Le Vendredi 23 Septembre 2022 par Lodimaster
Après un début de saison brillant et séduisant, notre OM s'est quelque peu essoufflé tant sur la qualité des prestations que sur le plan des résultats. Quelles sont les raisons de ce ralentissement? Faut-il être inquiets ? Mon point de vue avant une série de matchs importants pour la réussite de la saison !
La saison avait particulièrement bien démarré pour les olympiens, puisque lors des 6 premiers matchs de la saison, tous en Ligue 1, ils avaient réussi à engranger 16 points sur 18 possibles, en marquant 13 buts pour 3 encaissés seulement. L'OM avait également marqué à chaque match, en prenant soin d'ouvrir le score, et restait Pau Lopez n'avait pas eu à aller chercher le ballon au fond de ses filets lors des 3 derniers matchs.
Malheureusement, la dernière partie de ce sprint de 10 matchs en 6 semaines a été bien moins aboutie. D'abord, sur le plan des résultats, avec 1 victoire, 1 match nul et 2 défaites en 4 matchs (2 matchs de Ligue des Champions et 2 matchs de Ligue 1). Lors de cette série beaucoup plus poussive, ce n'est pas un hasard si notre OM a systématiquement subi l'ouverture du score. Cela traduit bien le fait que nos acteurs, joueurs et coach, n'ont plus eu la maîtrise technique et tactique des clés de chaque match.
La Ferrari devenue Fiat
Plusieurs facteurs expliquent, selon moi, ce ralentissement. En premier lieu, du fait des suspensions, blessures et de la nécessaire gestion du vestiaire, Igor Tudor a nettement accéléré le turnover dans le 11 olympien lors de nos 5 derniers matchs (depuis le match à Auxerre donc). Cette rotation n'a pas permis de profiter des certitudes affichées lors du mois d'août. Certains joueurs ont commencé à plonger dans le doute suite à des mauvaises prestations quand ils n'étaient pas alignés à leur poste de prédilection (Balerdi, si tu me lis, tu peux m'envoyer un maillot dédicacé pour te faire pardonner).
Un autre facteur, qui peut paraître paradoxal au facteur précédent, est l'essoufflement physique criant des éléments clés de l'animation mise en place par Tudor, à savoir les fameux pistons. Pour ceux qui ne suivent pas, je ne veux pas parler ici du fils ou du cousin de l'entraîneur qui est tout le temps titulaire alors qu'il est nul, ni de Rongier qui a “choisi” de rejoindre l'agence internationale CAA Base pour gérer ses intérêts depuis 1 an, agence qui gère aussi les intérêts de son président Pablo Longoria ! Non, je veux bien sûr parler de Clauss et Tavares. Pour le coup, nos pistons ont bien du mal à enchaîner les prestations de haut niveau tous les 3 jours. Tudor a probablement été sur ce poste trop conservateur et les a littéralement épuisés physiquement et mentalement. Nul doute que Kabore mériterait d'entrer plus souvent dans la rotation à l'avenir.
Des étapes de plat à la moyenne montagne
Sans leur faire injure, dire que 6 premiers adversaires (Reims, Brest, Nantes, Nice, Clermont et Auxerre) étaient d'un bien moindre niveau que les 4 suivants (Tottenham, Lille, Francfort et Rennes). Ainsi, l'OM a, pour le moment, été très à l'aise avec des adversaires qui ne seront sans doute pas dans le premier tiers du classement de Ligue 1 en fin de saison, et a montré beaucoup plus de difficultés contre des adversaires de niveau Champions League, ou concurrents vraisemblables dans la course à l'Europe, voire au podium. Fort avec les faibles et faibles avec les forts, en forçant le trait, mais sans Rudi Garcia aux commandes. Il n'est ainsi pas un hasard si nos deux seules défaites, jusqu'ici, ont eu lieu en Champions League.
Pannes de génies
Si nos olympiens patinent encore dès que la route s'élève, c'est sans doute parce que des joueurs clés, des grands joueurs comme je les ai qualifiés lors de mon précédent #PostScriptOM, sont complètement à côté de leurs pompes depuis la remise en cause de leur positionnement, leur statut, avec l'arrivée d'Igor Tudor. Payet et Gerson sont très décevants presque à chaque fois que Tudor les remet dans le 11 titulaires. J'entends parfaitement que leur positionnement ne leur permet pas d'exprimer leurs qualités, mais enfin, courir, presser, faire les efforts sans le ballon ne dépend pas de leur positionnement sur le terrain, mais uniquement de leur volonté ! En cela, je leur en veux. Je leur en veux d'autant plus que j'ai beaucoup d'amour pour ce qu'ils font avec le ballon quand ils sont “bien disposés”. Gerson est celui qui nous a porté vers la seconde place en fin de saison dernière, il a été éblouissant en avril et mai. Payet, c'est monsieur caviar sur de nombreuses périodes, mais régulièrement il traverse cette phase de déception suite à une remise en cause d'une situation, puis de boudage casperien où il traverse les minutes de jeu tel l'homme invisible. Alors, messieurs Gerson et Payet, on sort de cet état dépressif et on se remet à bosser pour nous faire vivre d'immenses émotions !
