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Tribune Libre : Répression, piège à cons !
Le Lundi 12 Octobre 2015 par Bab Joo
C'est ce jeudi 15 octobre 2015 dans la soirée que l'Olympique de Marseille et ses supporters sauront à quelle sauce ils vont être mangés. En effet, c'est lors de cette séance ordinaire* que la Commission de Discipline de la LFP examinera le "cas" de l'Olympique de Marseille" et communiquera ses décisions suite à l'incident survenu lors de la réception de Lyon le 20 septembre dernier pour le compte de la sixième journée du championnat de L1.
Explications. Et d'avance, pardon pour le pavé, va y avoir de la lecture !
I LE CONTEXTE
Au-delà de l'enjeu désormais habituel entre les deux formations rivales - rappelons que l'"Olympico" a depuis plusieurs années et même avant l'arrivée des Qataris au PSG, largement supplanté le "Classico" sur et en dehors du terrain - toutes les conditions étaient réunies pour faire de cette journée une rencontre explosive.
Bien-sûr, le chambrage particulier à l'égard de Mathieu Valbuena était prévisible : Ptivélo n'était pas un élément anecdotique à l'OM. Non seulement il est resté huit ans, excusez du peu, dans le club phocéen, mais lors de ses dernières saisons, il en était devenu l'un des emblèmes pour les supporters, et le meneur de jeu de l'équipe, ce qui n'est pas rien. Aussi, sa signature, moins d'un an après son départ, chez un concurrent direct, ne pouvait-elle que faire grincer des dents une partie des supporters. un peu comme un(e) conjoint(e) beaucoup aimé(e) qui choisirait de vous quitter pour votre meilleur(e) amie(e) ou votre pire ennemi(e) : ça ne se fait pas ; on peut supporter d'être trompé, mais pas avec n'importe qui !
Le joueur, d'ailleurs, s'attendit à un accueil mouvementé. Il n'a rien fait pour l'éviter. Mieux ou pire, il a multiplié les provocations dans les jours qui ont précédé la rencontre.
D'abord en posant fièrement au milieu d'un petit groupe de Bad Gones connus pour leur appartenance ou leur sympathie avec le GUD, alors même que le mouvement Ultra en général et à Marseille en particulier, se définit entre autres par ses positions antifa, ou encore, en annonçant avec tambours et trompettes sa volonté de se faire rembourser par l'OM, par voie judiciaire, des droits versés à son ancien agent. Une "anecdote" qui fera d'ailleurs exprimer à Vincent Labrune son incompréhension face à cette attitude de mercenaire près de ses sous...
Nul doute en tous cas qu'en l'absence de ces provocations, Valbuena n'aurait rien eu de plus à supporter qu'une bronca à chacune de ses touches de balle, au plus quelques banderoles inamicales. Mais sûrement pas cette hostilité un peu radicale comme sa caricature suspendue à un gibet de fortune - une vieille tradition, un temps oubliée, et qui a bien fait marrer les observateurs/commentateurs, ces salopards d'hypocrites, jusqu'à ce que le Secrétaire d'État aux Sports, qui n'a de toute évidence jamais mis les pieds dans une tribune populaire (je ne lui ferai pas l'affront d'affirmer qu'il n'a jamais mis les pieds dans une enceinte sportive, bien que j'en sois convaincue), fasse mine de s'en émouvoir !
Autres provocations, non relevées par la LFP alors qu'elle justifieraient à elle seule une interdiction d'exercer à vie, les incessantes "petites phrases" de Jean-Michel Aulas à l'égard de l'OM, des ses supps, de son Président, quotidiennement distillées via son compte Twitter, non seulement dans les jours qui ont précédé le match, mais depuis plusieurs mois ou années et à fortiori pendant tout l'été et notamment la période du mercato.
Ajoutons, pour faire bonne mesure, la désignation par la LFP de l'arbitre de la rencontre. Ruddy Buquet, l'un des trois ou quatre plus tristement célèbres sur la Canebière. Une désignation forcément sujette à caution après les vols qualifiés à répétition subis par l'OM la saison dernière (voir ici), la prestation de ce dernier durant le match donnant d'ailleurs raison à ses détracteurs et étant à l'origine des "incidents" reprochés à l'OM ce soir-là.
Enfin, il est d'autant moins inutile de le souligner que cet élément illustre de façon presque caricaturale le traitement "deux poids, deux mesure" réservé tant par les instances que par les media à certains clubs, plutôt qu'à d'autres, la présence non seulement dans le parcage lyonnais mais également dans les tribunes latérales, au milieu des familles et du public marseillais, d'individus aux couleurs lyonnaises parfaitement identifiés comme parmi les plus radicaux d'une extrême droite totalement décomplexée, ayant brandi des drapeaux "identitaires", effectué des saluts nazis, entonné des chants fascistes, poussé des cris de singe, etc. au vu et au su de tous, y compris des caméras de télévision, tous actes illégaux au regard des lois de la République et passibles d'IdS selon la charte de la LFP dûment imprimée au dos de chaque billet, sans que ni stadier, condé, dirigeant de la LFP, homme politique n'intervienne, pendant pour faire cesser ce scandale, ou à posteriori pour le dénoncer.
On prendrait pas légèrement les supporters de l'OM pour des cons, des fois ? Aaaah, oui, mais c'est oublier un peu vite que Frédéric Thiriez, grand patron de la LFP, se trouve également être dans le civil l'avocat et un ami intime de Jean-Michel Aulas, Président de l'Olympique Lyonnais et membre du Conseil d'Administration de la LFP. Ceci explique peut-être cela.
Diffamation ? Point du tout : ces faits sont parfaitement avérés et connus du public. Ils ne sont évidemment pas une preuve de collusion malhonnête, et il ne s'agit en aucun cas d'accusations formelles. En revanche et jusqu'à preuve du contraire, en France, il n'est pas interdit de s'interroger à haute voix sur la concordance troublante de certains éléments...
II LES FAITS
A l'heure de jeu, Benjamin mendy est fauché dans la surface lyonnaise. au lieu de siffler un penalty logique en faveur de l'OM, M. Buquet décide plutôt de sanctionner le latéral gauche marseillais d'une biscotte pour "simulation". un avertissement qui lui coûtera au passage sa place dans le groupe pour le "Classico". Dans la série "le retour du remake de la saison xx" des tribulations arbitrales, c'est un modèle du genre. Dans un contexte aussi électrique, ça ne pouvait que dégénérer, à se demander même si c'était pas délibéré, tellement le gag était téléphoné !
