OM - AC Milan : Mémoires de nos pères (14/09/2009)

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OM - AC Milan
Mémoires de nos pères

Le Lundi 14 Septembre 2009 par Dr Gonzo

Il est de ces batailles épiques qui restent gravées dans l'Histoire et dans les mémoires collectives. Celle du 26 Mai 1993 fait partie de ces faits d'arme. Il y a dix sept ans, Didier Deschamps, alors capitaine de l'équipe marseillaise, soulevait dans la chaleur munichoise la coupe aux grandes oreilles qui fait fantasmer toute l'Europe du football. Ce soir-là, Deschamps le capitaine et ses troupes remportaient ce qui reste, jusqu'à l'heure, le premier et le dernier trophée français dans la plus prestigieuse des compétitions, au nez et à la barbe du grand Milan AC. Ce soir-là, la France exultait, et Marseille bombait le torse devant le monde entier.
Le temps a fait son oeuvre et demain, les deux équipes se retrouveront dans un contexte totalement différent. Alors que le Milan n'a cessé d'asseoir sa position dans la hiérarchie européenne, l'OM a du patienter, attendre son heure dans l'ombre, loin des strass et des paillettes, loin des projecteurs et des feux de la rampe. Marseille la bouillante a fait le dos rond, courbé l'échine, et s'est chauffé les mains dans les flammes de l'enfer pour mieux revenir sur le devant de la scène.
Cette année les olympiens ont de sérieux arguments à mettre en avant. Deschamps, l'ancien capitaine victorieux, est devenu entraîneur, insufflant dès son arrivée une culture de la gagne retrouvée sur la Canebière. Le groupe a une entière confiance en DD et toute la ville rêve de la consécration ultime sur le plan européen. Après le purgatoire, les moments de gloire.

D'ailleurs face à des marseillais vainqueurs du Mans ce week-end, se présentera une formation milanaise qui peine à trouver son rythme de croisière en ce début de saison. Les divers changements au sein du club n'y sont pas étrangers. Leonardo qui a remplacé Carlo Ancelotti sur le banc milanais en est encore à peaufiner son équipe, et c'est certainement le moment idéal pour faire chuter l'ogre milanais. Mais il ne faut pas oublier que les rossoneri ont remporté sept ligues des champions, et quand on sait l'importance de l'expérience dans ce genre de rencontres qui se jouent sur des détails, cette équipe du Milan, même en petite forme, reste un adversaire redoutable.

Les marseillais pourront eux s'appuyer sur les hommes en forme du moment. A commencer par Bruno Cheyrou qui réalise un début de saison fracassant. Au niveau défensif, la grinta et l'expérience de Gabi Heinze de retour en défense centrale aux côtés du roc Souleymane Diawara devraient soulager les olympiens. Comme un symbole, c'est l'attaquant brésilien Brandao, décrié ces temps-ci, et encore buteur ce week-end, qui devrait apporter tout son punch et ses qualités physiques pour aider le capitaine Mamadou Niang sur le front de l'attaque. Les deux cannoniers patentés devraient poser des problèmes à la défense milanaise, à condition d'être efficaces. Car contrairement au championnat, les marseillais devront faire mouche dès qu'ils le pourront pour espérer gagner ce match. Le point d'interrogation réside dans la forme actuelle de la recrue la plus chère de l'OM à l'intersaison. Même s'il a semblé à court de rythme face au Mans, Lucho, fort de expérience en Ligue des Champions, devrait cependant apporter sa pierre à l'édifice. Quand on sait comment le « Comandante » aime ses matches à pression, on ne devrait pas être inquiet quant à son niveau de jeu. Quoi qu'il en soit, il faudra que tout le monde soit à son meilleur niveau pour que l'OM réussisse son entrée en matière dans cette Ligue des Champions version 2009-2010.

Cette rencontre entre l'Olympique de Marseille et le Milan AC sera aussi l'occasion d'ouvrir le livre des souvenirs pour un joueur milanais. En effet, Mathieu Flamini, formé à l'OM et qui a quitté le club en 2004, sera certainement titularisé au milieu du terrain où il semble s'imposer match après match dans le nouveau système mis en place par Léonardo. Le minot voudra, à n'en pas douter, réaliser un grand match pour son retour aux sources et en profiter pour faire taire les critiques qui avaient accompagné son départ pour Arsenal.

Et pour se souvenir de ses glorieux aînés, l'Olympique de Marseille a voulu rendre hommage aux joueurs de 1991 et 1993 en les invitant à la rencontre, comme un symbole, un trait d'union avec le passé. S'il fallait une motivation supplémentaire pour les joueurs à l'heure de rentrer sur la pelouse, ils pourront toujours se retourner et observer l'héritage du club, se battant pour l'Histoire, à la mémoire de leurs pères.