OM - Auxerre : Le début du marathon (29/02/2008)

Actualité

OM - Auxerre
Le début du marathon

Le Vendredi 29 Février 2008 par Lupin

L'OM s'apprête à affronter un mois de mars très copieux avec le souci d'éviter l'indigestion : 8 matchs attendent les olympiens, quasiment un tous les trois jours ...

Comment faire ? Les footballeurs sont souvent des philosophes qui s'ignorent et apportent une excellente réponse à cette question : prendre les matchs les uns après les autres.
Sans blague, on se préparait à tous les jouer en même temps ?!
Enfin, on va quand même suivre ce conseil et s'intéresser à l'adversaire du jour.

Auxerre c'est d'abord des retrouvailles entre vieilles connaissances.
Le coach bourguignon, l'excellent et beaucoup trop sous estimé Jean Fernandez (qui réussit partout où il passe en mélangeant passion du foot, expérience et talent) dirigeait en effet il y a peu Carrasso, Taiwo, Cana ou Niang à la Commanderie et au Vélodrome.
En 2005 - 2006 cet OM finissait la saison en boulet de canon avec un redoutable quatuor Ribéry - Niang - Pagis - Maoulida : le résultat est frustrant avec une 5ème place (à 20 minutes près l'OM était en C1) et une finale de coupe perdue contre le PSG.
Il n'empêche que Fernandez avait mis en place une belle dynamique avant de partir, étrangement, pour Auxerre après une petite saison marseillaise ...

L'un des piliers auxerrois actuellement se nomme Pedretti. Star de la L1 et international il y a quelques saisons il quitte Sochaux pour rejoindre l'OM, et là ... c'est le drame.
« Big ben » ne supporte pas la pression, le collectif olympien ne l'aide pas et il décide de faire ses valises direction Lyon, ou plutôt le banc de touche de Lyon.
Logiquement écarté de l'équipe de France, il se retrouve dans l'impasse et fait alors un choix judicieux (mieux vaut tard que jamais ...) : il rejoint Auxerre, spécialiste des relances de joueurs à la dérive, et a la chance de retrouver Jean Fernandez qui l'avait connu à Sochaux.
Résultat ? Pedretti n'a pas peut-être pas retrouvé l'équipe de France (la concurrence à ce poste est terrible, bien plus qu'à celui d'arrière droit, n'est-ce pas François Clerc ? ...) mais il a retrouvé son niveau et la précision de ses transversales fait merveille, comme son intelligence tactique.

On aurait pu ajouter à cette liste Toifilou Maoulida mais l'homme aux bandelettes a connu un destin malheureux à Auxerre.
Arrivé en provenance de Marseille en août dernier il commence par manquer 2 penalty dans le même match, sans écouter son coach qui lui avait interdit de tirer le 2ème ...
Assez vite pris en grippe par le public (si, si, il y en a un ...) auxerrois, l'ex-marseillais n'a jamais pu redressé la barre.
Il a préféré rejoindre JPP (encore un ancien marseillais, ils sont partout ...) et bénéficier de ses conseils à Lens.
Les Marseillais le recroiseront dans 15 jours, le 16 mars à Bollaert.

L'ascenseur Marseille - Auxerre n'est pas à sens unique et 3 anciens auxerrois portent actuellement le maillot blanc marseillais.
D'abord Akalé, qui a suivi le même chemin que Maoulida mais dans le désordre.
Après plusieurs bonnes saisons bourguignonnes Akalé décide de faire ses valises et de retrouver Guy Roux à Lens qui avait sans doute oublié qu'il disposait de Monterrubio à ce poste ...
Quand il retrouve la mémoire, il décide de faire jouer Akalé ... milieu droit.
Ce dernier galère et la situation ne s'arrange avec le départ de Guy Roux.
JPP l'essaie en attaque puis le relègue aux oubliettes.
Anigo insiste pour le recruter en Janvier, depuis ses prestations sont irrégulières mais on ne pourra vraiment le juger que quand il aura retrouvé sa condition physique, patience.

