Responsabilités !

Le Mardi 15 Mars 2016 par

Sur le terrain, dans le vestiaire, sur les plans financier, de l'image, du plaisir que l'OM nous offre, la situation est en tout point catastrophique. Mais à qui la faute ?

10ème à 8 journées de la fin du championnat, éliminé en coupe de la ligue et en Europa League, une équipe qui semble se découvrir à chaque match, aucune victoire au stade Vélodrome depuis 6 mois, voilà pour la photo de la situation l'OM à la mi-mars.

Les perspectives ? Une demi-finale de coupe de France à Sochaux et ensuite un grand point d'interrogation.
Fin juin, entre les joueurs en fin de contrat, ceux en prêt dont l'option d'achat ne pourra être levée et les joueurs qui seront cédés afin de compenser la mauvaise gestion de Vincent Labrune et de Philippe Perez, son ex-délégué aux missions impossibles.

Bien sûr, les joueurs n'y sont pas pour rien, car quoiqu'il arrive une équipe composée de Mandanda, Lass Diarra, Manquillo, Isla, Cabella et Michy devrait lutter pour les 5 premières places dans ce qui est le plus faible championnat de France du 21ème siècle. Certains ont plus de tords que d'autres d'ailleurs. Ceux qui veulent se cacher éternellement derrière l'excuse de la jeunesse pour expliquer un comportement pas franchement digne d'être joueur professionnel dans le seul club français vainqueur de la ligue des champions.

Michel n'a pas grand-chose à se reprocher lui. Il a retrouvé un effectif traumatisé par le départ de Bielsa qui avait eu la mauvaise idée de perdre le 1er match ce qui a plombé toute la saison. Comme si cela ne suffisait pas, il n'a vraiment pas eu de chance avec tous les blessés qu'il a subis.

La bonne blague ! Michel c'est 26,7% de victoires en Ligue 1 et 1,3 point par match, l'un des pires bilans de ces 20 dernières années. Michel c'est une absence totale de jeu. Un match de l'OM de Michel c'est un ennui auquel seuls les pires moments de l'ère Baup nous avaient préparés. Les joueurs que dirige Michel semblent se découvrir à chaque match. Les changements pendant les matchs sont réalisés sans que les consignes ne soient au mieux comprises, au pire passées. Fin août, Michel se faisait le chantre d'un football offensif tout en promettant de garder un équilibre par rapport à l'OM de Bielsa qui, pour la caste des entraîneurs français, avait insulté le foot la saison dernière. Résultat après 30 journées, l'OM « équilibré » de Michel a pris 31 buts, soit exactement le même total sur celui du « déséquilibré » d'El Loco ! Dans le même temps, l'OM version Michel a marqué 40 buts, alors que celui de l'argentin en avait mis 50% de plus, c'est-à-dire 60 ! Rafraîchissant ! On se régale !

A la décharge de Michel, il doit à son président un effectif quand même moins qualitatif sur certains postes que celui de l'an dernier. La comparaison Cabella vs Payet donne le vertige à elle seule.

Au-delà de l'aspect qualitatif, c'est la politique globale de recrutement qui est à pointer du doigt. On ne renouvelle pas 70% de l'effectif d'une saison à l'autre en pensant que sportivement cela peut fonctionner. Et pire encore, avec 25-30% de l'effectif en prêt, les nouvelles ventes probables de Michy, Mendy, Lass Diarra, voire Nkoudou (en grande partie pour équilibrer une fois de plus les comptes), et le départ des joueurs en fin de contrat, Vincent Labrune va être obligé de renouveler cette hérésie au prochain Mercato. Cela promet.

Cependant si on en est là, c'est pour deux raisons pour lesquelles les joueurs et Michel n'y sont pour rien eux. D'une part, Margarita Louis-Dreyfus ne veut plus mettre d'argent dans le club depuis plusieurs années, ce qui signifie que l'OM doit s'autofinancer.
D'autre part, ses dirigeants ont été incapables ne serait-ce que d'équilibrer les comptes du club ses dernières années, le déficit d'exploitation avant la vente de joueurs atteignant même le montant abyssal de 55 millions d'euros la saison dernière. Que penserait le Vincent Labrune Président du Conseil de Surveillance, du Vincent Labrune Président de l'OM ? Sans doute la même chose que ce qu'il a pensé de Jean-Claude Dassier.

Enfin, si on en est là, c'est également parce que MLD a mis l'OM le cul entre deux chaises. D'un côté, elle ne veut plus mettre un euro ce qui ne permet pas de maintenir l'OM dans un état respectable (et surtout respecté). D'un autre côté, elle dit ne pas être « à la recherche d'un acheteur pour l'OM », tout en étant « attentive à toute initiative qui permettra d'assurer une stabilité pour le club et pourra ainsi améliorer ses performances sportives et financières ». En résumé, elle ne cherche pas d'acheteur, mais elle est à l'écoute des propositions d'investisseurs. Dans ce cas, on peut se demander pourquoi son avocat Igor Levin n'a apporté aucune réponse, même négative, aux prises de contact de ses confrères Didier Poulmaire et Thierry Granturco qui souhaitaient se renseigner pour des investisseurs qu'ils représentent.

Si les responsabilités sont nombreuses et diffuses dans cette descente aux enfers du club cher à notre cœur, celle qui possède le pouvoir de changer son destin reste à ce jour son actionnaire majoritaire et, à ce titre, MLD en porte la plus grande partie.

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