Bref, l'arbitre se fait logiquement conspuer par 65 000 supporters et plusieurs millions de téléspectateurs. Il est également copieusement bombardé de projectiles aussi dangereux que les boulettes de papier qui ont servi au tifo géant d'avant-match, des gobelets en plastique, etc. Malheureusement, au milieu de tous ces projectiles certes gênants mais néanmoins anodins, et qui ne sont qu'une réponse logique, normale, à une énième enculerie sans vaseline, se trouvent un fumi - qui atterrit par erreur aux pieds de Michy - et trois (oui, trois !) cannettes en verre, lesquelles ne touchent heureusement personne.
Il est néanmoins du devoir de l'arbitre de veiller à l'intégrité physique des acteurs sur le terrain, sa décision d'interrompre le jeu à ce stade est donc parfaitement justifiée. Durant cette longue interruption, d'ailleurs, l'ambiance déjà magnifique au Vel' monte encore d'un cran, les cants résonnent comme jamais, les supporters sont bien déterminés à démontrer par cette attitude qu'ils se désolidarise des débordements d'un ou deux excités. Pendant ce temps, Jean-Michel Aulas tente - heureusement en vain - de convaincre le corps arbitral d'arrêter purement et simplement la rencontre : il sait très bien, le retors, que cela signifierait tapis vert", soit une victoire garantie et facile pour son club, trois points perdus et autant de buts au goal-average pour son adversaire. Buquet, heureusement, ne va pas jusque là et le match reprend dans une ambiance de Finale de C1 et à l'avantage des Marseillais. Pan sur le bec des aigris !
En coulisses cependant, ça se passe moins bien !
III REACTIONS IMMEDIATES
Durant l'interruption, une demi-douzaine de supporters est virée du stade manu-militari et remise aux Autorités. Une demi-douzaine d'autres sera interpellée la sortie. Sans que quiconque sache très bien pourquoi, pas même les principaux intéressés. Présentés en comparution immédiate, trois d'entre eux écoperont d'une peine de prison ferme (voir ici), pour avoir lancé un godet de jaune sur les CRS à l'extérieur du stade !
On apprend quelques temps plus tard que deux autres sont poursuivis et se seraient d'ores-et-déjà vus signifier une IdS pour coups et blessures sur un stadier. Pour autant que l'on sache, les caméras de surveillance démontrent au contraire que ces deux supporters se seraient simplement interposés alors que le stadier en question, outrepassant ses attributions, aurait été en train de rouer de coups un (très) jeune supporter qui avait pour seul tort de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.
Quelques jours plus tard, c'est le bouquet final, le show granguignolesque dans toute sa splendeur, là où on se demande s'il convient de rire d'un tel degré d'ineptie, ou de pleurer face à tant d'injustice : l'arrestation, la garde à vue et la mise en examen du capo du Commando Ultra pour un motif tellement aberrant, tellement inapproprié, qu'on en reste stupéfaits, ébahis, pantois (voir ici).
Pendant ce temps, en dépit des caméras de surveillance disposées partout dans le stade, bizarrement, le ou les lanceur(s) de cannette(s) cause(s) de tout ce bordel cour(en)t toujours.
Cette fois, les choses sont claires : "on" ne cherche pas à faire respecter la loi, on ne cherche pas à rendre justice à des "victimes" totalement imaginaires : "on" veut juste faire un exemple, dont l'OM est le bouc émissaire !
Vincent Labrune n'est pas dupe, qui souligne avec justesse que "L'OM est condamné par un tribunal médiatique".
IV LES DONNEURS DE LEÇONS
Car c'est bien de la conjonction d'un emballement médiatique et d'un acharnement politico-judiciaire l'un et l'autre en total déphasage avec la réalité, que l'OM et ses supporters sont victimes aujourd'hui. Dans la droite ligne du Marseille-bashing tellement à la mode dans les pseudo** reportages emmesistéhéfouannisés, un banal incident comme il s'en produit dans la plus totale indifférence des milliers tous les week-ends dans tous les terrains de football d'Europe, et infiniment moins sérieux que d'autres événements survenus ce week-end-là en L1 (bagarre générale et dégradations à Delaune par des indés du PSG, fight, violences et dégradations de biens publics entre supporters de Nice et de Bastia...) qui eux, n'ont fait l'objet d'aucun relais dans les media et d'aucune poursuite judiciaire ou administrative, est monté en épingle par le ban et l'arrière-ban des chantres de la pensée chloroformée. Pourquoi ce non-événement plutôt que d'autres actes autrement plus graves ? Simplement parce que c'est l'OM ! Simplement parce que depuis le très centralisateur Philippe Le Bel (1268-1314), plus dégun peut supporter que Marseille, cette rebelle qui ne "rentre pas dans le rang", forte de son statut informel mais bien réel de Capitale du monde méditerranéen (23 états à ce jour), n'ait que faire des diktats parisiano-parisianistes. Guéguerre de pouvoir de cour de récréation, jeu d'à qui pisse le plus loin entre le fils de bonne famille du XVIème en mal de reconnaissance et le Titi grande-gueule de banlieue rouge à qui on réfute sa légitimité. Pitoyable.
Bref, on attaque l'OM et à travers lui, Marseille (et inversement), au nom d'une "bien"-pensance politiquement "correcte".
Et la "bien-pensance", qu'est-ce que c'est ?
Rien d'autre que ce que pratiquait déjà Tartuffe : l'hypocrisie moralisatrice des couillons qui se croient arrivés, jamais à court de raccourcis faciles et de contradictions dangereuses, et surtout bien incapables de se plier eux-mêmes à la rigueur des principes à l'aune desquels ils se permettent de juger les personnes, les actes, les événements dont ils ignorent les tenants et aboutissants.
La bien-pensance, c'est les assos antiracistes qui justifient leur existence et les subventions publiques qu'elles perçoivent en poursuivant pénalement un pauvre bougre ivre mort qui s'est fritté avec un autre pauvre bougre ivre mort à la sortie d'un bar à propos d'une histoire de gonzesse au motif d'une "agression raciste" parce que celui des deux qui a mangé le plus de gnons porte un nom "à consonnance". Et protestant la main sur le coeur de leur bonne foi quand on leur fait remarquer que c'est ce genre de systématisation qui provoque replis communautaires, amalgames à pas d'sous et réactions de rejet...
