Le Lundi 10 Novembre 2014 par Bab Joo
C'est l'histoire de onze mecs, ils montent à Paris. Tous contents, tous fringants. Sans arrogance, mais avec une envie joyeuse, généreuse : celle d'offrir un beau spectacle et de faire honneur à leur club, à leur maillot, à leurs couleurs. A leur classement aussi.
c'est l'histoire de onze mecs, ils ont failli y arriver.
Failli seulement.
Parce que le sort, ce sinistre farceur, s'en est mêlé. le sort, et plein de petits aléas que les Marseillais n'avaient pas prévu. En même temps, va-t-en prévoir un poteau, toi ! Ou un but casquette ! Ou un arbitrage indigne d'un amateur aveugle !
Plus Disneyland que jamais, l'enceinte parisienne, expurgée comme il se doit d'un maximum de supporters adverses, ces dangereux anarchistes qui risqueraient de ridiculiser le public parisien s'ils réussissaient à se faire entendre, accueille les intervenants de la soirée dans l'illégalité la plus totale. Des fumis ! Par Lutèce, des fumis dans un stade de L1 ! Thiriez doit en avaler sa moustache !
Cependant, le corps arbitral, pourtant dûment chapitré sur le sujet, ne sourcille pas et donne le coup d'envoi.*
C'est l'OM qui engage et qui pose d'emblée le pied sur le ballon. Fidèle à ce qu'il nous montre depuis le début de saison, le club phocéen attaque vite et fort, avec un pressing haut qui emp^che les adversaires de développer leur jeu ou même, de tenter la moindre contre-attaque digne de ce nom.
Durant les trente premières minutes, les statistiques sont imparables : l'OM possède le ballon, gagne ses duels, réussit ses passes, multiplie les tirs.
Sirigu peut remercier ses poteaux, qui le sauvent rien moins qu'à trois reprises.
Malheureusement, les Olympiens manquent de précision dans le dernier geste. En dépit de leur écrasante domination, ils ne parviennent pas à cadrer leurs frappes et font chou blanc.
Les Parisiens sont roués, ils laissent le doute s'immiscer et en profitent pour s'emparer du ballon. De leur premier ballon utilisable... et font mouche.
Peu avant le tournant de la quarantième, alors qu'en toute logique, c'est l'OM qui devrait mener par deux ou même trois buts à zéro, le PSG ouvre le score par Lucas, qui profite éhontément de la seule erreur de Mendy.
QSG 1-0 OM (38ème)
Coup de tonnerre sur la tête des Marseillais, qui laissent un peu filer ces dernières minutes avant la pause.
Au retour des vestiaires, mis en confiance par ce but inespéré, les Franciliens se montrent plus agressifs qu'en première période. les débats s'équilibrent peu à peu, bien que les statistiques demeurent en faveur des Provençaux.
A ce stade, l'OM doit non seulement pouvoir revenir, mais possède la ressource pour inverser la tendance et tuer le match, bien que l'intensité de la première mi-temps commence à peser dans les jambes.
Incapables de se départager, les deux coaches laissent passer l'heure de jeu avant de tenter quelques changements, histoire d'apporter un peu de fraîcheur. Sans, au final, modifier quoi que ce soit à la physionomie du match ; les deux équipes se tiennent dos à dos. Un match nul semblerait, à ce stade, un compromis presque acceptable : les Olympiens ont laissé des forces dans la bagarre, les Parisiens, fidèles à leur jeu terne et sans saveur, ne prennent plus le moindre risque. presque, seulement, car en réalité, l'OM mériterait mieux, mais faute de grives...
En dépit des jambes lourdes, l'OM ne lâche pas l'affaire, et ce n'est visiblement pas du goût du corps arbitral.
Alors que la rencontre s'est déroulée sans heurt, Imbula est lourdement taclé par derrière et perd le ballon. Pas de faute, estime l'arbitre (rappelons qu'un tacle par derrière vaut un rouge dans tous les cas). Pourtant, le milieu phocéen a bel et bien été fauché comme les blés. Déséquilibré, il entre malencontreusement en contact avec Cabaye, tut juste entré en jeu, qui s'écroule comme s'il venait de recevoir un A380 sur ses pompes. La sanction est immédiate. Monsieur Turlinpinpin sort son nez rouge... contre le Marseillais !
On croit rêver ! En fait, non, on hallucine. On se dit qu'il y a erreur. Qu'au minimum, moustache va venir taper sur l'épaule de Labrune pour s'excuser du mauvais arbitrage. Que nenni ! Giannelli Imbula est sorti - jeté - sans autre forme de procès. (78ème)
Les Marseillais, réduits à dix et alors qu'il ne reste guère plus de dix minutes à jouer, un quart d'heure peut-être avec les arrêts de jeu, n'entendent pas se laisser voler leur match et continuent de pousser.
Sans succès.
Pire encore, sur le deuxième ballon dont les Parisiens parviennent à s'emparer, Aurier réussit un centre parfait pour un Cavani qu'on ne savait même pas qu'il était sur le terrain.
PSG 2-0 OM (79ème)
Alors que les marseillais, écoeurés, n'y sont plus sur ces dernières minutes, il faut même une mésentente des parisiens pour éviter le 3-0 !
Une fumisterie ! Une p*** de blague pas drôle ! Voilà ce qu'il faudra retenir d'un match qui, s'il ne menace pour l'instant pas encore la première place de l'OM, permet au PSG, sans panache et contre le cours du jeu, de revenir à un tout petit point du leader !
* Peut-être parce qu'en réalité, les fumis, ça n'a rien d'illégal, voir ici, ici et ici. Visiblement, face à la loi, y en a qui sont plus égaux que d'autres...