Le Dimanche 22 Juin 2014 par pyrOMan
L'Olympique de Marseille est décidément un club singulier. Excès, passion, émotion sont des traits inhérents à l'entité que forme le club phocéen. Passion et émotion semblaient avoir fait leur chemin loin de la Canebière. Mais chassez le naturel, il revient au galop...
Le peuple marseillais, aidé dans son entreprise par des média décidément avides d'un éventuel buzz et sans doute pas rassasiés par un PSG aseptisé, cristallise ses espoirs sur un seul homme. A moins d'avoir vécu sur une île déserte avec Vendredi (encore que ce dernier aurait installé la wifi il y a peu), difficile d'être passé à côté de la venue du sorcier Bielsa du côté du Vieux-Port. Communication habile d'un Vincent Labrune réputé dans ce domaine, alors que l'équipe de José Anigo abandonnait ses derniers espoirs européens, Bielsa était annoncé avec insistance. On frôlait la perfection lorsque, des tribunes, ce dernier, par télépathie sans doute, entraînait l'équipe vers la victoire. "El Loco" porte bonheur officiel de l'Olympique de Marseille. Oui mais voilà, depuis, la com' s'est quelque peu essoufflée. Vouloir renouer avec un grand OM c'est bien, mais un grand OM sans ses supporters n'est assurément que l'ombre de lui même. Vous voyez certainement à quoi je fais référence. Montée en épingle par le "journalisme poubelle", son arrivée n'avait rien à envier à la venue d'une star sur la Croisette. Sa sortie de l'aéroport a déçu bon nombre de supporters venus l'accueillir, l'ancien sélectionneur de l'Albiceleste passant par une porte dérobée. La signature du contrat aura également tardé pour des raisons tout à fait compréhensibles (contrat dans les deux langues et composition du futur staff). Une conférence de presse de l'Argentin semblait tout de même s'imposer. Ce sera pour la reprise programmée le 16 juin. Problème : les travaux ne sont pas terminés. Prétexte plutôt, histoire de mieux faire passer l'oubli des délais légaux d'intersaison imposés par la LFP. Programmée le 20, la reprise composée d'un groupe restreint (Amalfitano, Cheyrou, Dja Djé Djé, Gignac, Imbula, Lemina, Lucas Mendes, Mendy, Morel, Payet, Romao & Samba) s'est finalement déroulée sans Bielsa "retenu en Argentine pour des raisons personnelles". Une reprise orchestrée donc par l'adjoint de Bielsa, Diego Reyes, ce qui sportivement ne change pas grand chose, la reprise étant surtout l'affaire d'exercices courts et fonciers.
Bielsa devrait être là mardi prochain. Ce serait aller trop vite en besogne que de critiquer ce dernier par rapport à ces retards. Il n'y est pour rien dans l'attente qu'il suscite. Pas un grand fan des médias, ce dernier cherche simplement à faire son boulot sereinement et c'est bien pour cela qu'il a été recruté. Les raisons évoquées dernièrement peuvent tout aussi bien être graves, il est facile de tirer des conclusions trop hâtives. Reste que ce dernier devra sans doute s'exprimer sur la tradition remise à l'ordre du jour des "lofteurs". Sougou, Fanni ou Kadir ont ainsi reçu un simple mail leur indiquant que leur reprise était programmée avec la réserve, mi-juillet. Un traitement indigne d'un club qui veut croire en une "révolution" qui commence sans doute par l'image qu'elle véhicule à l'extérieur. Cette décision révèle tout de même un aspect positif, l'OM aura un coach capable de faire des choix forts, quitte à en froisser certains...
Marcelo Bielsa est bien connu pour ses techniques d'entraînement intensives. Des séances pouvant durer deux fois plus que dans les autres clubs. Un jeu basé sur un pressing haut et constant qui use les organismes. La période du "Club Med" - comme l'avait baptisée récemment un journaliste étranger passant par la Commanderie - est bel et bien révolue. Reste que ce choix fort de la part de la direction n'est pas sans risque. Passer du noir au blanc n'ira sans doute pas sans heurts. Finis les copinages et autres caprices de star, les Olympiens devront avaler des kilomètres sans lésiner.
