un moment donné, il faut revenir à quelque chose de plus rationnel."
On a presque envie de rire (jaune) en songeant aux "efforts" de MLD, mais on ne peut s'empêcher également de s'interroger et même, de s'inquiéter : c'est quoi, pour la tsarine, être "rationnel" ?
Cette volonté réaffirmée de rester lisse, rassurant, de ne pointer les responsabilités de personne, et au final, de ne pas dire grand chose qu'on ne sache déjà, a-t-elle la moindre chance d'apaiser les inquiétudes des supporters ? la réponse est non, clairement. Conf' de presse, ou perte de temps ? L'OM et ses supps restent dans le flou et le marasme, tandis que VLB, sans décevoir ni satisfaire qui que ce soit, continue, vaille que vaille, à incarner la "Force Tranquille". Ce qui, après tout, est son rôle. Ingrat, sans doute, mais après tout, c'est lui qui a choisi de rester...
Vingt-sept minutes, c'est une durée très brève pour ce qui était LA conférence de presse la plus attendue de L1 depuis longtemps... et pour longtemps encore ! On nous en avait annoncé vingt, alors forcément, certains s'attendaient à des révélations fracassantes et des annonces stupéfiantes (démission ? nomination d'un nouveau coach ? mise en vente officielle du club ?), tandis que d'autres, une large majorité en fait, espérait que Vincent Labrune allait se saisir de l'occasion pour fracasser Bielsa, jouer les pleureuses, et ainsi leur donner raison quant à leur opinion déplorable du bonhomme. Làs, Vincent Labrune a fait du Vincent Labrune. Peut-être recadré par sa patronne (c'est ce que la présence, pas prévue au programme, de Philippe Pérez, pourrait laisser supposer), le Président-délégué de l'Olympique de Marseille s'est surtout attaché à ne pas faire de vagues.
Extraits :
Concernant les clauses contractuelles incriminées par Bielsa, "Rien n'a changé, on a travaillé longtemps pour se rapprocher. L'actionnaire a fait des efforts importants pour qu'on puisse conclure un accord. Il y a eu une volonté de notre part de signer le contrat, une réunion d'ordre technique. Marcelo a voulu lever la condition suspensive de sa deuxième année de contrat. C'était de l'ordre du détail, et c'était réglé le soir-même !" expose-t-il d'emblée.
"Je l'ai vu après l'annonce de son départ, le point technique me semble être plus un prétexte qu'autre chose. Sa décision était prise. Il n'y a que lui qui peut expliquer pourquoi il est parti." D'autant que d'après Labrune, "Il n'y avait aucun différend financier. On parle de donner un contrat qu'on n'a jamais donné dans l'histoire de l'OM"
Il est vrai que Bielsa est connu pour se laisser aller à ses impulsions du moment, et que ce n'es pas la première fois qu'il quitte un club ou une sélection pour une question de virgule mal placée sur le carnet de tickets-resto ! Labrune n'a pas tort, alors que l'argentin a bénéficié d'un traitement de faveur tout particulier durant son mandat, le seul qui puisse s'expliquer sur la nature précise des termes du contrat qui l'ont défrisé, c'est Marcelo Bielsa lui-même, chose que le coach à la glacière s'est bien gardé de faire.
Aucun tacle assassin, donc, juste un constat d'impuissance, et pas mal d'amertume.
Labrune, d'ailleurs, n'entend pas laisser ternir la réputation sportive du divin Marcelo, et se montre élogieux quant à son bilan sur le banc olympien : "On a voulu faire passer le club dans une nouvelle ère, il nous apporté beaucoup en terme de professionnalisme, de rigueur et de méthode. Il laisse un héritage. Je suis très content que Franck et d'autres restent pour pouvoir perpétuer ses enseignements. Son passage était une bonne chose. On a tout changé structurellement sur le secteur sportif. L'engouement, le spectacle, la façon de jouer, ça a changé du tout au tout. La révolution culturelle a bien eu lieu ! ".
D'ailleurs, en dépit du coup de tonnerre provoqué par la démission de son leader, l'effectif encaisse plutôt bien : "Je ne vais pas vous dire que je suis content qu'il soit parti, mais on est content d'avoir cet effectif, j'ai vu les joueurs qui sont sereins"
S'il paraît évident qu'après avoir fait des pieds et des mains pour le recruter, mesuré son aura auprès du peuple marseillais et travaillé pied à pied pour le conserver, Vincent Labrune n'aurait pas été le moins du monde crédible s'il s'était acharné sur Bielsa au point de balayer son bilan sportif d'un revers de manche, l'allusion à l'effectif actuel n'est pas anodin : il s'agit bien d'un effectif qui, quoiqu'encore incomplet, a été voulu par Bielsa. Le rappeler à cette occasion était plutôt habile.
