#Interview Valère Germain se confie

Le Jeudi 19 Avril 2018 par


Valère Germain - RB Salzbourg-Olympique de Marseille

Valère Germain, qui vient de fêter ses 28 ans, s'est livré dans un long entretien en toute intimité, il y déclare son amour pour l'OM, depuis son plus jeune âge. Voici un résumé de ses déclarations.

« Beaucoup d'enfants rêvent du Real, du Bayern, du Barça, de Manchester... eh bien moi, je rêvais de l'OM. Je suis né à Marseille et comme toutes personnes nées ici, le club est ancré en moi. »

« J'ai passé les premières années de mon enfance dans cette ville, mon père m'emmenait parfois à l'entraînement au Vélodrome, les lendemains de matches : c'était le temps des Carlos Mozer, Chris Waddle, Jean-Pierre Papin... Je gambadais au milieu de ce florilège de stars. Et même si finalement je n'y ai pas vraiment beaucoup vécu, seulement trois ou quatre ans je crois, je me suis toujours senti Marseillais. »

« Pour moi, l'OM est une grande passion, autant pour ce que ce club représentait que pour que les joueurs qui y ont évolué chaque saison. Et ça se manifestait tout simplement comme pour tous les jeunes supporters, par la décoration de ma chambre en bleu et blanc, tapissée de posters ou quand j'allais à l'entraînement vêtu d'un maillot de l'OM. »

« À chaque anniversaire ou à chaque Noël, je demandais comme cadeau le maillot de l'OM, comme ça je pouvais aller à l'entraînement avec ma tenue. J'étais trop fier, et mes parents l'étaient tout autant ! Il faut dire qu'à la maison, l'OM revenait souvent dans les discussions car mon père a été marqué à vie. Il y a vécu ses plus belles années de footballeur professionnel marquées par plusieurs trophées et par des événements légendaires. »

« Du coup, pas question de manquer un match à la télévision, c'était bien quand on gagnait car le lendemain j'arrivais à l'école super fier, trop content. Par contre, qu'est-ce que je me faisais chambrer après une défaite... »

« J'ai des souvenirs de l'épopée européenne de la saison 1998/99 avec les Christophe Dugarry, Florian Maurice, Laurent Blanc, Fabrizio Ravanelli... Qui s'est achevée en finale de la Coupe UEFA (1999) par une défaite contre le club de Parme (3-0). »

« J'avais 7 ou 8 ans à cette époque. Les premiers faits marquants de supporter que je peux décrire, remontent au début des années 2000. J'ai en mémoire quelques exploits de l'équipe de Didier Drogba pour lequel j'éprouvais une très grande admiration. »

« En 2003/04, j'ai eu la chance de faire quelques déplacements, notamment européens, avec mon père. C'était énorme. J'étais présent par exemple à Newcastle en demi-finale aller (22 avril 2004), l'OM avait obtenu un 0-0. [...] J'étais aussi à Göteborg pour la finale perdue contre les Espagnols de Valence (2-0). Une rencontre perturbée d'entrée par le carton rouge infligé à Fabien Barthez par Pierluigi Collina... À ce moment-là, j'étais complément dedans. À fond. Je vivais pleinement ma passion. J'étais très heureux d'y être, d'assister à cette quatrième finale de l'histoire du club. »

« Après l'USO, je rejoins le centre de préformation de Châteauroux, j'y reste une année. Au bout de six mois, je m'engage avec l'AS Monaco que nous avions choisi pour ses résultats avec les jeunes. Quelques temps après, j'apprends que l'OM était intéressé. Mon club me voulait. La haine. En fait, au printemps, je dispute avec Châteauroux la Coupe nationale des U14 sous le regard de mon père, présent comme beaucoup de parents et de José Anigo. Ce jour-là, José Anigo donc, qui était directeur sportif à ce moment-là, apprécie mon profil et mes qualités et souhaite que je vienne à Marseille. Il en parle avec mon père qui lui dit que, malheureusement, je venais de signer en Principauté. Papa, qui est plutôt discret et qui se tenait en retrait de mon parcours, lui confie que, par respect, ce n'était pas à lui à faire le premier pas. Malencontreusement pour moi. Quand j'ai appris ça, j'étais très déçu car j'aurais pu porter le maillot de mon club, même si je connaissais la réputation du centre de formation de Monaco. Finalement, j'ai patienté quelques années avant de pouvoir réaliser mon rêve d'enfant. Mais je sais aussi que c'était le bon moment pour venir ici à Marseille, après la saison que je viens de faire avec Monaco. »


RB Salzbourg-Olympique de Marseille

« Je sais aussi que si je n'avais pas joué dans ce club, il m'aurait manqué quelque chose dans ma carrière. Aujourd'hui, quand j'arrive tous les matins à l'entraînement, je suis à la fois ému et fier de constater que je fais le même chemin que mon père, que 30 ans plus tard j'ai la même vie que lui. Que je porte le même maillot, avec la même satisfaction. Que je m'entraîne sur les mêmes terrains et que je joue dans le même stade. C'est tout ceci qui rend notre relation encore plus forte, encore plus complice, mais qui, paradoxalement, lui provoque peut-être un peu plus de stress quand il regarde nos matchs aujourd'hui que quand il jouait il y a 30 ans. [...] Mon père a eu la chance d'évoluer dans l'une des plus belles équipes de l'histoire du club, de gagner beaucoup de trophées, de vivre d'immenses joies. Il m'en parle de temps en temps, notamment quand je lui pose des questions. »

« Parfois, on m'interpelle en ville, on me dit : "J'avais fait la photo avec ton père, bravo pour ce que tu fais, tu nous fais plaisir !" ou encore "Tu passeras le bonjour à ton père, il nous a régalés à l'époque ! Sans doute comme pour les frères Ayew, j'ai eu la chance que mon père, avec Abedi Pelé d'ailleurs, fasse partie d'une équipe rayonnante, qui gagnait tout. Et revoir le nom de Germain, comme celui d'Ayew, réveille pour les supporters de très bons souvenirs. »

« Quand j'étais au centre de formation de Monaco, avant de passer professionnel, nous étions quelques-uns à supporter l'OM. Nous nous réunissions régulièrement pour regarder les matches ensemble. Il arrivait même que nous venions à Marseille, pour assister aux rencontres de Ligue des Champions. Nous partions directement après l'entraînement, avec l'accord de notre coach d'ailleurs. Dans ce Stade Vélodrome, nous étions parfois en virages ou à Ganay. [...] Le soir du titre de champion de France en 2010, nous étions aussi présents. Je me souviens car nous avions acheté nos billets pour ce match plus de deux semaines avant, ainsi nous espérions vraiment que l'OM ne soit pas sacré champion avant cette soirée. Nous étions 5 ou 6 copains, certains étaient en virage. Moi, avec d'autres, étions en Ganay. La pluie était apparue en deuxième période, mais l'OM s'était imposé grâce à deux buts de Mamadou Niang et Lucho (3-1). C'était magique, l'OM n'avait plus été champion de France depuis si longtemps, c'était de la folie ! Certes cette équipe avait remporté la Coupe de la Ligue quelques semaines auparavant, mais quelle émotion ce soir-là ! »

Il fait nul doute que Valère Germain a le cœur blanc et bleu et c'est une des raisons qui font que nous espérons remporter l'Europa League cette saison, pour que Valère puisse rentrer dans l'histoire de l'OM, au même titre que son père, Bruno.

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