OM - Paris : Légendes d'Automne (25/10/2008)

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OM - Paris
Légendes d'Automne

Le Samedi 25 Octobre 2008 par Gandalf

Il est des histoires racontées au travers des âges qui disparaissent aussi vite que les feuilles tombent et que les rides apparaissent, et puis, il est des histoires qui perdurent à travers le temps, restant aussi fraîches que la rosée du matin. Elles se transmettent de père en fils, au détour d'un comptoir ou auprès des compteurs narrant les exploits de leurs héros. Ces histoires sont nommées légendes. Elles offrent avec passion une sorte de déraison totale qui engendre en son sein une totale évasion.

Olympique de Marseille

De cette manière, elles permettent de réchauffer le cœur des opprimés, des personnes en qui l'espoir a perdu sa place. Elles leur prêtent la solidité qui fait leur marque de fabrique, car bien qu'elles puissent être portées aux nues, mises en doutes et ainsi vaciller, elles ne cèdent jamais leur place dans le cœur de leurs possesseurs. Elles se retrouvent alors cœur entre les mains d'inconnus se délectant de la chaleur s'en dégageant, quitte à se brûler les doigts et s'en retrouver corrompu.

Cependant, bien qu'elles perdurent et s'en retrouvent intemporelles, il en ressort qu'elles varient au fur et à mesure qu'elles passent d'une main à une autre. Le tout un chacun tente de s'approprier un bout d'histoire, de le remanier à sa façon, d'y ajouter de nouveaux éléments et c'est alors que cela devient de plus en plus édulcoré.

Mais au fond, ces légendes ne sont-elles pas le moyen de dire avec style, de manière très simple toutes ces choses compliquées dont on a tant rêvé avoir au creux de la main dans notre vie? Elles naissent souvent d'exploits forgés dans le feu de l'action, au gré des vagues déferlantes. Et quand elles passent à la postérité deviennent ainsi des mythes... Heureusement pour nous qu'elles ne deviennent pas mites... Et c'est alors que rentre en compte la brève de comptoir, le petit mot adéquat planté en plein milieu de l'histoire, et qui vient faire dérailler la machine, ou plutôt, lui faire prendre une tournure totalement inattendue.

C'est ainsi que Tapie, attirant les médias tel un aimant créa non pas la femme mais la légende de la rivalité OM-PSG en compagnie d'une chaine cryptée qui de par le flou qu'elle induit sur vos écrans quand vous n'en avez pas l'abonnement adéquat s'est bien gardée d'éclaircir les voiles d'ombre d'une histoire édulcorée au possible. Bien sûr, tout était plus ou moins sous-entendu pour démontrer que cela permettait à chacun d'y trouver son compte, surtout parmi les protagonistes.

Et ce qui est d'autant plus fort, c'est qu'aujourd'hui la légende de la rivalité basée sur une haine du petit provincial envers sa grande capitale, et tout ce qui s'en suit, a perdu de son charme. Le classico n'en est devenu que plus classique à tel point qu'il apparaît aujourd'hui comme plus fade. Pourtant, une légende ne disparaît pas, elle se nourrit dans le secret pour mieux se raviver quand les forces en présence se seront rehaussées.

Pendant plusieurs années, les deux clubs phares du paysage footballistique français n'ont fait que vivoter, traçant des zig zag tels des nains essoufflés de courir après des orques faisant deux fois leur taille (ou plus), alors forcément, la bataille s'en ressentait, comme si Gandalf en perdait sa baguette, ou que Legolas devait se battre non pas contre des Oliphants mais contre Guizmo et sa bande...

Aujourd'hui encore, fini les lancers de flèches avant même le début des hostilités. La platitude a gagné les mémoires et pourtant, Pape Diouf tente de jouer les sorciers quand il le peut pour réveiller les esprits, se jouant des médias en s'abreuvant de ses propres mots, histoire de ne pas passer pour un Oliphant aux pieds d'argile. Rien ne sera cependant jamais plus comme avant même si des étincelles de ce feu au creux de la main pourraient crépiter et faire rejaillir les forces en présence. Attention pour autant à ne pas s'en mordre les doigts (Hein Frodon et Smeagol).

Les légendes sont un précieux avec lequel il ne faut pas trop jouer sous peine de se faire corrompre. M'enfin, je dis ça, il n'y a pas vraiment de sens à chercher derrière tout ça, ni de mystère à percer... Il y a toujours une part de hasard qui fait en sorte de montrer que jamais une légende n'appartient à celui qui l'a raconte.