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Sagnol, une commode tête de Turc ?
Le Jeudi 06 Novembre 2014 par Bab Joo
Or donc, voilà notre brave Sagnol, Willy de son prénom, probablement l'un des mecs les plus gentils du foot, qu'on peut le moins soupçonner d'amalgames nauséabonds et de fascisme bas du front, vilipendé pour racisme éhonté par la presse bien pensante. La presse, mais aussi une partie des acteurs présents ou passés du petit landerneau du foot français - observateurs, supporters, dirigeants, media spécialisés, tous unis contre l'horrible - tous de hurler avec les loups ! Haro ! Les chemises brunes sont dans la place !
Et tout ça pour quoi ? Pour une phrase tirée de son contexte, maladroitement exprimée sans doute, mais surtout diablement vite interprétée par tous les chantres de la pensée correcte. Vite interprétée, et surtout, très mal interprétée.
Parce qu'au fond, que nous dit Willy Sagnol ?
Explication de texte. Et petit cours d'économie appliquée, au passage.
D'abord, il énonce un fait : ce n'est pas pour leurs qualités techniques ou tactiques que sont prioritairement recrutés les joueurs africains.
Ce en quoi il a entièrement raison. On recrute des joueurs africains pour des motifs essentiellement économiques, ainsi que le précise fort justement Daniel Riolo, nonobstant ses justifications communautaro-hasardeuses par ailleurs.
C'est un constat, pas un jugement de valeur sur les qualités footballistiques et accessoirement, intellectuelles, réelles ou supposées, des joueurs africains. De toutes façons, soyons sérieux deux minutes : qui songerait à nier qu'un footballeur, qu'il soit africain, européen, asiatique ou sud-américain, a autre chose que du fromage blanc dans la tête ? Il y a un demi-siècle, le Général de Gaulle disait "Les policiers sont bêtes. Autrement, ils ne seraient pas policiers". Ce navrant constat s'applique également à la profession de footballeur. Entre autres. Et loin de toute considération ethnique.
Un constat donc, froid, objectif, sur lequel l'auditeur ou le lecteur attentif aura noté que Sagnol n'exprime aucun jugement communautariste. Il en déplore les causes et les effets, certes. Mais certainement pas pour des motifs ethniques, lesquels n'interviennent à aucun moment dans son discours.
Il constate, simplement, que le joueur africain - surtout s'il est jeune et n'a pas encore fait ses preuves au très haut niveau que réclament les compétitions européennes - est meilleur marché, à compétences égales, que son homologue européen ou même sud-américain.
Un simple constat, là encore, et qui s'appuie sur une évidence qui saute aux yeux de n'importe quel adolescent suivant un cours d'Histoire de la classe de 4ème de Collège : les pays où est recrutée la majorité des joueurs africains évoluant en L1 sont situés dans l'ancienne zone d'influence de l'AEF ou au Maghreb. C'est-à-dire qu'ils sont majoritairement francophones, un gain de temps et d'argent non négligeable quand il n'est pas nécessaire de passer par une fastidieuse formation n linguistique ou un non moins fastidieux traducteur pour intégrer ces recrues à une équipe elle-même essentiellement francophone.
En d'autres termes, la proximité tant géographique (Tunis ou Libreville sont plus près et plus faciles d'accès de Paris que Moscou ou Saõ Paulo) que linguistique (les mecs parlent français) et même politique (qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, la Françafrique, héritage culturo-politico-économique des vieilles colonies, demeure d'actualité), il est tout bénef' pour un club français de recruter entre l'autre rive de la Méditerranée et l'Equateur. La ligne imaginaire, pas le pays !
Tout bénef', d'abord, parce que l'essentiel de ces gamins, il faut les former, et que ça coûte de l'argent. Mais que ça coûte toujours moins cher de faire venir un jeune inexpérimenté et de le former chez soi, que d'attendre qu'il soit opérationnel et de le payer au prix fort. Ou pire, et humiliant par-dessus le marché, d'avoir à rembourser, en plus des frais de transfert, le coût de sa formation au club formateur qui aura réussi à ravir la pépite en devenir au nez et à la barbe du club acheteur.
