Paris 0-1 OM : La boucherie - La légende de l'OM (8/30) (31/12/2012)

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Paris 0-1 OM
La boucherie - La légende de l'OM (8/30)

Le Lundi 31 Décembre 2012 par Lupin

Les PSG-OM du début des années 90 laissent un souvenir forcément mitigés. Le fan de foot était consterné face au « spectacle » offert : tacles violents, accrochages incessants, invectives... Oui mais le supporter de l'OM se souvient aussi d'une série d'invincibilité délicieuse. Une seule défaite entre 1988 et 1994 ! Le pire classico de l'histoire se déroule peut-être ce Vendredi 18 Décembre 1992. La semaine précédant le match donne le ton. Les Parisiens sont furieux face à la domination olympienne et sont prêts à tout pour prendre leur revanche et le pouvoir. David Ginola promet « la guerre » aux Marseillais. Arthur Jorge, sympathique coach parisien, remet trois louches d'huile sur le feu, parle d'enfer et affirme « on va leur marcher dessus ». Ce qui parait très prétentieux quand on connait la puissance athlétique des phocéens... Tapie imprime l'article en question, l'agrandit et l'affiche dans le vestiaire de l'OM. Rien de tel pour décupler l'envie et la rage de ses joueurs. Quand Di Meco, Casoni, Boli and co sont enragés, on ne répond plus de rien...

Côté Parisien Weah est forfait, de même que l'arrière droit Sassus mais les autres stars sont là : Lama – Llacer (poète parisien) – Roche – Ricardo – Colleter – Le Guen – Guérin – Fournier – Valdo – Ginola – Calderaro
Dutruel, Kombouaré, Germain, Bravo et Simba sont sur le banc

Raymond Goethals aligne le 11 suivant. Un 11 défensif, de combat : Barthez – Angloma – Boli – Casoni – Desailly – Di Meco – Eydelie – Deschamps – Sauzée – Pelé – Boksic. Voller, touché à l'épaule, débute sur le banc en compagnie de Videau, Dobrovolski, Amoros et Durand.

Monsieur Girard est le malheureux arbitre chargé de compter les coups. On peut s'étonner de ce choix, un chirurgien aurait été plus indiqué...

La première mi-temps est un combat acharné, terrible. Personne ne veut reculer d'un centimètre dans les impacts. On ne voit pas de football (les artistes comme Pelé ou Valdo sont des âmes égarées dans cette guerre de tranchée). La majorité des grosses fautes sont Marseillaises, il faut bien le reconnaitre. Casoni prend le premier jaune à la 13ème minute suite à un gros tacle sur Guérin. On assiste à un duel de gros bras, mélange entre une partie d'échecs de haut vol avec Jorge et Goethals aux commandes et un combat de catch. Di Meco est « exemplaire » dans ce domaine. Arbitré aujourd'hui il aurait été très vite exclu.

Malgré la pelouse exécrable et ce contexte vraiment particulier, on voit un peu de foot parfois. Aucune occasion de but digne de ce nom en 20 minutes mais à la 21ème Alen Boksic surgit et ouvre le score ! Suite à un coup franc (sanctionnant la 16ème faute en 21 minutes !) côté droit Boli reprend de la tête et remet sur le Croate. Boksic ne laisse pas passer l'occase. 0-1

Sauzée prend un jaune à son tour à la 31ème minute. Fauchage sur Guérin. Même sanction pour Basile Boli une minute plus tard, Ginola a volé, une fois de plus... A la 35ème Fournier est lui aussi averti, anti jeu face à Deschamps. Sauzée expédie un missile, malheureusement pas cadré.
Mi-temps ! Un tir cadré un but. Mais aussi 33 fautes en 45 minutes :





C'est en seconde période qu'on assiste au premier tir cadré du PSG ! Suite à une faute de... Di Meco, le coup franc est rapidement joué mais Barthez se couche bien sur la frappe excentrée de Ginola. Mais l'OM ne se laisse pas faire et Boksic part affronter Lama, bien servi en profondeur par Deschamps. Lama plonge superbement dans les pieds du Croate. Dans ce début de 2ème mi-temps on a, un peu, moins de faute et un plus de foot. Superbement lancé par Le Guen, Ginola fausse compagnie à la défense olympienne mais est gêné par le retour de Boli. Barthez détourne en corner. Il va faire mieux dans la foulée et sauver son équipe : sur le corner Roche reprend de la tête et croit égaliser. Mais Barthez sauve, du nez !

Cette éclaircie sportive ne dure pas. Quelques projectiles visent les joueurs Marseillais, Barthez s'accroche avec des remplaçants parisiens... Mais pendant ce temps l'OM conserve son avantage et les minutes défilent...
« Oh là là Di Meco ! Il y est. Di Meco est au vestiaire à mon avis !! Di Meco va partir au vestiaire... ». Charles Biétry se trompe. L'arbitre accorde un énième sursis à l'olympien suite à une nouvelle faute sur Fournier. Mais Goethals a senti le danger et sort le bouillant latéral Marseillais. Amoros fait son entrée. Les attroupements, algarades et autres invectives se multiplient, on en voit beaucoup plus que de belles actions sur une pelouse déplorable.

Mais la victoire n'est pas acquise ! Ginola mange la feuille de match à 20 minutes. Lancé à la limite du hors jeu par Guérin, il efface Barthez, s'excentre un peu mais choisit un centre tir qui est la pire des solutions : avec un tir il marque, avec un centre il trouve Calderaro seul face aux buts vides... L'OM a eu très chaud cette fois.

Ginola continue de se montrer menaçant. A la 75ème il s'offre un slalom spécial dans la défense adverse mais a la bonne idée de frapper dans le petit filet. Dans la foulée Voller remplace Boksic, précieux buteur dans un match ingrat pour lui. Sauzée frappe un coup franc qui passe de peu au dessus de la transversale. La fin de match est marquée par quelques simulations (Sauzée, Voller) et autres mains volontaires (Bravo). Angloma prend un jaune, lui aussi.

Le PSG se lance à l'assaut. Mais Barthez veille et sauve son équipe face à Ricardo. Dans les derniers instants, Ginola, encore se troue complètement. Seul face à Barthez, avec la balle d'égalisation au bout du pied, il écrase sa frappe. On hésite entre le mouahaha et le oufffffff.

Fin du match ! L'OM s'impose 1-0 au Parc des Princes. Les joueurs exultent et savourent avec leurs supporters. On hésite entre l'amertume face à ce triste spectacle et la joie de la victoire en terre hostile, encore et toujours l'OM triomphe...





Les décla de l'après match valent leur pesant de cacahuètes :
Bernard Lama : "Les Marseillais sont des voyous et je suis bien placé pour le dire puisque j'en côtoie en équipe de France. C'est honteux ! Ils donnent l'image de ceux qui les dirigent. Je suis heureux de ne pas être Marseillais"
Goethals : A Paris, ils avaient dit qu'ils voulaient nous marcher dessus. Pensez donc. Boli, Casoni, Di Méco, on ne leur marche même pas sur les pieds."

Interrogés ces dernières années, les protagonistes de l'époque reconnaissent, un peu gênés, que ce match n'était pas franchement un exemple... Di Meco « Si je veux dégoûter mon fils du foot, je lui montre PSG – OM 92 ». Peut-être. Sûrement même. Mais quel combat ! Et quelle victoire !!