Le Mardi 01 Août 2023 par Droit au but
Et voilà, l'Olympique de Marseille voit se dresser sur sa route les grecs du Panathinaïkós. Deux clubs passionnés et passionnants du Vieux Continent aux histoires singulières qui vont (enfin) s'affronter pour espérer rejoindre l'élite du nouveau football européen souvent aseptisé.
Si l'Olympique de Marseille est le club le plus populaire de France et possède des supporters aux six coins de l'Hexagone, et bien au-delà, il en est de même pour le Panathinaïkós qui s'est construit à travers sa volonté de rassemblement(s) et ses différentes déclinaisons.
Au fil de l'histoire, l'OM et le "Pana" ont conquis des générations de supporters via différents prismes. Le Panathinaïkós s'est tout d'abord voulu LE club des Athéniens, tout comme l'OM, qui s'est imposé comme le club de sa ville. Une évidence pour l'OM, une lutte sans fin pour le Pana avec l'AEK.
Les athéniens verts ont ensuite cultivé durant des décennies l'identité d'un club Panhellénique notamment à travers leur championnat et les joutes européennes et leurs désillusions.
Désillusions parfois communes comme lorsqu'ils furent terrassés par l'Ajax de Cruyff. En finale de la C1 1971 pour les grecs, en 8e de finale 1971-72 pour l'OM de Skoblar. Le Pana comptait alors plus de 50 clubs de supporters en Grèce, 10 fois plus que l'Olympiakos, par exemple.
Diverses désillusions sur la scène européenne agrémentées par des victoires et une flopée de titres nationaux glanés sur plusieurs décennies (42 pour le Pana, 27 pour l'OM) n'ont fait que renforcer la transmission du supportérisme de génération en génération.
À l'aube d'une nouvelle réforme de la Ligue des Champions, le Panathinaïkós et le club phocéen sont les héritiers de nombreuses victoires européennes. Le Panathinaïkós totalise 50 matchs remportés en Champions League, 46 pour l'Olympique Magnifique.
Parmi ces victoires du club athénien en C1, nous dénombrons celles contre des clubs français :
• FC Nantes 95-96
• RC Lens 98-99
mais aussi face à des grands clubs européens :
• Ajax 95-96
• Juventus 2000-01
• Arsenal 2001-02
• FC Barcelone 2001-02
• PSV Eindhoven 2004-05
Des victoires qui ont cimenté un vécu également pour les expatriés; le Pana a désormais aussi une identité liée à la diaspora grecque.
Pour preuve, les différentes antennes de la Gate 13 de Bruxelles à Londres, en passant par Stockholm ou encore plusieurs villes allemandes.
Des fidèles aux quatre coins de l'Europe
Comme l'OM, le Panathinaïkós peut compter sur le soutien indéfectible et bouillant de ses supporters à domicile comme à l'extérieur.
Ce OM - Pana sera enfin le retour d'un "Grand Match Européen" pour les supporters chevronnés du club grec ainsi que pour ses plus jeunes partisans.
Comme l'OM, le Pana fait face à une disette de titres. Ces clubs héritiers n'ont plus été champions depuis 2010. C'est d'ailleurs un ancien marseillais qui fut l'emblème du dernier titre de champion en Grèce : Djibril Cissé et ses 55 buts en deux saisons.
Et comme l'OM, le Pana voit désormais un rival dominer la scène nationale, non pas sans moins de scandales pour les présidents du PSG et de l'Olympiakos, au gré de leur main mise sur les instances et des scandales de corruptions comme avec Vangelis Marinakis.
Au sein des tribunes...
À l'OM, c'est une diversité avec ses groupes, leurs tendances et leurs nuances unis autour de leur club.
Côté Pana, bien malin celui qui osera mettre la Gate 13, se disant apolitique, dans une seule case.
Diversité d'opinions, voire de positions, parfois extrêmes dans l'histoire des supporters du club athénien, allant jusqu'à faire le grand écart au fil des décennies.
Surprenant ? Pas tant que cela, étant donné l'histoire politico-économique de la Grèce où le foot fut souvent un outil, un enjeu.
C'est en tout cas deux ambiances surchauffées, à la culture Ultra plus que prononcées car fondatrice au sein de leurs contrées que chaque effectif va découvrir à l'extérieur pour ce "choc des Héritiers" du football populaire.
Côté banc, l'OM et le Pana ont souvent regardé vers l'étranger pour entraîner leur équipe.
44 étrangers sur 66 coachs du club grec alors que l'OM en compte 32 dans son histoire : un record pour un club de Ligue 1.
Côté rectangle vert, si l'OM sous Longoria se veut ambitieux, le Panathinaïkós, au gré du peu de moyens disponibles, tente le difficile équilibre entre joueurs grecs et étrangers expérimentés de niveau intermédiaire.
Pour combler l'écart qualitatif, le Pana mise sur un 11 stable.
Parmi ces joueurs nous retrouvons :
• Bernard (brésilien)
• Everton (brésilien, 2018-21)
• Shakhtar (brésilien, 2013-18)
• Djuricic (serbe)
7 ans de Serie A
• Perez et Juankar (espagnols)
10 ans de Liga
• Magnusson (islandais)
Coupe du monde 2018
• Sporar (slovène)
Sporting Lisbonne, de 2019 à 2021
• Schenkeveld (néerlandais)
Cinquième saison pour le capitaine et taulier de la défense.
Le clin d'oeil du Temps
Si le trèfle vert du club grec fait référence à un Irlandais qui fut victorieux lors des Jeux Olympiques d'Athènes (1906), l'Olympique Magnifique rencontrera pour la première fois le Panathinaïkós.
Les Phocéens les affronteront à 9 mois de l'arrivée de la flamme olympique à Μασσαλία.
Pour l'histoire
La double confrontation face au Panathinaïkós est la première marche d'un marathon pour les olympiens qui pourraient être l'une des rares équipes à avoir été présente à la première et dernière édition de l'ère "Ligue des Champions" avant la grande réforme de l'UEFA.
DROIT AU BUT ET ALLEZ L'OM !