La bien-pensance, c'est pousser tout le monde pour être au premier rang sur la photo en clamant "Je suis Charlie"... oui, je suis Charlie, mais...
La bien-pensance, c'est les assos LGBT, confessionnelles, caritatives dégoulinantes de bons sentiments qui fabriquent leur propre communautarisme pour mieux s'en plaindre.
La bien-pensance, c'est se réclamer de l'héritage Doltoïen du culte de l'enfant-roi alors qu'on rêve de rectifier le portrait du petit morveux capricieux de la voisine...
La bien-pensance, c'est se réfugier derrière "yaka" et "faukon" comme des panacées universelles face à des situations particulières, individuelles, qui ne peuvent être résolues à coup de recettes de cuisine prémâchées...
La bien-pensance, dans le cas qui nous occupe, c'est l'incohérence et/ou l'hypocrisie qui consiste à croire ou faire mine de croire qu'on peut jeter tous les gens qui fréquentent les stades dans le même sac, et le sac de ce gros bébé avec l'eau du bain.
V QUI SONT LES SUPPORTERS ?
Rappelons que pour 67000 supporters présents dans l'enceinte du stade Vélodrome, l'immense majorité est là pour assister à un beau spectacle, fêter le football, encourager son équipe. Chambrer l'adversaire aussi, bien-sûr : mettre la pression sur l'autre fait partie du jeu. Bref, pour 66990 supporters, il s'agit simplement de jouer son rôle de douzième homme, au Vel' comme ailleurs.
Restent dix gugusses, cent lorsque l'alcool et l'effet d'entraînement s'en mêlent (soit de toutes façons un pourcentage infinitésimal) à côté de leurs pompes qui, lorsqu'il s'agit d'un match à enjeu, où la pression est élevée, ou l'ambiance est survoltée, pêtent parfois une durite.
Dans ces footeurs de merde, on a trois catégories.
1) Les kékés
Le kéké, largement majoritaire dans cette infime catégorie de bordéliques, c'est le minot de seize ans qui cherche à affirmer sa personnalité en croyant qu'en faire trop, c'est faire "mieux", que dépasser les limites, c'est se rendre intéressant aux yeux de ses copains. C'est parfois aussi le type qui a légèrement abusé de l'apéro d'avant-match et qui n'est plus vraiment maître de lui-même.
Les kékés sont surtout gênants pour leur entourage immédiat, qui se fait en général fort de les recadrer avant que ça ne dérape.
2) Les hooligans
Ils ne représentent qu'eux-mêmes, et moins d'un quart des ridicules empêcheurs de footer en rond. Chez eux, le foot n'est qu'un prétexte. Ce qui les intéresse, c'est juste l'effet de masse, la foule dans laquelle ils peuvent disparaître incognito. C'est les mêmes que l'on retrouve casseurs dans les manifs, allumeurs de voitures sur les parkings des quartiers périphériques. Le chaos pour le chaos, gratuit, sans objet, voilà le seul credo de ces voyous bas du front, malheureusement pas assez bêtes pour se faire repérer et pincer.
3)Les agents provocateurs
C'est ces derniers, les plus minoritaires, et même pas présents à tous les matches, qui sont de loin les plus dangereux. qu'ils soient infiltrés par un club adverse, les instances du foot ou les pouvoirs publics, on les retrouve systématiquement à chaque rencontre un peu "chaude".
Leur mission ? Décrédibiliser les groupes de supporters ou le club lui-même, soit par antagonisme sportif, soit pour des motifs politiques.
Leurs méthodes ? Les mêmes que celles des hooligans cités plus haut : provoquer artificiellement des bagarres, jeter des projectiles sur la pelouse, craquer des fumis en les lançant ensuite aux pieds de supporters innocents qui se feront accuser à leur place, et surtout, fournir de faux témoignages à la Justice.
Paranoïa ? Théorie du complot ?
Alors comment se fait-il qu'en dépit de dizaines d'arrestations et de caméras de surveillance à reconnaissance faciale disposées partout dans le stade, et après plusieurs semaines d'enquête, les seuls qui n'aient pas été inquiétés soient justement ceux qui sont prétendument recherchés en priorité, les lanceurs de bouteilles par la faute de qui tout ce bordel est arrivé ?
Et puis, demandez-donc à F*** comment le témoignage mensonger d'un flic en civil lui a coûté trois ans d'IdS et 40 jours-amende, pour un innocent fumi dont, rappelons-le, l'interdiction dans les stades est en soi illégale (voir ici, ici et ici)!
Demandez à une mère de famille*** comment on se sent quand, alors qu'on retourne à sa voiture en compagnie de ses enfants, on se fait agresser par des "supporters" adverses sous une caméra de surveillance et devant un car de CRS sans que dégun bouge le petit doigt et qu'aucune poursuite ne soit engagée (voir ici) !
Demandez donc à un capo*** comment il a vécu plusieurs années d'IdS et une incarcération pour des actes de violence que non seulement il n'avait pas commis, mais dont toutes les caméras de surveillance ont au contraire démontré qu'il avait fait de son mieux pour aider plus faible que lui à se dégager sans trop de casse !
Bien-sûr qu'il y a des cons dans et aux abords des stades. Bien-sûr que certains débordent. Comme dans les concerts de rock. Comme dans les manifs de cheminots ou de paysans. Comme à chaque fois qu'il y a un regroupement et que certains en profitent pour se défouler à bon compte. Mais au nom de quoi devrait-on stigmatiser et brimer tout un groupe, tout un peuple, pour les exagérations de quelques uns ? La notion même de punition collective n'a pas de fondement légal en France !
Et au nom de quoi s'en prendre systématiquement aux mêmes ? Comment se fait-il que, dans le cas qui nous intéresse, ce soit toujours les supporters marseillais et leur club, l'OM, qui ramassent leurs dents, tant sur le terrain avec des décisions arbitrales pour le moins contestables, et une hystérie sécuritaire qui s'exerce exclusivement à l'encontre de ceux qui ont le moins à se reprocher ou en tous cas, infiniment moins que bien des "supporters" d'autres clubs.
