Le Lundi 09 Décembre 2013 par Bab Joo
Il y avait foule au centre d'entraînement Robert-Louis Dreyfus ce lundi à 15H00, pour entendre ce que Vincent Labrune et José Anigo avaient à dire suite à l'éviction d'Elie Baup.
Des explications, des objectifs immédiats, un bref point sur le mercato hivernal : point de tonitruantes déclarations, mais une cohérence globale du propos, d'où la situation d'urgence n'exclut pas la prudence et une évidente lucidité.
Refusant de faire porter le chapeau au seul coach, le Président insiste sur le fait que la spirale peu enthousiasmante dans laquelle s'enferre l'OM depuis trop longtemps relève d'une responsabilité collective. Il ne mâche d'ailleurs pas ses mots envers les joueurs : "Quelques uns ont oublié ce que c'était de porter le maillot olympien ! Il y a un problème d'implication générale, chacun doit augmenter son degré d'exigence : on a du talent et du potentiel, je ne peux pas accepter les états d'âme. Joueur pro, c'est un métier !" tonitrue-t-il.
"Nous sommes tous coupables" ajoute-t-il, tout en précisant quand-même dans la foulée que "l'entraîneur est le premier responsable". Il justifie ainsi son choix de limoger Elie Baup : "Je suis chef d'entreprise, je dois prendre des décisions".
Bien qu'il admette avoir attendu jusqu'à cette défaite de trop contre les Canaris, se séparer d'Elie Baup n'est clairement pas un coup de tête de la part de Vincent Labrune : "Vendredi soir, on a touché le fond dans le contenu et dans l'esprit. Je suis le Président et le chef de l'entreprise OM, donc j'ai tranché après ce match". "Jeudi", dit-il encore, "j'étais convaincu de ne pas changer d'entraîneur, j'ai acquis la conviction vendredi soir qu'on pouvait pas s'en sortir : pour x et y raisons, le staff n'avait plus de solutions pour redresser la situation"
Vincent Labrune reconnaît que le "problème" Elie Baup le tracassait depuis un bout de temps : "J'étais inquiet avant Arsenal, avant PSG... On a attendu des solutions." Et d'insister : "On voulait vraiment aller au bout avec Elie, mais on est rattrapés par les 50% de défaites de l'OM sur ces cinq derniers mois, on a perdu onze matches en trois mois et demi. J'ai attendu le plus possible. Aujourd'hui, on n'a plus d'autres solutions."
La grogne des supporters ? "Je n'ai même pas entendu les "Baup Démission !", vu que j'ai quitté le stade à dix minutes de la mi-temps. Ce n'est donc pas entré en ligne de compte".
Doit-on en déduire que s'il avait entendu le mécontentement grandissant des supporters, Elie Baup aurait été remercié plus tôt ?
Aux questions relatives à l'indemnisation de l'ex-coach, VLB marque un certain agacement : "Elie Baup aura financièrement ce qu'il mérite avec son départ. Ce n'est pas un manque à gagner pour l'OM. De toutes façons, on a un accord avec lui. C'est donc un non-sujet".
Avant d'en terminer sur la personne d'Elie Baup, Vincent Labrune tient tout de même à le saluer : "Je veux remercier Elie Baup pour son passage à l'OM. Il a été digne, même s'il est affecté. C'est quelqu'un d'honnête et loyal. Mais on a été rattrapé par un principe de réalité : à l'OM, l'exigence est plus élevée qu'ailleurs".
Exit Elie, il est naturellement question de Tonton José, choisi pour assurer l'intérim. "Il n'y avait pas de préméditation. José connaît bien le club et le métier d'entraîneur. Il connaît très bien nos joueurs : il est l'évidence du court terme". Pour combien de temps ? "Au minimum jusqu'à la trêve : on va essayer de redresser la barre, en créant un choc psychologique".
Vincent martèle : "On a banalisé la défaite. On est dans l'urgence, le court terme. Retrouver une culture de la gagne. L'important, ce sont les quatre matches qu'il reste."
