Si l'on trouve parfois surprenante l'attitude de Marcelo Bielsa face aux caméras et aux micros, on ne peux en tous cas lui reprocher de ne pas savoir maîtriser sa comm' : le coach argentin de l'OM a l'art de distiller ses petites phrases comme d'autres distillent des passes millimétrées à leurs coéquipiers. Redoutable, il a sorti les griffes pour égratigner sans vergogne Vincent Labrune.

Bielsa attaque d'emblée sur les promesses non tenues : "Le bilan de ce marché des transferts est négatif. Je crois que le président m'a fait des promesses qu'il savait qu'il n'allait pas tenir. Si tout cela m'avait été dit avec sincérité, je l'aurais accepté. Mais dans le cas contraire, je ressens un sentiment de rébellion."

Et concernant la gestion du mercato, il enfonce le clou : "J'ai appris la vente de Lucas Mendes au dernier moment car il partait au Qatar. J'ai appris l'achat de Doria le lundi après-midi alors qu'il arrivait pour la visite médicale. Aucun joueur n'est arrivé de ma décision. J'ai proposé douze options et aucune ne s'est concrétisée. Nous avons dû recruter dans l'urgence alors que nous voulions ou Stambouli ou Alderweireld."

Bielsa insiste et explique pourquoi il ne voulait pas de Doria : "Je me suis opposé à l'arrivée de Doria. Quand je donne ma position sur un joueur, je prends en compte de nombreux facteurs et l'un d'entre eux est de savoir quelle est sa valeur et s'il est là pour la durée. L'arrivée de Doria, je n'ai pas pu l'analyser. Je n'ai pas pu donner mon opinion." [...] "Il faut être cohérent ! Lucas Mendes est là depuis deux ans et il part, alors qu'il a su s'adapter au club. Et on prend Doria - je ne juge pas ses qualités sportives - sans logique par rapport à ma manière de fonctionner. Je vais essayer de réussir avec Doria. Je ne le juge pas sportivement, mais il faut que j'explique ce procédé." [...] "Il faut être cohérent ! Lucas Mendes est là depuis deux ans et il part, alors qu'il a su s'adapter au club. Et on prend Doria - je ne juge pas ses qualités sportives - sans logique par rapport à ma manière de fonctionner. Je vais essayer de réussir avec Doria. Je ne le juge pas sportivement, mais il faut que j'explique ce procédé."


L'histoire du loft et la façon dont tout cela a été géré reste également en travers de la gorge de l'Argentin : "Lundi, comme je n'avais aucune nouvelle, j'ai décidé de remettre dans le groupe Fanni, que j'observais depuis quelques jours alors que le club m'avait dit de ne pas compter sur lui. Mais il fallait que je prenne cette décision et fasse des évaluations techniques physiques et tactiques avec Fanni. Car je sentais que je n'allais pas avoir de défenseur latéral. On l'a aussi sondé au niveau de son état d'esprit et je l'ai donc réintégré dans le groupe, alors que cela fait cinq mois qu'il était froissé avec le club. "

C'est cependant essentiellement le manque de communication qui rend Bielsa amer : "La direction du club ne dit jamais les choses publiquement. Si seulement le club parlait... Pire, la direction du club m'a menti." [...] "La réalité est différente de ce que l'on avait programmé, je le répète. Je vais assumer avec joie et optimisme le challenge qui est devant moi, mais le mode de fonctionnement du club me déçoit"

Pour autant, que les fans se rassurent ! Marcelo Bielsa, dont on a déjà eu l'exemple d'un largage du navire pour cause de mésentente sur la gestion globale, n'envisage pas une seconde de partir cette fois-ci : "Je suis satisfait de travailler avec ce groupe et content de le faire. [Je vais] tout faire pour gagner les matchs que nous devons gagner. " [...]

Il conclut en ajoutant : "Je suis ici et je vais assumer mes responsabilités. Mais je répète : le projet initial ne correspond pas à la réalité. Si j'ai pensé partir ? Non. J'assume tous les résultats sportifs. Mais je ne veux pas être responsable de la manière dont le projet a été conçu."

Ça, c'est envoyé !

Source : RMCsports