Fenerbahçe - OM : Entre deux feux (19/09/2012)

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Fenerbahçe - OM
Entre deux feux

Le Mercredi 19 Septembre 2012 par Kaio Shin

Après sa grande soeur, la Ligue des Champions, c'est maintenant l'Europa League qui s'apprête à effectuer son grand retour, toujours entourée des mêmes questions qui alimentent journalistes, entraîneurs et supporters français chaque année. Est-ce vraiment une compétition crédible ? Est-elle assez rentable ? Faut-il la jouer à fond ? Cette dernière question, l'OM semble n'avoir même pas le loisir de se la poser. La faute à un effectif limité, moins en nombre qu'en qualité. Un paradoxe pour l'actuel leader de Ligue 1, avec cinq victoires en autant de rencontres. Mais si les phocéens disposent d'un onze type tenant largement la route, la profondeur de banc laisse à désirer d'un point de vue qualitatif. 

Olympique de Marseille

Elie Baup est donc tiraillé par deux options, deux envies. D'abord, celle de se servir de cette compétition pour faire tourner son effectif, ménager ses cadres, et donner du temps de jeu à ses jeunes joueurs, notamment. Pourtant peu connu pour apprécier le turnover, l'entraîneur marseillais risque de ne pas avoir le choix, tant les échéances sont nombreuses pour son équipe (encore 20 matchs au programme d'ici la trêve hivernale). Mais il y a aussi, sans-doute, la volonté d'entretenir une machine bien huilée. L'envie de surfer sur la vague de confiance qui anime actuellement le vestiaire olympien. Et chambouler son onze de départ, surtout à l'occasion du match qui sera sans-doute le plus difficile du groupe, n'est sans-doute pas la meilleure des solutions pour conserver une bonne dynamique. A moins, bien sûr, de disposer d'un banc de touche sur lequel s'appuyer avec confiance et sérénité. L'OM n'a malheureusement pas cette "chance". Une blessure de Nicolas Nkoulou, taulier d'une défense qui n'a jusqu'ici encaissé qu'un but en cinq rencontres de championnat, et trois au total en neuf matchs officiels cette saison, serait une catastrophe absolue. Le camerounais sera sans-doute le joueur le plus visé dans l'opération "Préservation des organismes". Enfin, Elie Baup est sans-doute moins tourmenté par cette autre nécessité, pourtant pas dénuée d'importance : sauver les meubles, du club mais aussi du pays, à l'Indice UEFA. Cet outil, qui hiérarchise les clubs et les championnats (notamment pour la composition des chapeaux lors des tirages au sort) et basé sur les résultats des cinq dernières saisons, fait de l'OM l'actuel 16ème club européen. C'est ce rang qui avait permis aux phocéens d'hériter d'un groupe abordable l'an dernier en Ligue des Champions, et d'en sortir. C'est aussi ce rang qui a fait du club olympien une tête de série à l'occasion de cette Europa League. C'est donc important. Une seule mauvaise saison sur la scène européenne, et c'est la dégringolade. Tout serait alors à refaire, et les marseillais auraient, en cas de retour en Ligue des Champions la saison prochaine, de nouveau un groupe des plus compliqués. Lors d'un récent sondage effectué sur OM-Passion, vous étiez d'ailleurs 85% à souhaiter que le club ne néglige pas cette compétition.

Il existe une solution intermédiaire : la jouer à fond, mais au début uniquement. Soyons clairs, l'OM n'a pas les moyens d'aller au bout, pour les raisons évoquées ci-dessus. Mais une simple présence en 1/16èmes de finale suffirait à conserver une bonne partie des points UEFA acquis lors de la saison 2007-2008, qui disparaît cette saison du calcul. Il est donc souhaitable, dans un premier temps, de tout faire pour sortir d'un groupe loin d'être insurmontable. Elie Baup aurait ensuite tout le temps d'adapter sa stratégie en fonction du calendrier et des compétitions dans lesquelles son équipe sera encore en lice. D'autant que l'OM ne sera pas "encombré" par les coupes nationales avant janvier, notamment grâce à son statut de club européen qui lui permet d'éviter une entrée en lice dès les 1/16èmes de finale de la Coupe de la Ligue. Une chose est sûre : Joey Barton sera probablement titulaire, dans une compétition qui constitue sa seule chance de jouer d'ici le mois de novembre. Pour conclure, un mot de l'adversaire (quand-même) : Fenerbahçe, bien que dauphin du dernier championnat de Turquie, n'est plus aussi redoutable qu'il y a quelques années. Mais la tâche ne sera pas aisée pour autant dans la chaude ambiance d'Istanbul.