Bayern Munich - OM : Docteur Béquille - Monsieur Aïoli

Le Mardi 03 Avril 2012 par

L'Olympique de Marseille, un club tout à fait capable du meilleur comme du pire (bien que ces derniers temps c'est plutôt dans le pire qu'il est le meilleur), met au point une politique pour séparer son bon de son mauvais côté. Mais c'est malheureusement ce dernier qui, match après match, prend finalement le dessus. Didier déchante, et Monsieur Aïoli 2010 se transforme chaque jour un peu plus en Docteur Béquille. Fasciné par la dualité de sa propre personnalité, il cherche à dissocier ses exigences de ses possibilités...

Mais ce soir à Munich, il devra forcer le destin d'une compétition qui semble se refuser à lui. Qu'il soit l'un ou l'autre, l'hOMme est condamné à l'exploit.

La question est de savoir si il en est seulement capable, tant le mal semble profond. Refusant de l'assister plus qu'il ne l'a été par injection massive d'argent, son actionnaire lui suggère depuis maintenant plus d'un an de participer à des mercatos de seconde zone pour relativiser son état d'addiction aux noms ronflants. C'est alors qu'il tourne le dos à Gabriel Heinze, Taye Taïwo ou encore Lucho Gonzàlez et fait la connaissance de Jérémy Morel et Djimi Traoré. Ces charismatiques vendeurs de vent lui laissent leurs numéros de téléphone. Sait-on jamais. D'abord hésitant, il se décide à leur donner un maillot. S'ensuit une intersaison qu'il trouve particulièrement vivifiante, d'autant qu'Alou Diarra et Nicolas Nkoulou l'ont eux aussi rejoint. Monsieur Aïoli semble faire monter la sauce, mais Docteur Béquille n'est jamais bien loin pour dormir dessus*. Dont acte.

Peu à peu, il découvre une nouvelle façon de ne pas gagner. Voire de perdre. Aïoli s'inquiète notamment de la dernière trouvaille de Béquille, le mystérieux "Projet Chaos" qui amène l'hOMme à se transformer en une caricature fantomatique dont le (droit au) but reste peu clair. Embarqué dans un naufrage avec son autre lui-même, il semble cependant reprendre le contrôle pendant trois mois. Puis un jour il se réveille à nouveau dans le vestiaire du Docteur Béquille... mais dans le corps de Monsieur Aïoli dans lequel il ne se reconnait plus. Il s'est métamorphosé involontairement, mais inexorablement. Fatalement.

Il a des difficultés pour redevenir lui-même, et doit même parfois doubler voire tripler ses remplacements pendant un match. Autant dire qu'il puise au plus profond de son désarroi pour se faire violence, et ainsi tenter de passer outre ses intimes convictions. Mais rien n'y fait, l'hOMme sombre et traverse sa pire période. Tristement historique. On aurait construit un building sur ses épaules en 2010 tout en jurant qu'il ne serait pas prêt de se casser la gueule avec du 12 sur l'échelle de Richter, alors qu'aujourd'hui un frémissement le fait plier, rompre, s'humilier devant tous. Aïoli tentera ce soir une nouvelle, peut-être dernière fois de raisonner Béquille. Mais si ce dernier dénigre de nouveau ses suppliques, il lui faudra alors s'obstiner à défendre devant tous une saison ingrate mais loin d'être nécessairement dérisoire. Un quart de finale de Ligue des Champions n'est pas un vulgaire match sur un terrain vague à l'âme, c'est une rédemption aux yeux de beaucoup dont Aïoli connait l'importance. Surtout quand on parle de l'hOMme, lui qui a soulevé la plus prestigieuse des coupes jusqu'hallali avant de la boire... jusqu'à la lie.

Peu importe que ce soit une véritable division de Panzers en face, si défaite il y a elle devra l'être avec les honneurs. Rationnellement, l'hOMme n'a pour ainsi dire aucune chance de rejoindre le dernier carré. Autant dire le néant total. Mais l'hOMme, Aïoli et Béquille sont eux-mêmes irrationnels puisque que finalement fictifs. Lorsque toutes les solutions rationnelles d'un problème sont épuisées, c'est la dernière solution, aussi irrationnelle soit-elle, qui s'impose nous a appris un jour Sherlock Holmes. Ou Sir Arthur Conan Doyle... voire les deux puisqu'ils ne font, eux aussi, qu'un.

Et si finalement tout résidait dans ce précepte ? A ne plus rien avoir à perdre, on a finalement beaucoup à gagner...

*N'y voyez absolument aucun double sens, c'est pas le style de la maison... ou pas.

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