Ces dernières années, l'OM peut ainsi se targuer d'avoir reçu en son centre de formation des garçons prometteurs comme Ndoumbou et surtout, les frères Ayew dont l'aîné est aujourd'hui un cadre incontournable de l'équipe première. Mieux, le Capitaine en second, lorsque Mandanda n'est pas sur la pelouse.
Après, les compétences de négociateurs des Présidents de clubs peuvent être discutées, mais c'est pas le propos.
Tout bénef' ensuite, parce que tous ces jeunes, dans n'importe quel autre championnat européen, leur inexpérience leur vaudrait de cirer le banc. En L1, où l'on n'a pas les moyens de s'offrir des CR7 ou des Wayne Rooney, (sauf le PSG, mais justement, le PSG ne compte qu'un seul Africain dans son équipe première : Serge Aurier, qui n'est d'ailleurs pas un titulaire indiscutable), ces garçons ont l'opportunité d'être titularisés d'emblée, y compris pour la compétition européenne dans laquelle leur club est engagé le cas échéant. Ils s'aguerrissent donc plus vite, tout en percevant, au nom de leur jeunesse, un salaire moindre que leurs homologues européens plus expérimentés.
Mais ce que souligne - et dénonce - Sagnol, c'est justement qu'il s'agit-là d'une vue à court terme, de calculs d'apothicaires.
Car au final, ces garçons sans grande expérience du très haut niveau, s'ils s'en tirent généralement assez bien en championnat, n'ont tout simplement pas acquis le niveau nécessaire pour lutter dans les grandes compétitions européennes : combien de temps, malgré son gabarit et son mental de guerrier, un Sambou Yatabaré (EAG), tiendra-t-il face aux grosses écuries de l'Europa League, par exemple ?
Non pas parce qu'il est africain, mais simplement parce que, propulsé trop vite et surtout trop jeune dans le grand bain (il n'avait que 12 ans lorsqu'il a quitté le Mali pour rejoindre un centre de formation en France, loin de sa famille et de ses proches), à 25 ans, il n'a connu d'autre expérience du très haut niveau exigé en Europe que de petits clubs de L2, de bas de tableau de L1 (omettons son bref passage à l'Olympiakos, il n'y a disputé que 12 matches), et une carrière en dents de scie avec sa sélection nationale, laquelle effectue de toutes façons des parcours médiocres.
C'est un exemple parmi d'autres, peut-être pas le meilleur, d'ailleurs, mais c'est le premier qui m'est venu à l'esprit, parmi les clubs français actuellement engagés en coupes européennes.
Ce qui se dessine en filigrane dans cet exemple, c'est que la vision économique à court terme qui consiste, à poste égal, à recruter au moins cher plutôt que le mieux formé ou le plus aguerri - et peu importe, au fond, qu'il vienne d'Afrique ou d'ailleurs, son origine géographique est un épiphénomène qui n'a aucune valeur de causalité - explique, en partie, la dégringolade de la France au classement UEFA. Classement dont certains se gaussent mais qui, je le rappelle à toutes fins utiles, détermine le nombre de places attribuables à chaque pays dans chacune des deux grandes compétitions européennes et à ce titre, augmente ou diminue d'autant sa capacité statistique à remporter l'une des épreuves, et détermine également les dotations qui lui seront allouées - et donc, les moyens dont ses clubs pourront disposer pour de futurs recrutements : on ne prête qu'aux riches !
L'autre problème, pour le coup plus spécifique aux joueurs africains mais qui là encore, n'a strictement rien à voir avec quelque forme de racisme ou de xénophobie que ce soit, c'est que contrairement à toutes les autres compétitions continentales, la CAN se déroule tous les deux ans, et se joue en plein milieu des championnats.
