Le Dimanche 02 Septembre 2007 par Le Concombre Masqué
Tu croyais pouvoir te débarrasser de moi, vieille noix. Tu pensais qu'avec un enterrement bidon pour mes détracteurs à coup de recrutement massif, tout serait réglé. Tu te disais : "Fini les Bozos, maintenant consacrons-nous au vrai football..." Pauvre naïf ! Ca a dû te faire un choc quand t'as vu la fausse tombe grande ouverte, hein ? Et cette série de matchs minables ? Exactement comme dans tes cauchemars ! Sauf que cette fois c'est réel, bien réel. Dimanche, c'est Terminusville et par là-bas, on appelle ça d'la farce de cinglé...
Les buses volent de nouveau. Cela faisait des semaines qu'il n'avait pensé à cette phrase. Pour tout dire, il n'y avait pas réellement pensé. Elle venait de s'imposer comme une évidence, là où lui depuis son banc cherchait une solution pour réveiller les morts. Ses morts. Les buses volent de nouveau. "Fichue connerie" se dit-il alors que le coup de sifflet final d'une nouvelle défaite renvoyait tout le monde aux vestiaires, "Il n'y a pas de buses, tout ça est dans ma tête".
Si je n'étais qu'imagination, tu aurais soulevé le trophée en mai dernier vieille noix. Tu promets, je me charge de décevoir. On fonctionne comme un vieux couple, et les vieux couples ne se séparent pas. Tu l'sais aussi bien que moi, vieillir c'est pas un boulot pour les faibles. Il faut être deux, et je suis là. Tu t'imagines que j'ai aimé la manière dont tu as cherché à m'évincer ? Je t'ai foutu la paix pendant les matchs amicaux pour mieux me rappeler à ton bon souvenir dès Strasbourg. Je t'ai écouté parler de la chaleur, des blessures et de la patience. Tu m'as bien fait marrer. Mais aujourd'hui, c'est moi qui rigole.
Les buses volent de nouveau. Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte que le lourd silence qui pesait maintenant sur la salle de débriefing était de son fait. Là, devant tous ses joueurs, il venait d'écrire cette phrase sur le tableau s'en même s'en apercevoir. Les buses volent de nouveau. "Mens-moi une explication, et vite !" Mais rien ne lui vint à l'esprit, à part une foireuse explication sur l'état de forme des Parisiens qui n'aurait pas pêché un convertible, ni même convaincu dix-neuf chaises. Les joueurs partis vaquer à leurs occupations, il resta longuement comme prostré devant le tableau.
Il vit alors sa main prendre un marqueur et écrire alors qu'il n'avait pas conscience de faire ce geste. Les buses volent de nouveau. Que font les buses ? Rien. Pourquoi sont-elles là ? Tu les as voulu. M'en débarrasser ? Terminusville, là où tout s'arrête. Quand ? Dimanche. Comment ? Farce de cinglé.
"Si quelqu'un rentre dans cette pièce à ce moment précis, il va croire que j'ai laché la rampe" se dit-il dans un grand éclat de rire alors que le marqueur était de nouveau à sa place. Terminusville, là où tout s'arrête. Il comprit alors que tout était sous ses yeux depuis le début. En quittant la pièce, il fixa une dernière fois le tableau en pensant : "On peut affronter la brise mais il vaut mieux s'affaler dans la tempête, et ici il n'y a parfois aucune différence entre le salut et la damnation. Rendez-vous dimanche à Terminusville, là où rien ne s'arrêtera".
Tu m'épates, vieille branche. T'as mis du temps à comprendre que j'étais là, de retour, finalement jamais parti. Mais tu sais maintenant comment me coller aux oubliettes, en faisant une énorme prestation face aux Parisiens. C'que t'as pas encore bien compris, c'est que toi et moi on est indissociable. J'vais t'le marteler jusqu'à temps qu'ça rentre dans ta tête de piaf. Et que tu le veuilles ou non, dimanche au Parc je serais là. Je suis ton double, ta part des ténèbres... Et j'aurais ta peau, vieille noix...
Les buses volent de nouveau. Cela faisait des semaines qu'il n'avait pensé à cette phrase. Pour tout dire, il n'y avait pas réellement pensé. Elle venait de s'imposer comme une évidence, là où lui depuis son banc cherchait une solution pour réveiller les morts. Ses morts. Les buses volent de nouveau. "Fichue connerie" se dit-il alors que le coup de sifflet final d'une nouvelle défaite renvoyait tout le monde aux vestiaires, "Il n'y a pas de buses, tout ça est dans ma tête".
Si je n'étais qu'imagination, tu aurais soulevé le trophée en mai dernier vieille noix. Tu promets, je me charge de décevoir. On fonctionne comme un vieux couple, et les vieux couples ne se séparent pas. Tu l'sais aussi bien que moi, vieillir c'est pas un boulot pour les faibles. Il faut être deux, et je suis là. Tu t'imagines que j'ai aimé la manière dont tu as cherché à m'évincer ? Je t'ai foutu la paix pendant les matchs amicaux pour mieux me rappeler à ton bon souvenir dès Strasbourg. Je t'ai écouté parler de la chaleur, des blessures et de la patience. Tu m'as bien fait marrer. Mais aujourd'hui, c'est moi qui rigole.
Les buses volent de nouveau. Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte que le lourd silence qui pesait maintenant sur la salle de débriefing était de son fait. Là, devant tous ses joueurs, il venait d'écrire cette phrase sur le tableau s'en même s'en apercevoir. Les buses volent de nouveau. "Mens-moi une explication, et vite !" Mais rien ne lui vint à l'esprit, à part une foireuse explication sur l'état de forme des Parisiens qui n'aurait pas pêché un convertible, ni même convaincu dix-neuf chaises. Les joueurs partis vaquer à leurs occupations, il resta longuement comme prostré devant le tableau.
Il vit alors sa main prendre un marqueur et écrire alors qu'il n'avait pas conscience de faire ce geste. Les buses volent de nouveau. Que font les buses ? Rien. Pourquoi sont-elles là ? Tu les as voulu. M'en débarrasser ? Terminusville, là où tout s'arrête. Quand ? Dimanche. Comment ? Farce de cinglé.
"Si quelqu'un rentre dans cette pièce à ce moment précis, il va croire que j'ai laché la rampe" se dit-il dans un grand éclat de rire alors que le marqueur était de nouveau à sa place. Terminusville, là où tout s'arrête. Il comprit alors que tout était sous ses yeux depuis le début. En quittant la pièce, il fixa une dernière fois le tableau en pensant : "On peut affronter la brise mais il vaut mieux s'affaler dans la tempête, et ici il n'y a parfois aucune différence entre le salut et la damnation. Rendez-vous dimanche à Terminusville, là où rien ne s'arrêtera".
Tu m'épates, vieille branche. T'as mis du temps à comprendre que j'étais là, de retour, finalement jamais parti. Mais tu sais maintenant comment me coller aux oubliettes, en faisant une énorme prestation face aux Parisiens. C'que t'as pas encore bien compris, c'est que toi et moi on est indissociable. J'vais t'le marteler jusqu'à temps qu'ça rentre dans ta tête de piaf. Et que tu le veuilles ou non, dimanche au Parc je serais là. Je suis ton double, ta part des ténèbres... Et j'aurais ta peau, vieille noix...