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OM - Monaco
Non, les fumis ne tuent pas
Le Samedi 27 Janvier 2018 par Mvlik1899
A la veille d'une rencontre décisive face à l'AS Monaco, notre club a publié un communiqué pour le moins ahurissant, nous demandant à nous, supporters, "d'encourager notre équipe avec cœur [...] pas avec la pyrotechnie". Ces propos semblent invraisemblables tant on connaît l'importance de la pyrotechnie dans le milieu Ultra. Elle a servi, sert et servira encore durant de longues années à mettre une ambiance bouillante et exceptionnelle dans tous les stades. Ce n'est pas à Marseille que l'on va interdire cela, surtout lorsque l'on connaît la force du mouvement Ultra présent au Vélodrome depuis bien longtemps. Pour tenter de nous dissuader, le club précise donc que des sanctions peuvent être encourues. Peuchère...
Petit rappel des principes du mouvement Ultra
Bien que notre site et ses rédacteurs ait toujours fait l'apologie du mouvement, il semble nécessaire de faire un bref rappel de ce en quoi il consiste afin d'étayer mes propos. Le mouvement Ultra est né dans les années 60 en Italie, rassemblant des supporters fidèles prêts à animer les tribunes de leur stade, et ce avec des chants, de la pyrotechnie mais aussi d'autres animations comme les tifos. La popularité de ce mouvement va engendrer la création de groupes de supporters, rassemblant des Ultras d'un même club, le plus souvent dans la Curva (le Virage, derrière les buts ndlr). Ce fût le cas avec le Commando Ultra, premier groupe Ultra français fondé en 1984 et situé dans le Virage Sud du Stade Vélodrome. Le mouvement s'est développé au fil des années en voyant la création de certaines normes qui lui sont propres (la tenue casual en est un exemple). Malgré tout, ce développement ne se fait pas sans déboires puisque les autorités tentent d'instaurer de plus en plus des tribunes aseptisées, quitte à mettre en place une répression parfois plus que limite et même illégale.
Des autorités dépassées par ce sujet.
Malheureusement, les autorités publiques et celles associées au football semblent totalement inaptes à évoquer et traiter ce sujet. On remarque par ailleurs que celles-ci ne savent en aucun cas faire la différence entre un Ultra et un hooligan, ce qui pourrait expliquer la totale incompréhension de leur part. Avec le temps, cette tradition d'un mouvement populaire se fera sans encombres, jusqu'à ce que la loi Alliot-Marie, Loi N°93-1282 du 6 décembre 1993, relative à la sécurité des manifestations sportives soit votée. Cette loi, première loi effective contre l'hooliganisme en France votée visiblement par des personnes n'ayant sûrement jamais mis le pied dans une enceinte sportive interdit l'introduction de fusées ou artifices de toute nature ainsi que l'introduction sans motif légitime de tous objets susceptibles de constituer une arme dans une enceinte sportive lors du déroulement d'une manifestation sportive. Sous entendant donc qu'il y a donc un vrai amalgame entre une arme visant à blesser et un engin pyrotechnique qui a pourtant pour seul but d'animer un spectacle. S'installera dès lors un conflit entre l'Etat et les Ultras, qui quant à eux, ont toujours été prompts à la discussion. Cependant, ces discussions n'ont jamais été instaurées et, mieux encore, davantage de politiques répressives ont été mises en place, frôlant (pour ne pas dire qu'elles le sont) l'illégalité.
Une répression à tout-va.
Peu à peu et voulant s'inspirer du modèle de supportérisme anglais, nos autorités (nationales et footballistiques) vont mettre en place des systèmes de répression absolument incroyables, allant du contrôle du comportement des groupes de supporters et progressivement à l'interdiction de déplacement aux ultras, afin de transformer les stades de football en un théâtre qui convienne à la vente du divertissement de masse que constitue le football.
Preuve de cette calomnie, l'instauration des interdictions administratives de stade (IAS) résulte de la loi contre le terrorisme du 23 janvier 2006. Il est inutile de rajouter que la vidéosurveillance dans les stades constitue également une entrave aux libertés individuelles.
Outre les autorités nationales, les organismes comme l'UEFA et la LFP semblent avoir la main relativement lourde quant à l'usage de la pyrotechnie. L'un des exemples les plus frappants aura été le huit-clos partiel infligé par l'UEFA en marge de la rencontre face à Konyaspor. A quoi bon sanctionner des supporters qui chantent, mettent une ambiance reconnue par toute l'Europe suite à l'allumage de quelques petits fumigènes qui, par ailleurs, n'ont jamais fait au-cun blessés lors de leur usage dans un stade ?
La LFP quant à elle, semble jouer à la vierge effarouchée depuis bien trop longtemps à vouloir prôner des stades accessibles au grand public consommateur mais pas aux vilains Ultras qui chantent et réalisent des tifos bien trop souvent mis en avant par la Ligue lorsqu'il s'agit de vendre notre championnat aux diffuseurs ou aux investisseurs ? Veuillez donc nous expliquer pourquoi utiliser notre image alors que vous ne nous respectez pas, nous considérez comme persona non grata dans notre propre stade ? Face à cela, notre direction semble avoir choisi son camp, et, ça ne semble pas être le notre...
Une direction olympienne partisane du spectateur-consommateur.
Depuis son arrivée, la nouvelle direction a semblé assez explicite concernant sa gestion de nos tribunes. Elle veut favoriser la mise en place d'un nouveau type de "clientèle" dans les travées de notre Vélodrome. Celle-ci serait constituée de spectateurs, paisiblement installés sur leurs sièges à consommer un spectacle pour lequel elle a payé le prix fort. Est-ce réellement à cela que doivent ressembler nos tribunes, surtout dans une ville aussi chaude, sanguine et passionnée qu'est Marseille ? Non.
Malgré tout, notre direction veut donner une bonne image d'elle auprès des instances directives et n'hésite même plus à sanctionner ses propres supporters, comme ce fût le cas lors de la réception de Dijon ou les South Winners avaient été sanctionnés par la Ligue, et ou notre direction n'a en aucun cas pris notre parti pour nous défendre. Celle-ci considère semble donc compter sur nous uniquement pour montrer tout l'engouement du club et faire ses campagnes de communication comme elle sait si bien le faire...
Le match de demain sera décisif pour la suite de notre saison. C'est donc une raison supplémentaire de tout donner, que ce soit notre cœur ou notre voix pour notre Olympique. Nous sommes Marseillais, nous ne craignons dégun, encore moins une Ligue composée de mastres et une direction qui veut nous cantonner à un rôle de spectateurs dans notre propre stade, nos propres virages. Demain quoiqu'il arrive, quoique vous décidiez, il y a de fortes chances qu'il y ait le feu dans les virages, car l'OM c'est nous, le 12e hOMme !
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La rencontre
Marseille - Monaco
Dim 28/01 à 21H00/2018
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