#PostScriptOM Octobre noir (29/10/2022)

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#PostScriptOM Octobre noir

Le Samedi 29 Octobre 2022 par Lodimaster

Olympique de Marseille

Après un début de saison fantastique en championnat, l'OM abordait un mois d'octobre chargé et forcément important avec sept matchs au total. Avant même de jouer le dernier de ces matchs, on peut déjà qualifier cette série de désastreuse !

La confiance peut sublimer une équipe aux talents limités et irréguliers. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les olympiens n'avaient aucune raison d'en manquer à l'heure d'aborder ce premier virage de la saison. Pourtant, notre OM vit un octobre noir digne des plus belles heures de feu PSG. 4 défaites, dont 3 en championnat, que les 2 victoires en Ligue des Champions, si belles soient elles, ne parviennent pas à compenser.

Un dauphin en voie de disparition

Fin septembre, le club marseillais était, en apparence, un solide dauphin du championnat, mais ne parvenait pas à sortir de sa torpeur sitôt sur le terrain continental. S'il est toujours en course pour une qualification en huitième de finale de Ligue des Champions, il est désormais 5ème en Ligue 1 après avoir perdu ses 3 derniers matchs. Alors pourquoi ce coup d'arrêt brutal ?

Il se trouve que dans mon dernier #PostScriptOM Alerte virage de la saison, j'avais listé toutes les raisons d'être inquiets dans le détail : le turnover famélique opéré par Igor Tudor dans le onze titulaire, l'absence d'un plan de jeu alternatif adapté aux qualités de Gerson et Payet. À la question de savoir si la situation était grave, j'avais répondu que cela dépendait avant tout des leçons tirées par l'entraîneur olympien pour gérer son effectif.

La leçon des faits n'instruit pas l'homme prisonnier d'une croyance ou d'une formule (Gustave Le Bon)



Force est de constater que Tudor a brillé par son absence de remise en question, alors que des adversaires, comme Lille et Rennes, mieux armés qualitativement que ceux affrontés lors premiers matchs, nous avaient montré qu'ils s'étaient adaptés à notre unique schéma tactique et nos principales forces. De plus, la répétition des matchs jusqu'au mondial de la honte, à un rythme d'un match tous les 3 jours, imposait de concerner un maximum de joueurs afin de réaliser un turnover dans de bonnes conditions de réussite sportive. 

Pourtant, c'est précisément dans cette période dense de 11 matchs à jouer en 6 semaines que le coach croate a choisi de faire confiance à un groupe de joueurs réduits. Ainsi, si on enlève le match contre Ajaccio, Tudor a titularisé seulement 13 joueurs de champ en 5 matchs. N'est-ce pas suicidaire ? Alors que contre Ajaccio, il a aligné une équipe complètement en manque de repères en changeant 7 joueurs titulaires sur les 11 alignés face au Sporting 4 jours plus tôt. C'est incompréhensible de faire des choix si radicaux ? Forcément, quand on change tout en un seul bloc, cela a peu de chances de réussir tout de suite puisqu'il faut un temps d'adaptation. Et bien sûr, faire jouer toujours le même groupe de 13 ou 14 joueurs ne permet pas d'insuffler de la fraîcheur, de reposer les cadres pour les matchs importants, ni de maintenir une concurrence permettant une émulation et une recherche de progrès continu au sein du groupe.