Or, point de trêve internationale en Europe pour les compétitions qui ne se déroulent pas sous l'égide de l'UEFA.
En d'autres termes, les clubs français, souvent contraints pour des motifs économiques, ainsi qu'on l'a vu plus haut, à enrichir leur effectif d'une forte proportion de joueurs africains - et généralement incapables, pour ces mêmes motifs économiques, de leur substituer une doublure de talent équivalent - se retrouvent régulièrement - et au moins tous les deux ans - en manque de bons ou très bons éléments aux postes clés, précisément à la période de la saison où, en plus du championnat, ils se retrouvent engagés dans une, deux, voire trois autres compétitions (Coupe de France, Coupe de la Ligue, l'une ou l'autre Coupe européenne). Parce que bien-sûr, ces jeunes joueurs formés à grands frais dans les centres de formations français, ont pour beaucoup acquis, sinon l'expérience, au moins le niveau international... et sont par conséquent nombreux à être convoqués dans leurs sélections respectives.
C'est chouette pour eux. Quel que soit le drapeau sous lequel il joue, c'est toujours génial pour un sportif professionnel d'être appelé en sélection nationale. Une consécration que nul ne songerait à lui reprocher. C'est même une forme de reconnaissance aussi pour le club formateur, et pour le coach qui lui fait confiance en le titularisant chaque semaine. Mais il serait hypocrite de nier que, vu le calendrier de la CAN, cela pénalise les clubs, et en premier lieu les clubs français !
Tout en souhaitant individuellement à nos "CANistes" le meilleur parcours possible, qui, à l'OM, peut décemment affirmer qu'il n'espère pas que le Togo d'Alaixys Romao, le Cameroun de Nicolas Nkoulou, le Maroc d'Abdelaziz Barrada ou le Ghana d'André Ayew (voire la Côte d'Ivoire du franco-ivoirien Brice Dja Djédjé) aille le moins loin possible dans la compétition, histoire de récupérer l'ossature de l'équipe A le plus vite possible ? Hypocrite, quiconque ose affirmer le contraire ! Et ce qui est valable pour l'OM est valable pour tous les clubs dans lesquels évoluent des joueurs susceptibles d'être appelés à la CAN.
C'est cette hypocrisie que dénonce Sagnol ! Cette hypocrisie et cette course au profit immédiat, qui au final pénalise les clubs qui tentent des investissements à plus long terme.
C'est le foot-business, celui-là même que fustigent tous ceux qui tombent en ce moment sur le râble de Willy Sagnol, que le coach des Girondins dénonce !
Ça n'a rien, mais strictement RIEN à voir avec quelque forme de racisme que ce soit !
Sagnol ne parle pas de couleur de peau, de croyances religieuses ou de différences culturelles ! Il pointe seulement du doigt des problèmes pratiques, des problèmes de calendrier !
C'est bien les "bien"-pensants qui sont tombés dans le panneau tendu par les racistes qu'ils conspuent, en pratiquant l'amalgame que Sagnol n'a jamais fait (africain=noir=étranger).
A ce propos, je m'abstiendrai de disserter trop avant sur la réaction, comme son nom l'indique, de Pape Diouf. Le vieillissement, si ce n'est la vieillesse, est un naufrage...
Parce que Sagnol, contrairement à tous ces "bien"-pensants, sait qu'un joueur africain n'est pas nécessairement noir, qu'un noir ne vient pas forcément d'Afrique, et qu'un joueur étranger non plus n'est pas toujours un joueur africain.
Il vous faut des exemples concrets, proches de vous, ici-même à l'OM, pour être convaincus ? Abdelaziz Barrada est un joueur africain qui participera à la CAN. Il n'est pas noir. Michy Batshuayi est noir, mais il ne participera pas à la CAN, parce qu'il est Belge, oui, c'est un étranger ! Steve Mandanda aussi est noir, et lui non plus n'ira pas à la CAN : est-il vraiment nécessaire de rappeler à qui que ce soit quelle est sa sélection ?