Le mode d'entraînement de Bielsa aux techniques quasi militaires a un but et un seul : aller de l'avant pour marquer et l'emporter. Tout est basé là-dessus. Bielsa le méthodique privilégie des joueurs complets et polyvalents, dans ce registre un André Ayew pourrait tirer son épingle du jeu et nul doute que l'Argentin observe ses prestations avec attention. Avec Bielsa l'obsédé du foot, c'est le collectif qui prime et comment ne pas être sur la même longueur d'onde ? L'équipe de France, qui se veut une "famille" est pour la moins enthousiasmante depuis le déclic du match retour face à l'Ukraine. Le Chili enfin, a réussi une performance XXL face à l'Espagne. La tactique était simple : presser très haut, courir tout le temps de sorte à étouffer l'adversaire. Dans la construction du jeu, tout semblait limpide, répété jusqu'à la perfection. Pas si étonnant au final quand on sait que Bielsa est passé par là (2007-2010) et que son successeur n'a d'yeux que pour lui. Le rôle des latéraux dans le schéma de jeu à la Bielsa sera aussi primordial. Un problème permanent du côté de l'OM ces dernières saisons...
Bielsa admiré par les plus grands coachs européens à l'image de Guardiola ou Simeone n'en reste pas moins un mortel. Ce serait donc une erreur de se voir trop beau. Bien qu'il ait étudié le contexte marseillais dans ses moindres détails, l'Argentin ne peut pas tout. Lui avoir donné les pleins pouvoirs est un bon début, toutefois l'environnement dans lequel les Olympiens se plaisaient risque d'être difficile à effacer. Il faudra pour cela du temps, ce qui fait souvent défaut du côté de l'OM. Au fond, supporters et dirigeants marseillais devront laisser de côté l'impatience pour retrouver d'autres vertus jusque là effacées. Bâtir du sportif sur des fondations de sable n'est pas tâche aisée. Mais Bielsa aura au moins eu cette faculté de ranimer l'âme comateuse des supporters marseillais. Combat, attaque et solidarité devraient être les maîtres mots du nouvel OM.
Tachons de ne pas être intransigeants sur les résultats. En effet ce que modèlera (s'il en a le temps !) Bielsa dans ce nouveau Vélodrome pourra suivre le club des décennies durant. Bielsa fait renaître l'espoir d'une identité de jeu laissée en suspens, et c'est déjà pas si mal...
Le peuple marseillais, aidé dans son entreprise par des média décidément avides d'un éventuel buzz et sans doute pas rassasiés par un PSG aseptisé, cristallise ses espoirs sur un seul homme. A moins d'avoir vécu sur une île déserte avec Vendredi (encore que ce dernier aurait installé la wifi il y a peu), difficile d'être passé à côté de la venue du sorcier Bielsa du côté du Vieux-Port. Communication habile d'un Vincent Labrune réputé dans ce domaine, alors que l'équipe de José Anigo abandonnait ses derniers espoirs européens, Bielsa était annoncé avec insistance. On frôlait la perfection lorsque, des tribunes, ce dernier, par télépathie sans doute, entraînait l'équipe vers la victoire. "El Loco" porte bonheur officiel de l'Olympique de Marseille. Oui mais voilà, depuis, la com' s'est quelque peu essoufflée. Vouloir renouer avec un grand OM c'est bien, mais un grand OM sans ses supporters n'est assurément que l'ombre de lui même. Vous voyez certainement à quoi je fais référence. Montée en épingle par le "journalisme poubelle", son arrivée n'avait rien à envier à la venue d'une star sur la Croisette. Sa sortie de l'aéroport a déçu bon nombre de supporters venus l'accueillir, l'ancien sélectionneur de l'Albiceleste passant par une porte dérobée. La signature du contrat aura également tardé pour des raisons tout à fait compréhensibles (contrat dans les deux langues et composition du futur staff). Une conférence de presse de l'Argentin semblait tout de même s'imposer. Ce sera pour la reprise programmée le 16 juin. Problème : les travaux ne sont pas terminés. Prétexte plutôt, histoire de mieux faire passer l'oubli des délais légaux d'intersaison imposés par la LFP. Programmée le 20, la reprise composée d'un groupe restreint (Amalfitano, Cheyrou, Dja Djé Djé, Gignac, Imbula, Lemina, Lucas Mendes, Mendy, Morel, Payet, Romao & Samba) s'est finalement déroulée sans Bielsa "retenu en Argentine pour des raisons personnelles". Une reprise orchestrée donc par l'adjoint de Bielsa, Diego Reyes, ce qui sportivement ne change pas grand chose, la reprise étant surtout l'affaire d'exercices courts et fonciers.