Effectif en déséquilibre
Avec l'enchaînement des matchs, les blessures, suspensions et turnovers nous ont permis de jauger la qualité et la quantité de l'effectif mis en place par Longoria et Ribalta. Si au niveau du double pivot du milieu de terrain, il semble y avoir assez de choix, en considérant que Guendouzi pourrait redescendre en cas de coup dur, la défense centrale, qui semblait de prime abord assez fournie avec Balerdi, Mbemba, Gigot, Bailly, Touré et Kolasinac, risque de poser des problèmes sur la durée. D'une part, l'apparente fragilité physique de Bailly (une vingtaine de jours d'indisponibilité prévues jusqu'à début octobre) et de Gigot (déjà 2 blessures en septembre) prive Tudor de solutions trop régulièrement. Kolasinac, qui apparaissait comme une solution de secours au départ puisque plutôt voué à remplacer Tavares dans le couloir gauche, devient ainsi un titulaire. Balerdi a bien été essayé au poste de défenseur central gauche mais Tudor a dû mettre fin à la maltraitance prématurément. Du coup, Balerdi ne peut jouer que dans l'axe de la défense, ce qu'il fait plutôt bien d'ailleurs. Ainsi, lorsque Gigot et Bailly sont indisponibles, quasi la moitié du temps pour le moment, la défense est obligatoirement composée de Mbemba, Balerdi et Kolasinac, avec le seul Isaak Touré en secours. Un peu juste selon moi pour jouer tous les 3 jours.
Les couloirs, ou dit à la mode 2022 les pistons, sont également limités en nombre avec Clauss, Tavares et Kabore, auxquels on peut ajouter Kolasinac quand Gigot peut tenir son poste de défenseur central gauche. Difficile de dire si c'est par manque de confiance envers Kabore, mais Igor Tudor n'a pas réussi à faire souffler nos deux pistons titulaires. Lors des derniers matchs de cette première séquence de la saison, Tavares et Clauss ont paru pour ainsi dire cramés. Les pistons sont une clé importante dans l'animation du technicien croate et il est fort possible qu'il en soit d'autant plus réticent à les changer. Sur ce plan, il faudra que Tudor tire les leçons de cette séquence.
Enfin, la fin de mercato et le mois de septembre ont vu partir pour des raisons financières Milik et Bakambu. Si on ajoute à cela le fait que Bamba Dieng était mis en dehors du groupe pro depuis juillet, les seules options en attaque étaient Alexis Sanchez et Luis Suarez. Tudor voit également Payet (lol) et Ünder comme des options, mais je trouve que justement le schéma à une pointe ne permet pas de les voir postuler à la pointe de l'attaque olympienne. D'ailleurs, il me paraît évident qu'Alexis Sanchez serait grandement bénéficiaire d'un passage à 2 attaquants. En revanche, l'évidence pour moi est que l'on ne possède plus l'attaquant permettant de jouer durablement avec une seule pointe.
Alors, est-ce grave docteur ?
Réponse simpliste : ça dépend ! Cela dépendra d'abord des leçons tirées par Igor Tudor pour gérer son effectif car avec 11 matchs à jouer en 6 semaines, il faudra veiller à ce que les pistons et les joueurs offensifs aient de vrais temps de repos. Clauss cumule déjà un temps de jeu de 816 minutes sur 900, Tavarès 806 minutes vient en second, Rongier 757 minutes, Mbemba 722 minutes (en ayant été exclu en début de 2ème mi-temps à Tottenham et en manquant donc la réception de Francfort) et Guendouzi 721 minutes pour le top 5. A noter qu'Alexis Sanchez, arrivé après le 1er match et suspendu pour le match à Tottenham, est déjà le 8ème joueur de champ le plus utilisé avec 528 minutes de jeu. Indéniablement, il va falloir faire mieux tourner et surtout choisir les bons matchs pour le faire.
Et ce n'est pas la lecture du calendrier qui permet d'éclaircir cette problématique. Ainsi, lors des 11 travaux qui attendent les olympiens, ils croiseront d'une part le Sporting (2 fois), Francfort, Tottenham pour les matchs décisifs de Champions League, d'autre part Paris, Lens, Lyon et Monaco dans la lutte pour le titre (allerrrr au moins le podium) en Ligue 1. Il va falloir certainement prioriser sans hypothéquer et c'est un drôle de jeu d'équilibriste qui est proposé là à Igor Tudor.
Mais vous savez quoi? J'ai une bonne nouvelle. Les autres équipes sont exactement dans la même situation ! Enfin, à part Lens et Lyon (hahahahaha) ! Donc, sur ce plan-là, cela va se durcir pour tout le monde.
Mais vu comment notre OM s'est montré dans le dur dès que les adversaires étaient d'un calibre plus élevé, ne faut-il pas être inquiets devant cette avalanche de gros matchs ? Si j'étais le staff ou les dirigeants, je pense que je serais inquiet. En tant que supporters, on ne peut que saliver d'envie, bouillir d'impatience que notre olympique renverse la table pour s'asseoir à la place du maître ! Pour le staff, le salut passera, selon moi, par une adaptation du dispositif, sur lequel ont commencé à s'adapter certains adversaires, pour permettre d'être moins prévisibles en jouant parfois à 2 pointes et en mettant un peu plus Gerson et Payet dans une position avantageuse pour eux et pour l'équipe. Pour passer le cap dans les grands matchs, je suis persuadé, en effet, que l'on a besoin des grands joueurs à leur meilleur niveau.
Enfin, ne nous leurrons pas, notre salut dans cette période charnière de la saison, interrompue pour achever l'œuvre corruptive qatarienne, dépendra un peu aussi du nombre de cierges déposés par le club à La Bonne Mère ! Car imaginez une seconde, une blessure pour plusieurs semaines, d'un Mbemba, Alexis Sanchez, Tavares ou d'un Clauss... Bonne Mère, écoute nos prières, on compte sur toi !