Aujourd'hui, on menace Sicilien, au casier vierge, de trois ans de prison et autant d'IdS, pour "délit de chant" - parce que c'est à cela que ça se résume - tout en fermant les yeux et les chastes oreilles sur les chants racistes du kop de Metz, par exemple, ou en permettant, comme aux heures les plus sombres de notre histoire, que des citoyens réputés libres de circuler et de s'exprimer, soient "pris en charge" par la maréchaussée deux cents kilomètres avant l'arrivée, parqués comme des bestiaux sur des aires d'autoroutes avec interdiction d'aller pisser, et se faire refouler aux portes de son parcage pour port d'écharpe, de banderole ou de tambour : un traitement indigne, immoral, inhumain, que jamais l'OM n'a réservé à aucun kop d'aucun club adverse, mais que nombre de supporters de l'OM doivent tolérer plusieurs fois par saison s'ils tiennent à aller soutenir leur équipe à Evian, à Lille... tout en subissant quand-même les caillassages à Nice, le guet-apens de lyonnais sur une aire d'autoroute, etc... !
VI LES SUITES
A l'issue de cette soirée, Vincent Labrune, Président de l'OM, a aussitôt pris toutes les mesures nécessaires à la fois pour signifier sa bonne volonté vis-à-vis des instances et des autorités, et pour tâcher autant que faire se pouvait d'épargner aux supporters les conséquences désastreuses des actes d'une poignée d'excités : il a annoncé aussitôt la remise en place des filets de protection derrière les buts, convoqué le staff de sécurité pour une réunion de crise, et organisé une série de rendez-vous avec les représentants des différents groupes de supporters afin de mettre au point les modalités d'une mise en conformité des relations club/supporters avec les exigences des instances et des autorités (voir ici).
Làs, la Commission de Discipline de la LFP, instance soi-disant "indépendante" mais quand-même drôlement influencée par les déclarations publiques de son grand patron (voir ici) n'a même pas attendu d'examiner le fond du dossier pour prononcer un huis-clos partiel à l'encontre de l'OM !
Mieux ou pire, il a été explicitement fait état de menaces de dissolution des groupes afin de forcer la main des susdits et de Vincent Labrune (voir ici) dans ce qui ressemble de moins en mins à un souci légitime d'assurer la sécurité dans les stades et de plus en plus à une manoeuvre politique visant à faire un exemple, et à anéantir purement et simplement l'identité marseillaise, à la noyer dans l'anonymat vert-de-gris d'un championnat sans âme et d'une République moribonde. La survie de l'OM, son refus de se sacrifier au tout-puissant Dieu Dollar, ce serait le pire aveu d'échec pour les gens de pouvoir dans ce pays, qu'ils soient décideurs footballistiques, décideurs politiques, décideurs économiques ou décideurs médiatiques.
Mais dites-moi, tous ces gens qui n'ont jamais mis les pieds dans un stade ou alors, seulement à l'étage "champagne et petits fours", et qui ont le culot de se permettre de juger ceux qui se sacrifient pou justifier leur existence, est-ce qu'ils savent exactement l'importance que peut avoir un supporter pour son club ?
A tous ces culs-bénis, j'aimerais rappeler cette anecdote, vieille de plus d'un quart de siècle. C'était un marseillais, déjà. C'était Patrice de Péretti. Ce jour-là, il était en garde à vue, pour un motif que l'histoire a oublié mais qui n'avait rien à voir avec l'OM. Savez-vous ce qu'il s'est passé ce jour-là ?
Eh bien, les joueurs ont tout simplement menacé de faire grève. ils refusaient d'entrer sur le terrain, ils étaient prêts à perdre sur tapis vert si "Depé", si le supporter emblématique, celui qui les galvanisait à chaque match, n'était pas présent. Bernard Tapie, alors, n'avait pas tergiversé : il était allé en personne sortir Depé de l'Evêché, et l'avait ramené au Vel' pour que le match puisse avoir lieu.
Voilà ce que c'est un supporter, Messieurs-Dames les pisses-froid ! Ce n'est pas un voyou. ce n'est pas un hors-la-loi. Ce n'est pas quelqu'un qu'il faut punir. C'est juste quelqu'un dont l'issue d'un match peut dépendre. C'est le douzième homme, si cher au sorcier belge !
Quoi qu'il en soit, rappelons à ces tristes personnages que prétendre imposer un "plan Leproux à la marseillaise est une hypothèse nulle et non avenue.
D'abord, parce que c'est Marseille, pas Paris, et qu'à Marseille, même le non-amateur de foot (il est rare, mais il existe)défendra bec et ongles les couleurs de sa ville contre tout ce qui peut risquer de la dénaturer : Marseille, c'est l'OM et l'OM, c'est Marseille ; j'imagine sans déplaisir un Robin Leproux du sud devant se justifier face à deux millions et demi de provençaux insultés dans leur dignité !
Ensuite, parce que c'est immoral : on ne punit pas tout un peuple à cause des excès de quelques uns !
Ensuite, parce que c'est contre-productif : l'exemple de Paris devrait servir partout comme celui à ne pas suivre ; depuis que les groupes ont été dissous, les supporters parisiens se déplacent de façon indépendante et donc, totalement hors de contrôle. Avec tous les débordements que cela implique et auxquels on assiste à chaque match du PSG à l'extérieur. Oui, même si media et LFP font pudiquement silence dessus, les vrais gens qui vont dans les vrais stades observent, sont témoins... et parlent !
Enfin, parce que c'est économiquement stupide : non seulement parce que c'est le supporter de base qui paye son abo à pas trop de sous qui assure le fond de billetterie du club, mais parce qu'en étant l'animateur de sa tribune, le groupe de supporter est essentiel à l'attractivité médiatique de son club : sans lui, pas de téléspectateurs. Et sans téléspectateurs, pas de droits télés. Les diffuseurs ne s'y trompent pas, qui préfèrent faire programmer un OM-Lorient un dimanche à 21H00, plutôt qu'un PSG-Lille...
Alors, putain, soyez pas cons ! Au lieu de chercher des prétextes pour museler Marseille, encouragez plutôt ses supporters ! Et au fait, venez pas raconter que c'est dans l'optique de "donner une bonne image" à l'approche de l'Euro 2016 ; vous ne ferez croire à dégun que vous ne savez pas à quoi ressemblent les supporters polonais, ukrainiens, turcs, grecs, même allemands...
Vincent Labrune ne se doutait probablement pas, lorsqu'il a accepté la Présidence de l'OM, qu'il serait jugé sur sa volonté de faire vivre la mémoire de Depé. Sur sa capacité à assurer la survie de tout un peuple !
Ah, et au fait, si je dis à Moustache d'aller se faire enculer, est-ce que je risque des poursuites pour "appel au viol" ?