Ce qu'il attend de José Anigo est d'abord d'insuffler au groupe une nouvelle énergie, un nouvel élan, dont il attend une portée immédiate : "On ne peut pas attendre de miracle contre Dortmund. On n'attend rien en terme de résultat de OM-BvB. En terme d'envie et d'état d'esprit oui, mais pas en terme de résultat. Mais OL-OM est de très loin le match le plus important. Il n'y a pas l'ombre du quart d'une question." Tellement pas que le Président s'en mélange les pinceaux et les sens : "Une défaite contre Lyon n'est pas audible à mes yeux" !
José Anigo, donc, investi sur le court terme. Et après ? "On vit au quotidien. L'urgence c'est le court terme et remobiliser les énergies. Il ne faut pas se tromper dans le choix du prochain entraîneur. Pour l'instant, c'est José. On verra par la suite." Mais vous avez bien quelques pistes, Président ? "Je n'ai pas le début d'une shortlist. On ouvrira une réflexion. Il n'est pas question de se tromper".
Oui certes, ce serai préférable...
Si le choix d'un nouvel entraîneur n'est donc apparemment pas à l'ordre du jour, la proximité de la trêve pousse cependant naturellement à s'interroger sur d'éventuels renforts : "On n'a pas les moyens d'investir en janvier. On n'a pas prévu de recruter lors du Mercato. S'il y a des départs, si des joueurs veulent partir, on discutera et on essaiera de compenser."
Circulez, y a rien à voir !
José Anigo se montre quant à lui mesuré dans ses enthousiasmes et surtout déterminé à recadrer les joueurs, afin de tirer le groupe vers le haut. Il insiste sur le fait qu'il ne tient pas plus que cela à s'inscrire dans la durée sur le banc ; il connaît trop bien l'exposition à laquelle il y sera soumis, sans doute...
D'abord, avait-il prévu de se retrouver à la tête de l'équipe ? "Vincent m'a dit que j'étais salarié du club et que je n'avais pas le choix", admet-il. "Le club a joué dans ma vie personnelle un rôle essentiel, notamment ces derniers mois, et professionnellement, c'était normal de dire oui. Dans l'urgence, je devais prendre l'équipe. Le club, c'est ma deuxième famille, j'ai accepté de manière normale." Après, retrouver le banc ne semble pas transporter le plus célèbre chauve de la Canebière de joie délirante : "Je me suis régalé comme directeur sportif, je ne pensais jamais entraîner de nouveau l'OM".
Et ton avenir sur le banc, José ? "Quatre matches arrivent, on fera le point après. Je ne me projette pas plus loin. Continuer après janvier ? Je ne suis pas dans cet esprit là... pour le moment!"
Pour le moment ? Et après ?
"Je suis entraîneur de l'OM pour quatre matchs. On fera le point sur mon avenir à la trêve, avec Vincent." Et d'ajouter : "Dans quatre matches, il n'aura peut-être plus envie de me voir entraîner !"
Pourtant, malin, le José d'en revenir sur son précédent passage sur le banc : "En 2004, je n'étais pas préparé. Aujourd'hui, 10 ans ont passé, j'ai pris du recul sur le métier." Et d'en remettre une couche : "Le coaching, c'est comme le vélo... L'avantage que j'ai eu, c'est de pouvoir aller voir ailleurs ce qu'il se passait : je suis peut-être meilleur entraîneur car je suis plus aguerri, les résultats me donneront raison, je ne suis pas inquiet".
On n'en saura pas plus.
Alors, parlons de ces quatre matches : quels sont les objectifs de José Anigo ? "Il faut sortir la tête haute contre les Allemands. Ça sera aussi le démarrage de ces quatre matches. L'état d'esprit va être déterminant."
L'état d'esprit, un leitmotiv : "Je connais les joueurs. Il faut changer l'état d'esprit. Tout n'est pas à jeter. L'essentiel, ils l'ont. Sur ces quatre matches, je vais essayer de faire quelque chose de différent. Dans le vestiaire, et sur le terrain."
Il se dit confiant envers ce groupe : "Ce que j'ai senti, c'est que les joueurs sont concernés, réceptifs vis à vis du projet que je leur ai expliqué." Après, "il faut regarder ce qu'on est capables de faire et de produire, le contenu qu'on peut mettre, l'adversaire importe peu".
Il n'a pas tort, coach Nigo. Mais l'avenir de l'OM ? Pour José, ce n'est pas forcément un problème : "En L1 il suffit de faire une série pour recoller". Et à partir de là, "l'équipe la plus régulière ira au bout... derrière Paris et Monaco".