La vérité, c'est que toute personne dotée d'un minimum de bon sens, à commencer par Sagnol, s'en cague, du pays d'origine ou de la couleur de peau d'un joueur. Seulement, en tant que coach, il est logique et normal de raisonner en termes d'intérêt du club et de l'équipe dont on est responsable. Ni plus, ni moins.
Et tout ça pour quoi ? Pour une phrase tirée de son contexte, maladroitement exprimée sans doute, mais surtout diablement vite interprétée par tous les chantres de la pensée correcte. Vite interprétée, et surtout, très mal interprétée.
Parce qu'au fond, que nous dit Willy Sagnol ?
Explication de texte. Et petit cours d'économie appliquée, au passage.
D'abord, il énonce un fait : ce n'est pas pour leurs qualités techniques ou tactiques que sont prioritairement recrutés les joueurs africains.
Ce en quoi il a entièrement raison. On recrute des joueurs africains pour des motifs essentiellement économiques, ainsi que le précise fort justement Daniel Riolo, nonobstant ses justifications communautaro-hasardeuses par ailleurs.
C'est un constat, pas un jugement de valeur sur les qualités footballistiques et accessoirement, intellectuelles, réelles ou supposées, des joueurs africains. De toutes façons, soyons sérieux deux minutes : qui songerait à nier qu'un footballeur, qu'il soit africain, européen, asiatique ou sud-américain, a autre chose que du fromage blanc dans la tête ? Il y a un demi-siècle, le Général de Gaulle disait "Les policiers sont bêtes. Autrement, ils ne seraient pas policiers". Ce navrant constat s'applique également à la profession de footballeur. Entre autres. Et loin de toute considération ethnique.
Un constat donc, froid, objectif, sur lequel l'auditeur ou le lecteur attentif aura noté que Sagnol n'exprime aucun jugement communautariste. Il en déplore les causes et les effets, certes. Mais certainement pas pour des motifs ethniques, lesquels n'interviennent à aucun moment dans son discours.
Il constate, simplement, que le joueur africain - surtout s'il est jeune et n'a pas encore fait ses preuves au très haut niveau que réclament les compétitions européennes - est meilleur marché, à compétences égales, que son homologue européen ou même sud-américain.
Un simple constat, là encore, et qui s'appuie sur une évidence qui saute aux yeux de n'importe quel adolescent suivant un cours d'Histoire de la classe de 4ème de Collège : les pays où est recrutée la majorité des joueurs africains évoluant en L1 sont situés dans l'ancienne zone d'influence de l'AEF ou au Maghreb. C'est-à-dire qu'ils sont majoritairement francophones, un gain de temps et d'argent non négligeable quand il n'est pas nécessaire de passer par une fastidieuse formation n linguistique ou un non moins fastidieux traducteur pour intégrer ces recrues à une équipe elle-même essentiellement francophone.
En d'autres termes, la proximité tant géographique (Tunis ou Libreville sont plus près et plus faciles d'accès de Paris que Moscou ou Saõ Paulo) que linguistique (les mecs parlent français) et même politique (qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, la Françafrique, héritage culturo-politico-économique des vieilles colonies, demeure d'actualité), il est tout bénef' pour un club français de recruter entre l'autre rive de la Méditerranée et l'Equateur. La ligne imaginaire, pas le pays !
Tout bénef', d'abord, parce que l'essentiel de ces gamins, il faut les former, et que ça coûte de l'argent. Mais que ça coûte toujours moins cher de faire venir un jeune inexpérimenté et de le former chez soi, que d'attendre qu'il soit opérationnel et de le payer au prix fort. Ou pire, et humiliant par-dessus le marché, d'avoir à rembourser, en plus des frais de transfert, le coût de sa formation au club formateur qui aura réussi à ravir la pépite en devenir au nez et à la barbe du club acheteur.