* Si la Commission de Discipline n'a pas jugé bon de se réunir en session extraordinaire, c'est peut-être qu'au final, en dépit des déclarations lues et entendues ici ou là, les événements dont il est question ne sont pas si graves que ça, non ?
** Pseudo, terme grec, signifie "faux"
*** Les identités ont été volontairement non spécifiées
Explications. Et d'avance, pardon pour le pavé, va y avoir de la lecture !
I LE CONTEXTE
Au-delà de l'enjeu désormais habituel entre les deux formations rivales - rappelons que l'"Olympico" a depuis plusieurs années et même avant l'arrivée des Qataris au PSG, largement supplanté le "Classico" sur et en dehors du terrain - toutes les conditions étaient réunies pour faire de cette journée une rencontre explosive.
Bien-sûr, le chambrage particulier à l'égard de Mathieu Valbuena était prévisible : Ptivélo n'était pas un élément anecdotique à l'OM. Non seulement il est resté huit ans, excusez du peu, dans le club phocéen, mais lors de ses dernières saisons, il en était devenu l'un des emblèmes pour les supporters, et le meneur de jeu de l'équipe, ce qui n'est pas rien. Aussi, sa signature, moins d'un an après son départ, chez un concurrent direct, ne pouvait-elle que faire grincer des dents une partie des supporters. un peu comme un(e) conjoint(e) beaucoup aimé(e) qui choisirait de vous quitter pour votre meilleur(e) amie(e) ou votre pire ennemi(e) : ça ne se fait pas ; on peut supporter d'être trompé, mais pas avec n'importe qui !
Le joueur, d'ailleurs, s'attendit à un accueil mouvementé. Il n'a rien fait pour l'éviter. Mieux ou pire, il a multiplié les provocations dans les jours qui ont précédé la rencontre.
D'abord en posant fièrement au milieu d'un petit groupe de Bad Gones connus pour leur appartenance ou leur sympathie avec le GUD, alors même que le mouvement Ultra en général et à Marseille en particulier, se définit entre autres par ses positions antifa, ou encore, en annonçant avec tambours et trompettes sa volonté de se faire rembourser par l'OM, par voie judiciaire, des droits versés à son ancien agent. Une "anecdote" qui fera d'ailleurs exprimer à Vincent Labrune son incompréhension face à cette attitude de mercenaire près de ses sous...
Nul doute en tous cas qu'en l'absence de ces provocations, Valbuena n'aurait rien eu de plus à supporter qu'une bronca à chacune de ses touches de balle, au plus quelques banderoles inamicales. Mais sûrement pas cette hostilité un peu radicale comme sa caricature suspendue à un gibet de fortune - une vieille tradition, un temps oubliée, et qui a bien fait marrer les observateurs/commentateurs, ces salopards d'hypocrites, jusqu'à ce que le Secrétaire d'État aux Sports, qui n'a de toute évidence jamais mis les pieds dans une tribune populaire (je ne lui ferai pas l'affront d'affirmer qu'il n'a jamais mis les pieds dans une enceinte sportive, bien que j'en sois convaincue), fasse mine de s'en émouvoir !
Autres provocations, non relevées par la LFP alors qu'elle justifieraient à elle seule une interdiction d'exercer à vie, les incessantes "petites phrases" de Jean-Michel Aulas à l'égard de l'OM, des ses supps, de son Président, quotidiennement distillées via son compte Twitter, non seulement dans les jours qui ont précédé le match, mais depuis plusieurs mois ou années et à fortiori pendant tout l'été et notamment la période du mercato.
Ajoutons, pour faire bonne mesure, la désignation par la LFP de l'arbitre de la rencontre. Ruddy Buquet, l'un des trois ou quatre plus tristement célèbres sur la Canebière. Une désignation forcément sujette à caution après les vols qualifiés à répétition subis par l'OM la saison dernière (voir ici), la prestation de ce dernier durant le match donnant d'ailleurs raison à ses détracteurs et étant à l'origine des "incidents" reprochés à l'OM ce soir-là.
Enfin, il est d'autant moins inutile de le souligner que cet élément illustre de façon presque caricaturale le traitement "deux poids, deux mesure" réservé tant par les instances que par les media à certains clubs, plutôt qu'à d'autres, la présence non seulement dans le parcage lyonnais mais également dans les tribunes latérales, au milieu des familles et du public marseillais, d'individus aux couleurs lyonnaises parfaitement identifiés comme parmi les plus radicaux d'une extrême droite totalement décomplexée, ayant brandi des drapeaux "identitaires", effectué des saluts nazis, entonné des chants fascistes, poussé des cris de singe, etc. au vu et au su de tous, y compris des caméras de télévision, tous actes illégaux au regard des lois de la République et passibles d'IdS selon la charte de la LFP dûment imprimée au dos de chaque billet, sans que ni stadier, condé, dirigeant de la LFP, homme politique n'intervienne, pendant pour faire cesser ce scandale, ou à posteriori pour le dénoncer.
On prendrait pas légèrement les supporters de l'OM pour des cons, des fois ? Aaaah, oui, mais c'est oublier un peu vite que Frédéric Thiriez, grand patron de la LFP, se trouve également être dans le civil l'avocat et un ami intime de Jean-Michel Aulas, Président de l'Olympique Lyonnais et membre du Conseil d'Administration de la LFP. Ceci explique peut-être cela.
Diffamation ? Point du tout : ces faits sont parfaitement avérés et connus du public. Ils ne sont évidemment pas une preuve de collusion malhonnête, et il ne s'agit en aucun cas d'accusations formelles. En revanche et jusqu'à preuve du contraire, en France, il n'est pas interdit de s'interroger à haute voix sur la concordance troublante de certains éléments...
II LES FAITS
A l'heure de jeu, Benjamin mendy est fauché dans la surface lyonnaise. au lieu de siffler un penalty logique en faveur de l'OM, M. Buquet décide plutôt de sanctionner le latéral gauche marseillais d'une biscotte pour "simulation". un avertissement qui lui coûtera au passage sa place dans le groupe pour le "Classico". Dans la série "le retour du remake de la saison xx" des tribulations arbitrales, c'est un modèle du genre. Dans un contexte aussi électrique, ça ne pouvait que dégénérer, à se demander même si c'était pas délibéré, tellement le gag était téléphoné !