Ça a au mois le mérite d'être clair !
Des explications, des objectifs immédiats, un bref point sur le mercato hivernal : point de tonitruantes déclarations, mais une cohérence globale du propos, d'où la situation d'urgence n'exclut pas la prudence et une évidente lucidité.
Refusant de faire porter le chapeau au seul coach, le Président insiste sur le fait que la spirale peu enthousiasmante dans laquelle s'enferre l'OM depuis trop longtemps relève d'une responsabilité collective. Il ne mâche d'ailleurs pas ses mots envers les joueurs : "Quelques uns ont oublié ce que c'était de porter le maillot olympien ! Il y a un problème d'implication générale, chacun doit augmenter son degré d'exigence : on a du talent et du potentiel, je ne peux pas accepter les états d'âme. Joueur pro, c'est un métier !" tonitrue-t-il.
"Nous sommes tous coupables" ajoute-t-il, tout en précisant quand-même dans la foulée que "l'entraîneur est le premier responsable". Il justifie ainsi son choix de limoger Elie Baup : "Je suis chef d'entreprise, je dois prendre des décisions".
Bien qu'il admette avoir attendu jusqu'à cette défaite de trop contre les Canaris, se séparer d'Elie Baup n'est clairement pas un coup de tête de la part de Vincent Labrune : "Vendredi soir, on a touché le fond dans le contenu et dans l'esprit. Je suis le Président et le chef de l'entreprise OM, donc j'ai tranché après ce match". "Jeudi", dit-il encore, "j'étais convaincu de ne pas changer d'entraîneur, j'ai acquis la conviction vendredi soir qu'on pouvait pas s'en sortir : pour x et y raisons, le staff n'avait plus de solutions pour redresser la situation"
Vincent Labrune reconnaît que le "problème" Elie Baup le tracassait depuis un bout de temps : "J'étais inquiet avant Arsenal, avant PSG... On a attendu des solutions." Et d'insister : "On voulait vraiment aller au bout avec Elie, mais on est rattrapés par les 50% de défaites de l'OM sur ces cinq derniers mois, on a perdu onze matches en trois mois et demi. J'ai attendu le plus possible. Aujourd'hui, on n'a plus d'autres solutions."
La grogne des supporters ? "Je n'ai même pas entendu les "Baup Démission !", vu que j'ai quitté le stade à dix minutes de la mi-temps. Ce n'est donc pas entré en ligne de compte".
Doit-on en déduire que s'il avait entendu le mécontentement grandissant des supporters, Elie Baup aurait été remercié plus tôt ?
Aux questions relatives à l'indemnisation de l'ex-coach, VLB marque un certain agacement : "Elie Baup aura financièrement ce qu'il mérite avec son départ. Ce n'est pas un manque à gagner pour l'OM. De toutes façons, on a un accord avec lui. C'est donc un non-sujet".
Avant d'en terminer sur la personne d'Elie Baup, Vincent Labrune tient tout de même à le saluer : "Je veux remercier Elie Baup pour son passage à l'OM. Il a été digne, même s'il est affecté. C'est quelqu'un d'honnête et loyal. Mais on a été rattrapé par un principe de réalité : à l'OM, l'exigence est plus élevée qu'ailleurs".
Exit Elie, il est naturellement question de Tonton José, choisi pour assurer l'intérim. "Il n'y avait pas de préméditation. José connaît bien le club et le métier d'entraîneur. Il connaît très bien nos joueurs : il est l'évidence du court terme". Pour combien de temps ? "Au minimum jusqu'à la trêve : on va essayer de redresser la barre, en créant un choc psychologique".
Vincent martèle : "On a banalisé la défaite. On est dans l'urgence, le court terme. Retrouver une culture de la gagne. L'important, ce sont les quatre matches qu'il reste."
Ce qu'il attend de José Anigo est d'abord d'insuffler au groupe une nouvelle énergie, un nouvel élan, dont il attend une portée immédiate : "On ne peut pas attendre de miracle contre Dortmund. On n'attend rien en terme de résultat de OM-BvB. En terme d'envie et d'état d'esprit oui, mais pas en terme de résultat. Mais OL-OM est de très loin le match le plus important. Il n'y a pas l'ombre du quart d'une question." Tellement pas que le Président s'en mélange les pinceaux et les sens : "Une défaite contre Lyon n'est pas audible à mes yeux" !
