OM - Lille : Hier, aujourd'hui, demain (19/04/2014)

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OM - Lille
Hier, aujourd'hui, demain

Le Samedi 19 Avril 2014 par Lupin

À Marseille plus que partout ailleurs, la vie du club avance à un rythme infernal, parfois sans rime ni raison. On change, on avance, on recule, on oublie, le temps suspend son vol ou file à une vitesse folle. Hier, aujourd'hui, demain il en sera de même. Prenons cinq minutes pour faire le point sur le présent, l'avenir et le passé (quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens).

Aujourd'hui donc. Place au terrain et au sport avec la réception de Lille pour le compte de la 34ème journée de Ligue 1. Trois ans ont passé depuis le choc entre les deux clubs le 6 Mars 2011. Le match opposait alors les deux premiers du championnat et le titre était l'enjeu de ce choc. L'OM est douché d'entrée par un but somptueux (frappe de 35 mètres) signé Hazard. Mais les hommes de Deschamps se révoltent et égalisent... avant d'être crucifiés à la 90ème par Frau. Lille sera champion, l'OM 2ème. Déjà buteur en 2011, Rémy récidive en 2012 et inscrit un doublé pour une victoire aisée 2-0 des olympiens. C'était il y a 2 ans mais ça parait une éternité quand on regarde la feuille de match : Azpi, Mbia, Traoré, Diarra, Amalfitano, Lucho, Brandao... sont tous partis depuis. L'an dernier enfin, Jordan Ayew permettait aux hommes de Baup de l'emporter 1-0 dans un match qui n'est pas restée dans les annales.

Cette saison l'OM est loin (très très loin, près de 30 points) de la première place. Les phocéens sont 6èmes à 3 points de Lyon et à 6 points de Saint-Etienne qui compte un match en plus. Après deux victoires consécutives contre Ajaccio et à Montpellier, les olympiens visent la passe de trois pour se rapprocher des places européennes et finirent honorablement une saison particulièrement pénible. La saison des Lillois ressemble fortement à celle de l'OM l'an dernier : une équipe qu'on n'attend pas, qui a subi de nombreux départs, très solide défensivement, forte mentalement et qui enchaine les succès étriqués... La recette fonctionne, au moins à court terme, puisque les hommes de René Girard sont bien partis pour finir à la 3ème place, synonyme de tour préliminaire de ligue des champions. Le gardien Enyeama a fait des miracles à l'automne, il « se contente » d'être bon depuis. Le défenseur central danois Kjaer est peut être la meilleure recrue de L1 cette année, il crève l'écran chaque week end. Le reste est classique et solide (Basa, Béria, Balmont, Gueye, Mavuba...) mais pas très flamboyant devant.
C'est un bon test pour l'OM qui saura si le mot ambition a encore sa place cette saison ou s'il sera remplacé par l'expression « expédier les affaires courantes ».

Demain. Ou presque. La saison prochaine se prépare dès maintenant. Le nom du futur entraineur est au centre de toutes les attentions. Baup viré en Décembre, son remplaçant José Anigo ne fait pas mieux et réussit l'exploit de faire même pire. Il faut rapidement tourner la page (dignement dans l'idéal, les attaques concernant le coach et le directeur sportif Anigo sont plus que justifiées, les attaques visant l'homme sont détestables). L'homme idéal semble trouver : Marcelo Bielsa. Surnom : El loco. Pour venir à l'OM en ce moment il ne faut pas avoir toute sa raison, il semble donc tout indiqué. Au-delà de ça, son CV parle pour lui. L'homme a entrainé en Argentine et au Mexique. Il a aussi et surtout dirigé la sélection argentine de 1998 à 2004 (médaille d'or aux JO d'Athènes en 2004) le Chili de 2007 à 2010 (qu'il hisse en 8ème de finale de la Coupe du Monde) et Bilbao de 2011 à 2013. Bielsa n'est pas un coach comme les autres. Cet homme à la personnalité hors norme est un perfectionniste (ça tombe bien, certains olympiens ont complètement oublié ce que signifiait bosser à l'entrainement), adepte du franc parler et d'un jeu offensif et flamboyant. Après plusieurs années déprimantes à ce niveau-là, ça fait rêver... Le rêve est à portée de main puisque les derniers échos font état d'un accord imminent de l'Argentin qui signerait pour 3 ans à l'OM.