Bref, l'arbitre se fait logiquement conspuer par 65 000 supporters et plusieurs millions de téléspectateurs. Il est également copieusement bombardé de projectiles aussi dangereux que les boulettes de papier qui ont servi au tifo géant d'avant-match, des gobelets en plastique, etc. Malheureusement, au milieu de tous ces projectiles certes gênants mais néanmoins anodins, et qui ne sont qu'une réponse logique, normale, à une énième enculerie sans vaseline, se trouvent un fumi - qui atterrit par erreur aux pieds de Michy - et trois (oui, trois !) cannettes en verre, lesquelles ne touchent heureusement personne.
Il est néanmoins du devoir de l'arbitre de veiller à l'intégrité physique des acteurs sur le terrain, sa décision d'interrompre le jeu à ce stade est donc parfaitement justifiée. Durant cette longue interruption, d'ailleurs, l'ambiance déjà magnifique au Vel' monte encore d'un cran, les cants résonnent comme jamais, les supporters sont bien déterminés à démontrer par cette attitude qu'ils se désolidarise des débordements d'un ou deux excités. Pendant ce temps, Jean-Michel Aulas tente - heureusement en vain - de convaincre le corps arbitral d'arrêter purement et simplement la rencontre : il sait très bien, le retors, que cela signifierait tapis vert", soit une victoire garantie et facile pour son club, trois points perdus et autant de buts au goal-average pour son adversaire. Buquet, heureusement, ne va pas jusque là et le match reprend dans une ambiance de Finale de C1 et à l'avantage des Marseillais. Pan sur le bec des aigris !
En coulisses cependant, ça se passe moins bien !
III REACTIONS IMMEDIATES
Durant l'interruption, une demi-douzaine de supporters est virée du stade manu-militari et remise aux Autorités. Une demi-douzaine d'autres sera interpellée la sortie. Sans que quiconque sache très bien pourquoi, pas même les principaux intéressés. Présentés en comparution immédiate, trois d'entre eux écoperont d'une peine de prison ferme (voir ici), pour avoir lancé un godet de jaune sur les CRS à l'extérieur du stade !
On apprend quelques temps plus tard que deux autres sont poursuivis et se seraient d'ores-et-déjà vus signifier une IdS pour coups et blessures sur un stadier. Pour autant que l'on sache, les caméras de surveillance démontrent au contraire que ces deux supporters se seraient simplement interposés alors que le stadier en question, outrepassant ses attributions, aurait été en train de rouer de coups un (très) jeune supporter qui avait pour seul tort de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.
Quelques jours plus tard, c'est le bouquet final, le show granguignolesque dans toute sa splendeur, là où on se demande s'il convient de rire d'un tel degré d'ineptie, ou de pleurer face à tant d'injustice : l'arrestation, la garde à vue et la mise en examen du capo du Commando Ultra pour un motif tellement aberrant, tellement inapproprié, qu'on en reste stupéfaits, ébahis, pantois (voir ici).
Pendant ce temps, en dépit des caméras de surveillance disposées partout dans le stade, bizarrement, le ou les lanceur(s) de cannette(s) cause(s) de tout ce bordel cour(en)t toujours.
Cette fois, les choses sont claires : "on" ne cherche pas à faire respecter la loi, on ne cherche pas à rendre justice à des "victimes" totalement imaginaires : "on" veut juste faire un exemple, dont l'OM est le bouc émissaire !
Vincent Labrune n'est pas dupe, qui souligne avec justesse que "L'OM est condamné par un tribunal médiatique".
IV LES DONNEURS DE LEÇONS
Car c'est bien de la conjonction d'un emballement médiatique et d'un acharnement politico-judiciaire l'un et l'autre en total déphasage avec la réalité, que l'OM et ses supporters sont victimes aujourd'hui. Dans la droite ligne du Marseille-bashing tellement à la mode dans les pseudo** reportages emmesistéhéfouannisés, un banal incident comme il s'en produit dans la plus totale indifférence des milliers tous les week-ends dans tous les terrains de football d'Europe, et infiniment moins sérieux que d'autres événements survenus ce week-end-là en L1 (bagarre générale et dégradations à Delaune par des indés du PSG, fight, violences et dégradations de biens publics entre supporters de Nice et de Bastia...) qui eux, n'ont fait l'objet d'aucun relais dans les media et d'aucune poursuite judiciaire ou administrative, est monté en épingle par le ban et l'arrière-ban des chantres de la pensée chloroformée. Pourquoi ce non-événement plutôt que d'autres actes autrement plus graves ? Simplement parce que c'est l'OM ! Simplement parce que depuis le très centralisateur Philippe Le Bel (1268-1314), plus dégun peut supporter que Marseille, cette rebelle qui ne "rentre pas dans le rang", forte de son statut informel mais bien réel de Capitale du monde méditerranéen (23 états à ce jour), n'ait que faire des diktats parisiano-parisianistes. Guéguerre de pouvoir de cour de récréation, jeu d'à qui pisse le plus loin entre le fils de bonne famille du XVIème en mal de reconnaissance et le Titi grande-gueule de banlieue rouge à qui on réfute sa légitimité. Pitoyable.
Bref, on attaque l'OM et à travers lui, Marseille (et inversement), au nom d'une "bien"-pensance politiquement "correcte".
Et la "bien-pensance", qu'est-ce que c'est ?
Rien d'autre que ce que pratiquait déjà Tartuffe : l'hypocrisie moralisatrice des couillons qui se croient arrivés, jamais à court de raccourcis faciles et de contradictions dangereuses, et surtout bien incapables de se plier eux-mêmes à la rigueur des principes à l'aune desquels ils se permettent de juger les personnes, les actes, les événements dont ils ignorent les tenants et aboutissants.
La bien-pensance, c'est les assos antiracistes qui justifient leur existence et les subventions publiques qu'elles perçoivent en poursuivant pénalement un pauvre bougre ivre mort qui s'est fritté avec un autre pauvre bougre ivre mort à la sortie d'un bar à propos d'une histoire de gonzesse au motif d'une "agression raciste" parce que celui des deux qui a mangé le plus de gnons porte un nom "à consonnance". Et protestant la main sur le coeur de leur bonne foi quand on leur fait remarquer que c'est ce genre de systématisation qui provoque replis communautaires, amalgames à pas d'sous et réactions de rejet...
La bien-pensance, c'est pousser tout le monde pour être au premier rang sur la photo en clamant "Je suis Charlie"... oui, je suis Charlie, mais...
La bien-pensance, c'est les assos LGBT, confessionnelles, caritatives dégoulinantes de bons sentiments qui fabriquent leur propre communautarisme pour mieux s'en plaindre.