Ces dernières années, l'OM peut ainsi se targuer d'avoir reçu en son centre de formation des garçons prometteurs comme Ndoumbou et surtout, les frères Ayew dont l'aîné est aujourd'hui un cadre incontournable de l'équipe première. Mieux, le Capitaine en second, lorsque Mandanda n'est pas sur la pelouse.
Après, les compétences de négociateurs des Présidents de clubs peuvent être discutées, mais c'est pas le propos.
Tout bénef' ensuite, parce que tous ces jeunes, dans n'importe quel autre championnat européen, leur inexpérience leur vaudrait de cirer le banc. En L1, où l'on n'a pas les moyens de s'offrir des CR7 ou des Wayne Rooney, (sauf le PSG, mais justement, le PSG ne compte qu'un seul Africain dans son équipe première : Serge Aurier, qui n'est d'ailleurs pas un titulaire indiscutable), ces garçons ont l'opportunité d'être titularisés d'emblée, y compris pour la compétition européenne dans laquelle leur club est engagé le cas échéant. Ils s'aguerrissent donc plus vite, tout en percevant, au nom de leur jeunesse, un salaire moindre que leurs homologues européens plus expérimentés.
Mais ce que souligne - et dénonce - Sagnol, c'est justement qu'il s'agit-là d'une vue à court terme, de calculs d'apothicaires.
Car au final, ces garçons sans grande expérience du très haut niveau, s'ils s'en tirent généralement assez bien en championnat, n'ont tout simplement pas acquis le niveau nécessaire pour lutter dans les grandes compétitions européennes : combien de temps, malgré son gabarit et son mental de guerrier, un Sambou Yatabaré (EAG), tiendra-t-il face aux grosses écuries de l'Europa League, par exemple ?
Non pas parce qu'il est africain, mais simplement parce que, propulsé trop vite et surtout trop jeune dans le grand bain (il n'avait que 12 ans lorsqu'il a quitté le Mali pour rejoindre un centre de formation en France, loin de sa famille et de ses proches), à 25 ans, il n'a connu d'autre expérience du très haut niveau exigé en Europe que de petits clubs de L2, de bas de tableau de L1 (omettons son bref passage à l'Olympiakos, il n'y a disputé que 12 matches), et une carrière en dents de scie avec sa sélection nationale, laquelle effectue de toutes façons des parcours médiocres.
C'est un exemple parmi d'autres, peut-être pas le meilleur, d'ailleurs, mais c'est le premier qui m'est venu à l'esprit, parmi les clubs français actuellement engagés en coupes européennes.
Ce qui se dessine en filigrane dans cet exemple, c'est que la vision économique à court terme qui consiste, à poste égal, à recruter au moins cher plutôt que le mieux formé ou le plus aguerri - et peu importe, au fond, qu'il vienne d'Afrique ou d'ailleurs, son origine géographique est un épiphénomène qui n'a aucune valeur de causalité - explique, en partie, la dégringolade de la France au classement UEFA. Classement dont certains se gaussent mais qui, je le rappelle à toutes fins utiles, détermine le nombre de places attribuables à chaque pays dans chacune des deux grandes compétitions européennes et à ce titre, augmente ou diminue d'autant sa capacité statistique à remporter l'une des épreuves, et détermine également les dotations qui lui seront allouées - et donc, les moyens dont ses clubs pourront disposer pour de futurs recrutements : on ne prête qu'aux riches !
L'autre problème, pour le coup plus spécifique aux joueurs africains mais qui là encore, n'a strictement rien à voir avec quelque forme de racisme ou de xénophobie que ce soit, c'est que contrairement à toutes les autres compétitions continentales, la CAN se déroule tous les deux ans, et se joue en plein milieu des championnats.
Or, point de trêve internationale en Europe pour les compétitions qui ne se déroulent pas sous l'égide de l'UEFA.
