Le Mardi 26 Décembre 2017 par OhaiMe-Passion
La Vieille Garde du CU84, ce sont des quinquagénaires pour la plupart, aux cheveux clairsemés ou argentés, avec à leur tête Marc Hodoul, le fondateur du premier groupe ultra marseillais.
« Ces années-là, on était connu dans toute l'Europe, rappelle fièrement Marc Hodoul. Au départ, on était une bande de collègues dans le quart de virage Ganay nord. Début août 1984, lors du match OM-Sochaux, on a fait la connaissance de Marc Vallora. C'était un garçon qui connaissait le phénomène ultra italien. Il était supporter de la Juve. Mais il aimait aussi l'ambiance de Naples. Le 31 août 1984, on décide de s'appeler Commando Ultra.»
À cette époque, c'était des ambiances improvisées, sans concertation entre supporters, ni tifos mais de nombreux petits drapeaux flottant un peu partout dans les travées. C'était également l'époque où le Virage Nord était plus chaud et bruyant que le Virage Sud. Puis, le jeune Commando Ultra' 84 décide de changer de virage en 1986.
Marc se souvient.
« C'était la première année de l'ère Tapie. On s'est dit qu'au virage nord, il y avait déjà de l'ambiance. Alors, on est parti en face en sachant qu'on allait avoir une grosse équipe. On n'était pas nombreux, mais l'effet Tapie a amplifié le mouvement.»
Il était encore un élève du lycée Brochier, mais déjà submergé par la passion ultra. Il passa de longues nuits blanches à confectionner des tifos.
« Pendant 30 ans, on a travaillé avec la société Miditex. On achetait le tissu et on faisait les tifos. Tout le monde s'y mettait, les parents aussi.»
« Il y avait de l'électricité au stade, se souvient Eric Jacomino, membre de la Vieille Garde et avant ça, membre de la section La Ciotat baptisée "Les briseurs d'os". On arrivait quatre heures avant le match. L'apogée c'était lors du doublé 1989. On marchait sur la tête du monde.»
Après la coupe du monde 1998 et la recrudescence des "Footix" qui ne comprennent rien au mouvement ultra, à la mentalité ultra, Marc Hodoul lui, décide de passer la main aux plus jeunes. Mais la Vieille Garde reste active.
« On met encore notre étendard au stade, insiste Marc. Aujourd'hui, il y a une répression qui n'existait pas dans les années '80. Il faut faire attention à ce qu'on fait. On risque la comparution immédiate. C'est peut-être pour ça que l'ambiance n'est plus tout à fait la même, que les supporters se sont assagis.»
La Vieille Garde trouve que, d'une manière générale, les supporters n'ont plus vraiment le talent d'innovation qui faisait la réputation de leurs devanciers. Dans les couleurs comme dans les chants.
« Mais il peut y avoir des belles ambiances, reconnaît Marc Hodoul. C'est dur de comparer les époques.»
D'autant plus que, il y a 25 ans, l'OM régnait sur l'Europe. Ça aide à gonfler les enthousiasmes. Mais il n'y avait pas non plus cette épée de Damoclès nommée IDS (Interdiction De Stade) ni les smartphones et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, pour beaucoup de minots, le "paraître" prime sur le verbe "être". Beaucoup sont fiers de se vanter d'être au stade, se prennent en selfie, filment l'ambiance pour la diffuser sur Facebook, Snapchat ou Twitter, au lieu d'y contribuer en poussant la voix et tapant dans les mains.
C'est pourquoi, dans les virages, dans les groupes qui veulent conserver leur mentalité ultra, les portables durant le match ne sont pas tolérés. Les souvenirs se conservent dans la tête pas dans le téléphone. Pour que perdure notre mentalité, notre identité, notre ferveur :
Participez à l'ambiance et laissez votre portable dans la poche. L'OM c'est NOUS et cela le restera pour toujours ! ALLEZ L'OM !
Source : La Provence