La bien-pensance, c'est se réclamer de l'héritage Doltoïen du culte de l'enfant-roi alors qu'on rêve de rectifier le portrait du petit morveux capricieux de la voisine...
La bien-pensance, c'est se réfugier derrière "yaka" et "faukon" comme des panacées universelles face à des situations particulières, individuelles, qui ne peuvent être résolues à coup de recettes de cuisine prémâchées...
La bien-pensance, dans le cas qui nous occupe, c'est l'incohérence et/ou l'hypocrisie qui consiste à croire ou faire mine de croire qu'on peut jeter tous les gens qui fréquentent les stades dans le même sac, et le sac de ce gros bébé avec l'eau du bain.
V QUI SONT LES SUPPORTERS ?
Rappelons que pour 67000 supporters présents dans l'enceinte du stade Vélodrome, l'immense majorité est là pour assister à un beau spectacle, fêter le football, encourager son équipe. Chambrer l'adversaire aussi, bien-sûr : mettre la pression sur l'autre fait partie du jeu. Bref, pour 66990 supporters, il s'agit simplement de jouer son rôle de douzième homme, au Vel' comme ailleurs.
Restent dix gugusses, cent lorsque l'alcool et l'effet d'entraînement s'en mêlent (soit de toutes façons un pourcentage infinitésimal) à côté de leurs pompes qui, lorsqu'il s'agit d'un match à enjeu, où la pression est élevée, ou l'ambiance est survoltée, pêtent parfois une durite.
Dans ces footeurs de merde, on a trois catégories.
1) Les kékés
Le kéké, largement majoritaire dans cette infime catégorie de bordéliques, c'est le minot de seize ans qui cherche à affirmer sa personnalité en croyant qu'en faire trop, c'est faire "mieux", que dépasser les limites, c'est se rendre intéressant aux yeux de ses copains. C'est parfois aussi le type qui a légèrement abusé de l'apéro d'avant-match et qui n'est plus vraiment maître de lui-même.
Les kékés sont surtout gênants pour leur entourage immédiat, qui se fait en général fort de les recadrer avant que ça ne dérape.
2) Les hooligans
Ils ne représentent qu'eux-mêmes, et moins d'un quart des ridicules empêcheurs de footer en rond. Chez eux, le foot n'est qu'un prétexte. Ce qui les intéresse, c'est juste l'effet de masse, la foule dans laquelle ils peuvent disparaître incognito. C'est les mêmes que l'on retrouve casseurs dans les manifs, allumeurs de voitures sur les parkings des quartiers périphériques. Le chaos pour le chaos, gratuit, sans objet, voilà le seul credo de ces voyous bas du front, malheureusement pas assez bêtes pour se faire repérer et pincer.
3)Les agents provocateurs
C'est ces derniers, les plus minoritaires, et même pas présents à tous les matches, qui sont de loin les plus dangereux. qu'ils soient infiltrés par un club adverse, les instances du foot ou les pouvoirs publics, on les retrouve systématiquement à chaque rencontre un peu "chaude".
Leur mission ? Décrédibiliser les groupes de supporters ou le club lui-même, soit par antagonisme sportif, soit pour des motifs politiques.
Leurs méthodes ? Les mêmes que celles des hooligans cités plus haut : provoquer artificiellement des bagarres, jeter des projectiles sur la pelouse, craquer des fumis en les lançant ensuite aux pieds de supporters innocents qui se feront accuser à leur place, et surtout, fournir de faux témoignages à la Justice.
Paranoïa ? Théorie du complot ?
Alors comment se fait-il qu'en dépit de dizaines d'arrestations et de caméras de surveillance à reconnaissance faciale disposées partout dans le stade, et après plusieurs semaines d'enquête, les seuls qui n'aient pas été inquiétés soient justement ceux qui sont prétendument recherchés en priorité, les lanceurs de bouteilles par la faute de qui tout ce bordel est arrivé ?
Et puis, demandez-donc à F*** comment le témoignage mensonger d'un flic en civil lui a coûté trois ans d'IdS et 40 jours-amende, pour un innocent fumi dont, rappelons-le, l'interdiction dans les stades est en soi illégale (voir ici, ici et ici)!
Demandez à une mère de famille*** comment on se sent quand, alors qu'on retourne à sa voiture en compagnie de ses enfants, on se fait agresser par des "supporters" adverses sous une caméra de surveillance et devant un car de CRS sans que dégun bouge le petit doigt et qu'aucune poursuite ne soit engagée (voir ici) !
Demandez donc à un capo*** comment il a vécu plusieurs années d'IdS et une incarcération pour des actes de violence que non seulement il n'avait pas commis, mais dont toutes les caméras de surveillance ont au contraire démontré qu'il avait fait de son mieux pour aider plus faible que lui à se dégager sans trop de casse !
Bien-sûr qu'il y a des cons dans et aux abords des stades. Bien-sûr que certains débordent. Comme dans les concerts de rock. Comme dans les manifs de cheminots ou de paysans. Comme à chaque fois qu'il y a un regroupement et que certains en profitent pour se défouler à bon compte. Mais au nom de quoi devrait-on stigmatiser et brimer tout un groupe, tout un peuple, pour les exagérations de quelques uns ? La notion même de punition collective n'a pas de fondement légal en France !
Et au nom de quoi s'en prendre systématiquement aux mêmes ? Comment se fait-il que, dans le cas qui nous intéresse, ce soit toujours les supporters marseillais et leur club, l'OM, qui ramassent leurs dents, tant sur le terrain avec des décisions arbitrales pour le moins contestables, et une hystérie sécuritaire qui s'exerce exclusivement à l'encontre de ceux qui ont le moins à se reprocher ou en tous cas, infiniment moins que bien des "supporters" d'autres clubs.
Aujourd'hui, on menace Sicilien, au casier vierge, de trois ans de prison et autant d'IdS, pour "délit de chant" - parce que c'est à cela que ça se résume - tout en fermant les yeux et les chastes oreilles sur les chants racistes du kop de Metz, par exemple, ou en permettant, comme aux heures les plus sombres de notre histoire, que des citoyens réputés libres de circuler et de s'exprimer, soient "pris en charge" par la maréchaussée deux cents kilomètres avant l'arrivée, parqués comme des bestiaux sur des aires d'autoroutes avec interdiction d'aller pisser, et se faire refouler aux portes de son parcage pour port d'écharpe, de banderole ou de tambour : un traitement indigne, immoral, inhumain, que jamais l'OM n'a réservé à aucun kop d'aucun club adverse, mais que nombre de supporters de l'OM doivent tolérer plusieurs fois par saison s'ils tiennent à aller soutenir leur équipe à Evian, à Lille... tout en subissant quand-même les caillassages à Nice, le guet-apens de lyonnais sur une aire d'autoroute, etc... !