L'important est de tirer une leçon de chaque échec (John McEnroe)


Le bilan après cette série de matchs où Igor Tudor a étalé sa radicalité est suffisamment catastrophique pour se dire qu'il ne perdrait absolument rien à faire autre chose de son effectif. Si le 3-4-2-1 doit rester son schéma préférentiel car une bonne partie de l'effectif, et notamment les recrues du dernier été, y performe sur le papier, il faut absolument prévoir au moins un schéma tactique alternatif confiant des rôles respectifs adaptés aux qualités de Gerson et Payet. Pour moi, dans ce schéma alternatif, il faut mettre un milieu en losange avec en pointe basse au choix Gueye, Rongier ou Veretout, en milieu relayeur droit Guendouzi, en milieu relayeur gauche Gerson et en pointe haute de ce losange Payet ou Harit. Devant ce milieu, j'alignerais une attaque à deux pointes avec Alexis Sanchez et Under en choix préférentiels mais avec la possibilité d'y faire évoluer Dieng et Suarez. Ce schéma ne nous ferait donc plus évoluer qu'avec deux défenseurs centraux et donnerait un rôle un peu moins offensif aux pistons.

L'avantage de disposer de ces deux schémas tactiques est que cela permettrait de concerner beaucoup de joueurs qu'actuellement.  

Igor le serial switcher

Autre domaine où il est urgent que Tudor fasse un retour d'expérience : les changements. Mais que se passe-t-il dans la tête de l'entraîneur croate pour qu'il fasse quasi systématiquement 3 ou 4 de ses changements en quelques secondes ? Vous pensez que j'exagère ? Ne vous cachez pas derrière votre écran, je vous vois ! Contre Ajaccio, il fait 3 changements aux 56 et 57èmes minutes de jeu. À Lisbonne, contre le Sporting, il en fait 3 également à la 64ème, mais soyons honnêtes c'est beaucoup plus logique puisque les lisboètes sont réduits à 9 depuis 4 minutes et que le score est fait. A Paris, il réalise 4 changements entre la 70ème et la 79ème minute, alors qu'on est en panne sèche depuis la 55ème minute et que l'on est menés depuis la mi-temps. Enfin contre Lens, il change de nouveau 3 joueurs d'un seul coup à la 76ème minute; on encaisse un but 2 minutes plus tard; mené 1-0 au Vélodrome, notre serial switcher décide de se jeter à l'attaque (sic) en remplaçant poste pour poste Clauss par Kaboré, alors que Luis Suarez ou Gerson auraient été des choix plus offensifs, à la 80ème minute, soit 4 minutes après avoir réalisé déjà 3 changements. Aucun de ces serial switchs n'a vu l'OM mieux jouer après sa survenue et surtout faire bouger le tableau d'affichage en sa faveur.

Un peu de rose pour clore octobre ?

Il reste un match pour mettre un peu de rose dans ce mois d'octobre olympien bien obscure. J'attends de voir Igor Tudor évoluer dans ces choix car il est évident que certains titulaires habituels vont être au repos avant le match décisif face à Tottenham. Dieng devrait être titulaire par exemple mais comment et par qui sera-t-il épaulé au milieu de terrain ? C'est important sur le long terme, mais ce match à Strasbourg c'est avant tout une urgence pour l'OM. L'urgence de prendre enfin à nouveau 3 points en championnat, l'urgence pour Tudor de trouver de nouvelles solutions pour donner un second souffle à son équipe, l'urgence de retrouver un peu de confiance avant de défier l'ogre anglais mardi, l'urgence de ressouder tout un groupe par une victoire et le bonheur d'un déplacement réussi, l'urgence de voir à nouveau leurs supporters heureux dimanche matin au réveil, l'urgence de ne pas s'enfoncer dans une crise qui remettra le projet voulu cet été par McCourt, Longoria et Ribalta en question !  

La sérénité est une terre inconnue pour les supporters de l'OM ! On le sait, on connaît notre club et c'est sans doute parce qu'on aime cela que l'on naît supporter de ce club magnifique. Mais parce qu'on connaît notre OM, on sait que mardi soir vers 23h, les olympiens auront achevé ce qu'ils avaient commencé lors de la 1ère mi-temps à Tottenham en septembre, c'est-à-dire terrasser les Spurs et se qualifier pour les 8èmes de finale de la Ligue des Champions. Quelle belle façon ce serait de démarrer un novembre bleu et blanc !