José Anigo, donc, investi sur le court terme. Et après ? "On vit au quotidien. L'urgence c'est le court terme et remobiliser les énergies. Il ne faut pas se tromper dans le choix du prochain entraîneur. Pour l'instant, c'est José. On verra par la suite." Mais vous avez bien quelques pistes, Président ? "Je n'ai pas le début d'une shortlist. On ouvrira une réflexion. Il n'est pas question de se tromper".
Oui certes, ce serai préférable...
Si le choix d'un nouvel entraîneur n'est donc apparemment pas à l'ordre du jour, la proximité de la trêve pousse cependant naturellement à s'interroger sur d'éventuels renforts : "On n'a pas les moyens d'investir en janvier. On n'a pas prévu de recruter lors du Mercato. S'il y a des départs, si des joueurs veulent partir, on discutera et on essaiera de compenser."
Circulez, y a rien à voir !
José Anigo se montre quant à lui mesuré dans ses enthousiasmes et surtout déterminé à recadrer les joueurs, afin de tirer le groupe vers le haut. Il insiste sur le fait qu'il ne tient pas plus que cela à s'inscrire dans la durée sur le banc ; il connaît trop bien l'exposition à laquelle il y sera soumis, sans doute...
D'abord, avait-il prévu de se retrouver à la tête de l'équipe ? "Vincent m'a dit que j'étais salarié du club et que je n'avais pas le choix", admet-il. "Le club a joué dans ma vie personnelle un rôle essentiel, notamment ces derniers mois, et professionnellement, c'était normal de dire oui. Dans l'urgence, je devais prendre l'équipe. Le club, c'est ma deuxième famille, j'ai accepté de manière normale." Après, retrouver le banc ne semble pas transporter le plus célèbre chauve de la Canebière de joie délirante : "Je me suis régalé comme directeur sportif, je ne pensais jamais entraîner de nouveau l'OM".
Et ton avenir sur le banc, José ? "Quatre matches arrivent, on fera le point après. Je ne me projette pas plus loin. Continuer après janvier ? Je ne suis pas dans cet esprit là... pour le moment!"
Pour le moment ? Et après ?
"Je suis entraîneur de l'OM pour quatre matchs. On fera le point sur mon avenir à la trêve, avec Vincent." Et d'ajouter : "Dans quatre matches, il n'aura peut-être plus envie de me voir entraîner !"
Pourtant, malin, le José d'en revenir sur son précédent passage sur le banc : "En 2004, je n'étais pas préparé. Aujourd'hui, 10 ans ont passé, j'ai pris du recul sur le métier." Et d'en remettre une couche : "Le coaching, c'est comme le vélo... L'avantage que j'ai eu, c'est de pouvoir aller voir ailleurs ce qu'il se passait : je suis peut-être meilleur entraîneur car je suis plus aguerri, les résultats me donneront raison, je ne suis pas inquiet".
On n'en saura pas plus.
Alors, parlons de ces quatre matches : quels sont les objectifs de José Anigo ? "Il faut sortir la tête haute contre les Allemands. Ça sera aussi le démarrage de ces quatre matches. L'état d'esprit va être déterminant."
L'état d'esprit, un leitmotiv : "Je connais les joueurs. Il faut changer l'état d'esprit. Tout n'est pas à jeter. L'essentiel, ils l'ont. Sur ces quatre matches, je vais essayer de faire quelque chose de différent. Dans le vestiaire, et sur le terrain."
Il se dit confiant envers ce groupe : "Ce que j'ai senti, c'est que les joueurs sont concernés, réceptifs vis à vis du projet que je leur ai expliqué." Après, "il faut regarder ce qu'on est capables de faire et de produire, le contenu qu'on peut mettre, l'adversaire importe peu".
Il n'a pas tort, coach Nigo. Mais l'avenir de l'OM ? Pour José, ce n'est pas forcément un problème : "En L1 il suffit de faire une série pour recoller". Et à partir de là, "l'équipe la plus régulière ira au bout... derrière Paris et Monaco".
Ça a au mois le mérite d'être clair !