Pour Cheyrou quelques mois de patience auront suffi avant de se faire une idée. Après des débuts hésitants le cadet des frères Cheyrou rayonne, au point que Gerets parle de lui comme du « patron de l'équipe » et d'un joueur qui « frappe à la porte de l'équipe de France ».
Sa complémentarité avec Cana ou M'Bami est évidente, son travail défensif intéressant, sa vision du jeu très au-dessus de la moyenne, ses ouvertures millimétrées ... Raymond D. ferait bien de se pencher sur son cas, en espérant qu'il n'ait pas le même signe astrologique que David Trézégol.

Si Cheyrou fait (presque) l'unanimité, Cissé ne la fait pas et ne la fera sans doute jamais. La faute à quoi ? Un style de jeu spécifique sûrement, une grande gueule et un look atypique peut-être aussi.
Dernier exemple en date : ses détracteurs soulignent que son salaire est le plus élevé de L1 quand ses défenseurs soulignent son mea culpa pour son occasion manquée à Toulouse et sa détermination pour les prochains matchs.
Comment les départager ? Par les chiffres peut-être, 32 titularisations et 18 buts pour Djibril, pas mal ma foi ...

Auxerre c'est aussi une équipe en forme à prendre au sérieux. Relégable il y a quelques journées, les auxerrois restent sur 3 victoires consécutives en championnat, dont 2 à l'extérieur, à Rennes et Nice. Ce bilan est à peine terni par la défaite de mercredi à Paris 3-2 en coupe de la ligue. Les ingrédients du renouveau auxerrois ?
D'abord un coach qui semble avoir trouvé la bonne formule. Jean Fernandez a pas mal galéré en début de saison avec le départ de la moitié de ses titulaires (Cool, Kaboul, Sagna, Cheyrou, Akalé ...). Mais il s'appuie désormais sur une colonne vertébrale solide :

REMI (à ne pas confondre avec son homonyme Rudy de Toulouse ...) Riou dans les buts : révélation de la saison passée à Lorient il a profité de la blessure de Sorin pour endosser le costume de titulaire et ses prestations sont convaincantes.
Samy Traoré : prêté par le PSG il est arrivé après le début du championnat dans une équipe à la dérive ... et il a tout changé ou presque, en apportant son expérience, sa sérénité et sa taille.
Chafni : joueur ultra polyvalent, souvent n°6 à Ajaccio où il évoluait la saison passée. Cette saison il a joué arrière droit (dans une défense à 5), milieu droit, milieu gauche ... et finalement il éclate depuis quelques semaines au poste de milieu offensif axial. Avec la blessure du danois Khalenberg, il s'affirme comme le patron de l'équipe, en même qu'une plaque tournante incontournable.
Niculae : Arrivé la saison passée à Auxerre, le roumain a connu une adaptation délicate. Souvent remplaçant, il évoluait dans l'ombre du polonais Jelen, mais son travail et sa patience ont été récompensé : cette saison il est en pleine réussite (déjà 10 buts en championnat ...) et il sera le danger n°1 pour les olympiens samedi.

Auxerre c'est enfin une double revanche à prendre pour les olympiens. Au match aller les marseillais avaient complètement bu la tasse, notamment le duo Zubar-Gragnic aligné côté droit. Un doublé de Niculae en 25 minutes, des olympiens impuissants et dépassés dans tous les compartiments du jeu ... cette énième contre - performance allait être fatale à Albert Emon.
Début janvier les deux clubs se retrouvent à l'Abbé Deschamps en quart de finale de la coupe en bois de la ligue. Après un match équilibré, marqué par les premiers pas réussis de Sabo au poste d'arrière gauche, le dénouement est cruel pour l'OM : à la 90ème minute, un bon débordement de Jelen côté droit est repris d'une tête plongeante par Pedretti. Mandanda est battu et l'OM éliminé ...

Battre de vieilles connaissances, dominer une équipe en forme et prendre une double revanche : trois bonnes raisons pour gagner samedi et lancer de la meilleure façon possible le marathon du mois de mars ...