Bielsa devrait être là mardi prochain. Ce serait aller trop vite en besogne que de critiquer ce dernier par rapport à ces retards. Il n'y est pour rien dans l'attente qu'il suscite. Pas un grand fan des médias, ce dernier cherche simplement à faire son boulot sereinement et c'est bien pour cela qu'il a été recruté. Les raisons évoquées dernièrement peuvent tout aussi bien être graves, il est facile de tirer des conclusions trop hâtives. Reste que ce dernier devra sans doute s'exprimer sur la tradition remise à l'ordre du jour des "lofteurs". Sougou, Fanni ou Kadir ont ainsi reçu un simple mail leur indiquant que leur reprise était programmée avec la réserve, mi-juillet. Un traitement indigne d'un club qui veut croire en une "révolution" qui commence sans doute par l'image qu'elle véhicule à l'extérieur. Cette décision révèle tout de même un aspect positif, l'OM aura un coach capable de faire des choix forts, quitte à en froisser certains...
Marcelo Bielsa est bien connu pour ses techniques d'entraînement intensives. Des séances pouvant durer deux fois plus que dans les autres clubs. Un jeu basé sur un pressing haut et constant qui use les organismes. La période du "Club Med" - comme l'avait baptisée récemment un journaliste étranger passant par la Commanderie - est bel et bien révolue. Reste que ce choix fort de la part de la direction n'est pas sans risque. Passer du noir au blanc n'ira sans doute pas sans heurts. Finis les copinages et autres caprices de star, les Olympiens devront avaler des kilomètres sans lésiner.
Le mode d'entraînement de Bielsa aux techniques quasi militaires a un but et un seul : aller de l'avant pour marquer et l'emporter. Tout est basé là-dessus. Bielsa le méthodique privilégie des joueurs complets et polyvalents, dans ce registre un André Ayew pourrait tirer son épingle du jeu et nul doute que l'Argentin observe ses prestations avec attention. Avec Bielsa l'obsédé du foot, c'est le collectif qui prime et comment ne pas être sur la même longueur d'onde ? L'équipe de France, qui se veut une "famille" est pour la moins enthousiasmante depuis le déclic du match retour face à l'Ukraine. Le Chili enfin, a réussi une performance XXL face à l'Espagne. La tactique était simple : presser très haut, courir tout le temps de sorte à étouffer l'adversaire. Dans la construction du jeu, tout semblait limpide, répété jusqu'à la perfection. Pas si étonnant au final quand on sait que Bielsa est passé par là (2007-2010) et que son successeur n'a d'yeux que pour lui. Le rôle des latéraux dans le schéma de jeu à la Bielsa sera aussi primordial. Un problème permanent du côté de l'OM ces dernières saisons...
Bielsa admiré par les plus grands coachs européens à l'image de Guardiola ou Simeone n'en reste pas moins un mortel. Ce serait donc une erreur de se voir trop beau. Bien qu'il ait étudié le contexte marseillais dans ses moindres détails, l'Argentin ne peut pas tout. Lui avoir donné les pleins pouvoirs est un bon début, toutefois l'environnement dans lequel les Olympiens se plaisaient risque d'être difficile à effacer. Il faudra pour cela du temps, ce qui fait souvent défaut du côté de l'OM. Au fond, supporters et dirigeants marseillais devront laisser de côté l'impatience pour retrouver d'autres vertus jusque là effacées. Bâtir du sportif sur des fondations de sable n'est pas tâche aisée. Mais Bielsa aura au moins eu cette faculté de ranimer l'âme comateuse des supporters marseillais. Combat, attaque et solidarité devraient être les maîtres mots du nouvel OM.
Tachons de ne pas être intransigeants sur les résultats. En effet ce que modèlera (s'il en a le temps !) Bielsa dans ce nouveau Vélodrome pourra suivre le club des décennies durant. Bielsa fait renaître l'espoir d'une identité de jeu laissée en suspens, et c'est déjà pas si mal...