VI LES SUITES
A l'issue de cette soirée, Vincent Labrune, Président de l'OM, a aussitôt pris toutes les mesures nécessaires à la fois pour signifier sa bonne volonté vis-à-vis des instances et des autorités, et pour tâcher autant que faire se pouvait d'épargner aux supporters les conséquences désastreuses des actes d'une poignée d'excités : il a annoncé aussitôt la remise en place des filets de protection derrière les buts, convoqué le staff de sécurité pour une réunion de crise, et organisé une série de rendez-vous avec les représentants des différents groupes de supporters afin de mettre au point les modalités d'une mise en conformité des relations club/supporters avec les exigences des instances et des autorités (voir ici).
Làs, la Commission de Discipline de la LFP, instance soi-disant "indépendante" mais quand-même drôlement influencée par les déclarations publiques de son grand patron (voir ici) n'a même pas attendu d'examiner le fond du dossier pour prononcer un huis-clos partiel à l'encontre de l'OM !
Mieux ou pire, il a été explicitement fait état de menaces de dissolution des groupes afin de forcer la main des susdits et de Vincent Labrune (voir ici) dans ce qui ressemble de moins en mins à un souci légitime d'assurer la sécurité dans les stades et de plus en plus à une manoeuvre politique visant à faire un exemple, et à anéantir purement et simplement l'identité marseillaise, à la noyer dans l'anonymat vert-de-gris d'un championnat sans âme et d'une République moribonde. La survie de l'OM, son refus de se sacrifier au tout-puissant Dieu Dollar, ce serait le pire aveu d'échec pour les gens de pouvoir dans ce pays, qu'ils soient décideurs footballistiques, décideurs politiques, décideurs économiques ou décideurs médiatiques.
Mais dites-moi, tous ces gens qui n'ont jamais mis les pieds dans un stade ou alors, seulement à l'étage "champagne et petits fours", et qui ont le culot de se permettre de juger ceux qui se sacrifient pou justifier leur existence, est-ce qu'ils savent exactement l'importance que peut avoir un supporter pour son club ?
A tous ces culs-bénis, j'aimerais rappeler cette anecdote, vieille de plus d'un quart de siècle. C'était un marseillais, déjà. C'était Patrice de Péretti. Ce jour-là, il était en garde à vue, pour un motif que l'histoire a oublié mais qui n'avait rien à voir avec l'OM. Savez-vous ce qu'il s'est passé ce jour-là ?
Eh bien, les joueurs ont tout simplement menacé de faire grève. ils refusaient d'entrer sur le terrain, ils étaient prêts à perdre sur tapis vert si "Depé", si le supporter emblématique, celui qui les galvanisait à chaque match, n'était pas présent. Bernard Tapie, alors, n'avait pas tergiversé : il était allé en personne sortir Depé de l'Evêché, et l'avait ramené au Vel' pour que le match puisse avoir lieu.
Voilà ce que c'est un supporter, Messieurs-Dames les pisses-froid ! Ce n'est pas un voyou. ce n'est pas un hors-la-loi. Ce n'est pas quelqu'un qu'il faut punir. C'est juste quelqu'un dont l'issue d'un match peut dépendre. C'est le douzième homme, si cher au sorcier belge !
Quoi qu'il en soit, rappelons à ces tristes personnages que prétendre imposer un "plan Leproux à la marseillaise est une hypothèse nulle et non avenue.
D'abord, parce que c'est Marseille, pas Paris, et qu'à Marseille, même le non-amateur de foot (il est rare, mais il existe)défendra bec et ongles les couleurs de sa ville contre tout ce qui peut risquer de la dénaturer : Marseille, c'est l'OM et l'OM, c'est Marseille ; j'imagine sans déplaisir un Robin Leproux du sud devant se justifier face à deux millions et demi de provençaux insultés dans leur dignité !
Ensuite, parce que c'est immoral : on ne punit pas tout un peuple à cause des excès de quelques uns !
Ensuite, parce que c'est contre-productif : l'exemple de Paris devrait servir partout comme celui à ne pas suivre ; depuis que les groupes ont été dissous, les supporters parisiens se déplacent de façon indépendante et donc, totalement hors de contrôle. Avec tous les débordements que cela implique et auxquels on assiste à chaque match du PSG à l'extérieur. Oui, même si media et LFP font pudiquement silence dessus, les vrais gens qui vont dans les vrais stades observent, sont témoins... et parlent !
Enfin, parce que c'est économiquement stupide : non seulement parce que c'est le supporter de base qui paye son abo à pas trop de sous qui assure le fond de billetterie du club, mais parce qu'en étant l'animateur de sa tribune, le groupe de supporter est essentiel à l'attractivité médiatique de son club : sans lui, pas de téléspectateurs. Et sans téléspectateurs, pas de droits télés. Les diffuseurs ne s'y trompent pas, qui préfèrent faire programmer un OM-Lorient un dimanche à 21H00, plutôt qu'un PSG-Lille...
Alors, putain, soyez pas cons ! Au lieu de chercher des prétextes pour museler Marseille, encouragez plutôt ses supporters ! Et au fait, venez pas raconter que c'est dans l'optique de "donner une bonne image" à l'approche de l'Euro 2016 ; vous ne ferez croire à dégun que vous ne savez pas à quoi ressemblent les supporters polonais, ukrainiens, turcs, grecs, même allemands...
Vincent Labrune ne se doutait probablement pas, lorsqu'il a accepté la Présidence de l'OM, qu'il serait jugé sur sa volonté de faire vivre la mémoire de Depé. Sur sa capacité à assurer la survie de tout un peuple !
Ah, et au fait, si je dis à Moustache d'aller se faire enculer, est-ce que je risque des poursuites pour "appel au viol" ?
* Si la Commission de Discipline n'a pas jugé bon de se réunir en session extraordinaire, c'est peut-être qu'au final, en dépit des déclarations lues et entendues ici ou là, les événements dont il est question ne sont pas si graves que ça, non ?
** Pseudo, terme grec, signifie "faux"
*** Les identités ont été volontairement non spécifiées
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