Où l'on reparle du dossier Doria. Le Président s'en sort avec une pirouette, qui n'est pas sans signifier que ce n'est pas vraiment l'urgence du moment : "C'est une affaire lointaine. Il est au club et on est très contents de l'avoir." Circulez, y a rien à voir !
Démission ? Le mot est lâché, Labrune élude : "Je m'accorde la responsabilité de l'avoir fait venir, il fallait le faire. Le pouvoir qu'on lui a donné est un choix de ma part, on avait besoin de redonner du rêve aux supporters. Je n'ai aucun remord, au contraire".
Ce n'était pas le sens de la question, mais en répondant à côté, Vincent Labrune laisse planer le doute, tant auprès des supporters que de sa hiérarchie : ce n'est pas le "cas" Bielsa seul qui suscite, au minimum, sa réflexion. De là à laisser entendre qu'il existe des problèmes encore plus sérieux...
L'autre question du jour, c'est bien évidemment le choix d'un nouvel entraîneur, un dossier sur lequel VincentLlabrune est évidemment très attendu. Mais en pleines négociations, alors qu'il travaille dans une urgence qu'il n'avait pas prévue, le Président peut-il lâcher inconsidérément des noms en pâture ? "Il reste trois semaines de mercato, on est satisfaits de la transition qui s'opère avec Franck (Passi, NdlR), ça nous laisse du temps pour qu'on trouve la bonne personne. On a valorisé nos actifs joueurs et on cherche quelqu'un capable de continuer ça et de s'adapter au projet du club. Bielsa est unique, on ne cherche pas un héritier. On se donne le temps de ne pas faire n'importe quoi."
C'est tout à l'honneur du club de ne pas se précipiter sur le premier Dupraz/Antonetti venu, même si une petite phrase fait grincer des dents : "C'est une question de philosophie, pas de nationalité. On veut un entraîneur offensif qui corresponde aux qualités de l'effectif". Reste à espérer que cela ne signifie pas qu'on en revienne aux recrutements "made in L1" qui ont fait tant de mal au club !
Au passage, cependant, Labrune ne manque pas de saluer les qualités du coach intérimaire: "Franck est un garçon remarquable, fidèle à l'institution." Il est notoire que Franck Passi est un mec loyal. son année de "stage" aux côtés de Bielsa lui a également certainement permis de développer des idées, des stratégies, de gagner en autonomie et en envie d'aller de l'avant, à tous les sens du terme. C'est bien de le souligner.
Il n'en reste pas moins que Philippe Pérez est là, sourcilleux, veillant au grain, et même de prendre la parole quand on commence à avoir soif de davantage de précisions : "Ça s'est très bien passé, des solutions alternatives à l'année optionnelle ont été proposées, ce n'est pas la première réunion que j'ai eue avec lui. J'étais le premier surpris par sa décision et notamment les motifs qu'il a avancés", lance-t-il en revenant sur la fameuse réunion du mercredi qui aurait tout chamboulé. Un coup d'épée dans l'eau, il ne fallait quand-même pas s'attendre à ce qu'il admette que les choses ne s'étaient pas vraiment passées comme prévu. Même si il est sans doute sincère lorsqu'il exprime sa surprise quant aux conséquences.
Et Labrune de conclure : "Margarita Louis-Dreyfus ? Elle est déçue, elle a l'impression d'avoir fait de gros efforts pour accéder aux demandes de Bielsa. Elle a l'impression qu'à un moment donné, il faut revenir à quelque chose de plus rationnel."
On a presque envie de rire (jaune) en songeant aux "efforts" de MLD, mais on ne peut s'empêcher également de s'interroger et même, de s'inquiéter : c'est quoi, pour la tsarine, être "rationnel" ?
Cette volonté réaffirmée de rester lisse, rassurant, de ne pointer les responsabilités de personne, et au final, de ne pas dire grand chose qu'on ne sache déjà, a-t-elle la moindre chance d'apaiser les inquiétudes des supporters ? la réponse est non, clairement. Conf' de presse, ou perte de temps ? L'OM et ses supps restent dans le flou et le marasme, tandis que VLB, sans décevoir ni satisfaire qui que ce soit, continue, vaille que vaille, à incarner la "Force Tranquille". Ce qui, après tout, est son rôle. Ingrat, sans doute, mais après tout, c'est lui qui a choisi de rester...
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