En d'autres termes, les clubs français, souvent contraints pour des motifs économiques, ainsi qu'on l'a vu plus haut, à enrichir leur effectif d'une forte proportion de joueurs africains - et généralement incapables, pour ces mêmes motifs économiques, de leur substituer une doublure de talent équivalent - se retrouvent régulièrement - et au moins tous les deux ans - en manque de bons ou très bons éléments aux postes clés, précisément à la période de la saison où, en plus du championnat, ils se retrouvent engagés dans une, deux, voire trois autres compétitions (Coupe de France, Coupe de la Ligue, l'une ou l'autre Coupe européenne). Parce que bien-sûr, ces jeunes joueurs formés à grands frais dans les centres de formations français, ont pour beaucoup acquis, sinon l'expérience, au moins le niveau international... et sont par conséquent nombreux à être convoqués dans leurs sélections respectives.
C'est chouette pour eux. Quel que soit le drapeau sous lequel il joue, c'est toujours génial pour un sportif professionnel d'être appelé en sélection nationale. Une consécration que nul ne songerait à lui reprocher. C'est même une forme de reconnaissance aussi pour le club formateur, et pour le coach qui lui fait confiance en le titularisant chaque semaine. Mais il serait hypocrite de nier que, vu le calendrier de la CAN, cela pénalise les clubs, et en premier lieu les clubs français !
Tout en souhaitant individuellement à nos "CANistes" le meilleur parcours possible, qui, à l'OM, peut décemment affirmer qu'il n'espère pas que le Togo d'Alaixys Romao, le Cameroun de Nicolas Nkoulou, le Maroc d'Abdelaziz Barrada ou le Ghana d'André Ayew (voire la Côte d'Ivoire du franco-ivoirien Brice Dja Djédjé) aille le moins loin possible dans la compétition, histoire de récupérer l'ossature de l'équipe A le plus vite possible ? Hypocrite, quiconque ose affirmer le contraire ! Et ce qui est valable pour l'OM est valable pour tous les clubs dans lesquels évoluent des joueurs susceptibles d'être appelés à la CAN.
C'est cette hypocrisie que dénonce Sagnol ! Cette hypocrisie et cette course au profit immédiat, qui au final pénalise les clubs qui tentent des investissements à plus long terme.
C'est le foot-business, celui-là même que fustigent tous ceux qui tombent en ce moment sur le râble de Willy Sagnol, que le coach des Girondins dénonce !
Ça n'a rien, mais strictement RIEN à voir avec quelque forme de racisme que ce soit !
Sagnol ne parle pas de couleur de peau, de croyances religieuses ou de différences culturelles ! Il pointe seulement du doigt des problèmes pratiques, des problèmes de calendrier !
C'est bien les "bien"-pensants qui sont tombés dans le panneau tendu par les racistes qu'ils conspuent, en pratiquant l'amalgame que Sagnol n'a jamais fait (africain=noir=étranger).
A ce propos, je m'abstiendrai de disserter trop avant sur la réaction, comme son nom l'indique, de Pape Diouf. Le vieillissement, si ce n'est la vieillesse, est un naufrage...
Parce que Sagnol, contrairement à tous ces "bien"-pensants, sait qu'un joueur africain n'est pas nécessairement noir, qu'un noir ne vient pas forcément d'Afrique, et qu'un joueur étranger non plus n'est pas toujours un joueur africain.
Il vous faut des exemples concrets, proches de vous, ici-même à l'OM, pour être convaincus ? Abdelaziz Barrada est un joueur africain qui participera à la CAN. Il n'est pas noir. Michy Batshuayi est noir, mais il ne participera pas à la CAN, parce qu'il est Belge, oui, c'est un étranger ! Steve Mandanda aussi est noir, et lui non plus n'ira pas à la CAN : est-il vraiment nécessaire de rappeler à qui que ce soit quelle est sa sélection ?
La vérité, c'est que toute personne dotée d'un minimum de bon sens, à commencer par Sagnol, s'en cague, du pays d'origine ou de la couleur de peau d'un joueur. Seulement, en tant que coach, il est logique et normal de raisonner en termes d'intérêt du club et de l'équipe dont on est responsable. Ni plus, ni moins.
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