Ocampos, un départ qui en dit long (04/07/2019)

Lucas Ocampos. Que dire de ton départ, à part qu'il ne me surprend pas de la part de cet OM.

Guerrier limité pour certains, joueur de l'année en progression constante pour d'autres, les analyses techniques importent peu au moment de t'évoquer. L'important est que tu as montré la voie à bon nombre de joueurs, qui composent encore aujourd'hui cet effectif. Contrairement à certains, on ne t'a jamais vu faire un bras d'honneur à une tribune, suite à une performance indigne. Le respect, peut-être. On ne t'a pas non plus entendu te plaindre de ton salaire ou envier celui de tes coéquipiers, toi qui a fait partie des joueurs de l'OM les moins bien rémunérés. La reconnaissance du ventre, sans doute. La défaite n'était pas là pour t'indifférer, et il aurait été difficile de te voir sourire après deux penaltys ratés d'affilée, dans un match synonyme d'élimination directe pour l'OM. Le capitanat à l'OM et ses énigmes.

Impossible également, de te croiser au festival de Cannes ou sous les spots, pendant que ton club souffrait. Que dire de te surprendre régulièrement en surpoids, et douter ainsi de ton hygiène de vie. Le sens du maillot et de ses responsabilités. Par ton engagement constant sur le terrain et ta mentalité, tu as incarné mieux que personne les valeurs olympiennes, aujourd'hui très fréquemment bafouées.

Si ton départ suscite aujourd'hui autant de regrets, c'est certes parce qu'il sera sportivement et de mon avis difficile de te remplacer. Mais c'est surtout parce que tu fais partie des derniers joueurs de cet effectif de l'OM, qui entretenaient encore un lien émotionnel et affectif avec les supporters marseillais. Un repère, un point d'identification si important. Au moment de te quitter, comment ne pas entendre raisonner les propos de Jacques Henri Eyraud. Président de l'OM, qui promettait en mai dernier aux supporters inquiets « les maîtres mots seront le respect de l'institution et la responsabilité que l'on doit ressentir en portant ce maillot, parce que ce n'est pas un maillot comme un autre. »

Ton départ démontre déjà qu'il n'en sera rien, parce que tu as incarné ces valeurs comme personne. L'OM a des raisons d'être inquiet.