Hier. Pour préparer au mieux la suite des opérations, il convient d'être lucide sur le bilan de cette saison, et des précédentes. Il est très mauvais. Chacun porte une part de responsabilité et les critiques envers José Anigo (compétence douteuse, influence ahurissante sur certaines groupes de supporters, conflit larvé avec Deschamps etc etc) sont justifiées. Mais elles ne doivent absolument pas faire oublier celles des responsables du club. Passons rapidement sur MLD qui semble se foutre complètement de l'OM. Grand bien lui fasse, un actionnaire moins indifférent et plus compétent viendra peut être un jour.

Mais un autre homme réussit, de façon incroyable, à échapper largement aux critiques qui lui reviennent de droit. Cet homme c'est Vincent Labrune. Retour en arrière, le bilan est éloquent : en 2009 il pousse vers la sortie Pape Diouf, le président le plus compétent que l'OM ait connu depuis 20 ans (ou 50), l'homme qui a pris un club en crise sportive et financière et qui laisse un club aux finances saines (bénéfices tous les ans) et nettement redressé sportivement (podium tous les ans !). Les motifs restent obscurs à ce jour. Merci Vincent.
Après 2 ans d'intermède de la marionnette Dassier, Labrune se retrouve propulsé président en 2011 (sur la base de quelles compétences ? mystère). D'entrée de jeu il signifie qu'il faut se serrer la ceinture et que des dérives ont eu lieu (sans blague, acheter Gignac 16M avec un salaire de 300 000 euros mensuels...). Sauf que Labrune était président du Conseil de surveillance qui a validé les transferts présentés par Dassier. Assumer ? Quelle idée ! Merci Vincent.
La saison 2011-2012 est très pénible, pour la première fois (rien à voir avec l'arrivée de Labrune au poste de président ou pas...) l'OM finit très loin du podium. Surtout la saison est marquée par le conflit larvé et violent qui oppose Deschamps et Anigo. L'élémentaire bon sens aurait voulu qu'un président tranche en faveur du coach qui avait ramené des trophées sur la Canebière. Bonne occasion pour remercier Anigo. Mais pas du tout ! Labrune ne tranche pas et laisse Anigo manœuvrer en coulisses pour déstabiliser le club. Ecoeuré et épuisé, Deschamps s'en va. Merci Vincent.

En 2012-2013, l'OM, avec Baup sur le banc, connait une réussite insolente. Les victoires étriquées se succèdent et toute la réussite perdue la saison précédente revient donner un coup de pouce aux phocéens. Le jeu proposé est indigent mais on passe outre, en attendant des jours meilleurs. Un tel tableau devrait inciter à la retenue et à la modestie. Labrune au contraire exulte, annonce que l'OM fait sa meilleure saison depuis 10 ans. Il se ridiculise, une fois de plus. Merci Vincent.
Cet été il écarte Anigo de la gestion du recrutement (bonne idée, une fois n'est pas coutume...) et le prend en charge personnellement (là on pouvait prédire les pires ennuis). Labrune a une nouvelle idée : copier le modèle de Dortmund. Mais bordel, comme l'a dit Diouf, quand on est l'Olympique de Marseille, on ne copie pas un modèle, on est l'OM, c'est tout ! Et donc dépenses ahurissantes (plus de 40M, au diable l'avarice !) pour des espoirs au potentiel certain mais qui ont tout à prouver, et dont la mentalité est sujette à caution pour certains. L'équilibre laisse rêveur, on empile les milieux offensifs notamment. La suite est une cata, l'OM explose en C1, est largué en championnat et ridicule en coupes. Le coupable est désigné : Baup est viré. Labrune le remplace par Anigo, qui fait pire. Le coupable est donc Anigo.

En résumé : Labrune prend la présidence en 2011 alors que le club vient de finir vice champion de France, un an après le titre tout en squattant tous les ans le podium. En 3 ans le club n'a fini qu'une fois (et de quelle manière !) dans les trois premiers. La qualité de l'effectif a nettement diminué (Azpi, Mbia, Heinze, Lucho etc etc...), les finances sont dans le rouge et le Vélodrome est largement déserté, comme jamais depuis très longtemps. Merci Vincent. Un jour il faudra quand même analyser le rôle de chacun et on pourrait rêver à un début d'auto critique. Mais pour en arriver là, il faudrait que Labrune soit doté de qualité qui lui sont étrangères : l'honnêteté et le courage d'assumer par exemple. MERCI VINCENT ! Gracias para todo y adios. Adios Jose tambien. Bienvenido Marcelo !

NB1 : L'incompétence manifeste de Labrune et Anigo ne doit pas occulter le manque de professionnalisme des joueurs dont beaucoup cette saison n'ont pas daigné mettre dans chaque match le minimum d'engagement indispensable au plus haut niveau.

NB2 : Pour ce soir allez l'OM bordel. Quand même.