Pour le prestige, une autre fois ... (27/11/2003)

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Pour le prestige, une autre fois ...

Le Jeudi 27 Novembre 2003 par Jybee

Il y a près de 20 ans, Zinedine Zidane était dans les tribunes du Vélodrome, à supporter son équipe, l'Olympique de Marseille. Aujourd'hui c'est parmi les rangs du Real qu'il est descendu sur la pelouse pour l'affronter. La boucle est bouclée seraient-on tenté de dire. Toujours est il que ce match devait avoir un goût particulier pour l'enfant de la Castellane. Mais si en dehors du terrain, Zidane est Marseillais, sur le terrain il en est tout autre, et c'est bel et bien pour le Real qu'il travaille.

Ce soir, au delà d'une victoire sportive espérée par le peuple Marseillais, c'était plus une victoire de prestige. Après avoir épingler les plus grand par le passé, quoi de plus beau que d'accrocher à son tableau de chasse ? Mais la vérité du terrain est tout autre et la partie était loin d'être gagnée d'avance. C'est pourtant l'OM qui prend le jeu à son compte durant les 10 premières minutes en se procurant deux occasions par sa doublette d'attaquants (Drogba - Mido), mais sans grand danger. Peut être un peu de précipitation sur ces deux incursions qui auraient pu amener au moins un but. Mais il était dit que l'OM attendrait avant de marquer un but au Real. Et les minutes passent sans que le Real ne se procure réellement d'occasions dangereuses, et c'est avec plaisir que l'on voit l'OM mener le jeu, sans être vraiment dangereux, mais en faisant au moins jeu égal avec l'adversaire madrilène, sinon mieux. A un tel point que lorsque Raul touche la balle à la 20ème minute, c'était à se demander s'il a débuter la partie avec ses partenaires, tellement on l'a peu vu depuis le début de la rencontre.

L'OM a toutefois quelques difficultés au milieu, mais on sent néanmoins du progrès et une volonté de bien faire. Arrive ensuite la 25eme avec un débordement de Mido coté gauche suivi d'un centre tendu pour Didier Drogba qui arrive plein centre, serré de près par Roberto Carlos, de très près même. Tellement près qu'il en arrive à le bousculer à l'entrée de la surface de réparation, l'empêchant de finir sa course. Mais cela parait tout à fait normal pour l'arbitre qui semble avoir une bonne dose de confiture aux yeux. Et on en a la confirmation 8 minutes plus tard, quand il siffle une faute pour le Real, à l'entrée de la surface Marseillaise, suite à une superbe représentation théâtrale de Ronaldo, qui, tel un poids mort, se laisse tomber, dupant l'arbitre, ou s'en remettant du moins à son jugement tout à fait farfelu. Toujours est-il que c'est là un cadeau pour Beckham, qui place dans la lunette droite un ballon qui semble téléguidé. On regrettera cette 34eme minute. Van Buyten le premier. On ne répétera pas ce que l'on aura pu lire sur ses lèvres à ce moment là. Mais ça n'était pas des mots doux.

On passera sur la sortie temporaire de Zidane, pour se faire mettre un peu de spray magiques sur la cheville, et on atteint la mi-temps sur un score qui ne reflète pas vraiment le spectacle du terrain, avec un Real pas vraiment présent, et un OM qui arrive toutefois à poser son jeu.

Et c'est comme ils ont entamé la première période que les Marseillais entament la seconde, à savoir en attaquant et en se montrant dangereux devant le but de Casillas. A la 58eme, c'est Drogba qui voit son ballon repoussé par le genou du portier Madrilène, sur un bon centre de Meriem. Arrive ensuite la 65ème minute et l'éclair de génie de Meité qui s'est transcendé pour effacer deux joueurs du Real coté droit, pour centrer en retrait à Vachousek à l'angle de la surface. Deux pas en avant, un coup d'oeil au point de penalty et un coup de patte sur la tête de Mido pour l'envoyer sur un nuage. C'est l'égalisation Marseillaise tant attendue et méritée. Et si c'est Mido qui marque ce but, il ne se cache pas pour rappeler que c'est Vachou' qui lui a mis le ballon sur la rampe de lancement, par un significatif : "C'est lui", en le montrant du doigt. L'OM semble avoir retrouvé un esprit de compétions et de combativité qu'il semblait avoir perdu. Et ça fait plaisir à voir.

Mais à la 74eme, alors que l'OM manque une belle occasion de prendre l'avantage, le Real en profite pour placer un contre rapide, parti de derrière, pour terminer au fond des filets de Runje, par l'inévitable Ronaldo. Un but qui n'est pas sans rappeler celui qu'il a marqué au match aller. C'est certes une déception tant l'OM montrait une envie de bien faire, et tant le Real n'a pas montré grand chose. Il aura juste montré que sur une occasion et demi, il était capable de marquer deux buts. C'est sans doute ce qui fait la différence avec les grandes équipes. Le réalisme. Combiné à une dose de chance, c'est imparable.

Le score n'évoluera plus malgré 10 dernières minutes de folie, avec un arrêt de Casillas sur une frappe de Drogba à bout portant, puis des frappes multipliées de Vachousek, Meriem ou encore Sytchev. Mais les pieds madrilènes étaient à chaque fois devant pour empêcher le ballon de finir sa course.

C'est donc sur une victoire du Real que le match se termine, non sans regret car l'OM a montré de belles choses et a dans l'ensemble fait le jeu. Mais de belles choses tout de même qui laisse présager un bon avenir proche pour le club. Et une victoire nous aurait redonné confiance, cette défaite là ne nous enlève nullement celle que l'on semble avoir retrouvée.

Zidane est venu, il a vu, et il a vaincu. Mais il juge peut être la performance madrilène au dessus de ce qu'elle a été réellement. Il y avait la place de faire un résultat, mais la chance n'était pas au rendez-vous...

Si la ligue des champions était belle et bien perdue, il n'en était pas de même pour l'UEFA, et au bout du compte c'est à Belgrade qu'il faudra aller chercher son ticket. Ce qui ne sera pas une partie de plaisir ...

Sur ce, allez l'OM ... Et à Dimanche prochain ...