L'OM aux deux visages - 2012 ? La preuve par dix ! (1/3) (02/01/2013)

Actualité

L'OM aux deux visages - 2012 ? La preuve par dix ! (1/3)

Le Mercredi 02 Janvier 2013 par pyrOMan

L'année civile 2012 achevée, il est temps de dresser le bilan que l'on qualifiera de mitigé (tout au moins en championnat) puisqu'à cheval sur deux saisons diamétralement opposées. Mais, il est aussi paradoxal puisque la deuxième partie de saison 2011/2012 et une réussite en coupes, beaucoup moins en championnat alors que les six mois suivant, l'inverse se produit.
Entre le départ de Deschamps, le retour de Brandao, la campagne Européenne, la victoire en coupe de la Ligue ou la perdition en championnat, l'actualité olympienne de la deuxième partie de saison dernière aura été animée. Logique après tout, on parle de l'OM !


Olympique de Marseille

Coupe de la Ligue, et de trois !
Quant à faire, autant bien débuter cette rétro' et à ce titre nous avons décidé de placer la victoire en Coupe de la Ligue sur la première place du podium. Coupe en papier mâché ou pas, il n'en reste pas moins que c'est un titre ; d'ailleurs, les pensionnaires de L1 alignent de plus en plus leurs équipes-types dans cette compétition. Déjà vainqueur en 2010 et 2011, l'OM remet donc le couvert dans cette compétition, éliminant tour à tour le RC Lens, Caen, Nice avant de s'imposer enfin face à l'OL, ce qui vous en conviendrez ajoute une saveur supplémentaire à la victoire.
Comment ne pas associer à ce succès le buteur Brésilien Brandao qui va presque à lui seul être décisif dans la dernière ligne droite de la compétition. Auteur du but de la victoire face à Nice (2-1), ce dernier récidive au stade de France, alors que l'on joue les prolongations... Jusque là les deux Olympiques n'avaient réussi à se départager et l'entrée en jeu à la 96ème du joker de luxe décidera du vainqueur. Huit minutes plus tard, ce dernier, d'une frappe à ras de terre entre les jambes de Lloris, est en effet à la finition. L'OM remporte ainsi sa troisième Coupe de la Ligue de rang, du jamais vu. Mais surtout, obtient un billet inespéré pour l'Europe alors qu'il est à l'agonie en championnat...
Néanmoins cette Coupe de la Ligue, c'est aussi celle d'un autre hOMme...

Deschamps, 3 ans et puis s'en va
Didier Deschamps bien sûr ! La "Desche" qui remporte là sa quatrième Coupe de la Ligue (une avec l'AS Monaco, trois avec l'OM) est aussi l'un des grands artisans de ce succès. Adepte de la culture de la gagne, ce trophée restera en outre le dernier des six qu'il a remportés avec l'OM en trois ans de coaching. Ce dernier déclarera au passage : "Tous les titres sont beaux. C'est difficile d'en gagner. Ce soir, c'est le sixième en trois ans. Ça fait quand même une moyenne de deux par saison. Il y a de quoi être fier. Le mérite en revient avant tout aux joueurs. Évidemment, ça ne changera rien à l'analyse de notre saison. Mais ce titre, personne ne pourra me l'enlever. Même mes pires ennemis." Voilà qui est dit...
Le mandat de Deschamps n'aura ainsi pas été tout rose. Si ce dernier permet à l'OM de mettre fin à 17 ans de disette, il semble inculquer une stratégie certes payante sur le plan des résultats mais terriblement ennuyeuse au niveau du spectacle. Après une saison 2010 euphorique marquée par le doublé championnat-Coupe de la Ligue, le jeu se détériore peu à peu, les départs de Koné, Niang ou Ben Arfa n'y étant sans doute pas étrangers. A l'image de Lucho, l'OM ne fait donc rêver que très rarement par son niveau de jeu, mais au niveau des résultats, la seconde place en championnat agrémentée d'une Coupe de la Ligue, d'un trophée des Champions et d'un huitième de finale de Champion's League est plus qu'acceptable en 2010/2011. Mais 2011/2012 n'accouchera hélas pas du même bilan. Certes l'OM remporte un nouveau titre. Certes l'OM arrive jusqu'en quarts de la Coupe aux Grandes Oreilles, mais l'OM est aussi à côté de ses pompes en championnat où il terminera 10ème (derrière Evian !). L'OM n'est plus que l'ombre de lui même au niveau du jeu aussi et certaines défaites comme celles conjuguées au Vél' face à Dijon et à Quevilly ont du mal à passer. Si bien que la colère commence à gronder ! Les groupes de supporters prennent "DD" en grippe tout comme une partie de la presse, si bien qu'un départ en fin de saison du technicien semble inéluctable. Et départ il y aura à la faveur du poste dont il rêvait tant : manager de l'Equipe de France. Une page se tourne donc à l'OM, adieu Deschamps, bienvenue Baup !

La qualification à Giuseppe Meazza, comme un symbole !

Tout supporter qui se respecte a cette image en tête, celle de Didier Deschamps avec dans les mains la Coupe de la Ligue des Champions un certain soir de mai 1993... L'histoire de l'OM avec l'Europe est longue et tourmentée mais elle n'en est que plus belle.
Cette campagne européenne 2012 ne déroge pas à la règle. Ainsi l'OM passera par tous ses états aussi bien en poules qu'en phase finale. Maseille débute pourtant bien avec deux victoires mais les trois rencontres suivantes sans succès (2 défaites, 1 nul) le mettent dans une situation précaire. Pour s'assurer un huitième de finale, l'OM devra s'imposer dans l'antre si chaud de Dortmund. La victoire ne sera que plus belle (voir par ailleurs) ! Mené 2-0 au bout de 30 minutes, plus grand monde ne croit en la qualif' alors même que l'Olympiakos est en train de cuisiner un Arsenal déjà qualifié. Quand bien même, la révolte est en marche. Rémy donne l'impulsion en réduisant la marque juste avant l'entrée aux vestiaires (45ème). Mais la seconde période n'en sera que plus stressante, cardiaques s'abstenir ! Finalement Dédé Ayew d'abord, Valbuena ensuite vont renverser la situation. Orgasmique ! L'OM se qualifie pour la seconde fois consécutive en huitièmes. Ce sera le vainqueur de l'édition 2010 en personne, le grand Inter. Mais le club transalpin n'est pas au mieux et les espoirs des Olympiens ne paraissent pas insensés... La victoire au Vélodrome dans une ambiance qui se faisait rare confirme tous ces espoirs.
Le 13 mars 2012 à Giusepe Meazza, l'OM a rendez-vous avec l'histoire. Et les supporters ne s'y sont pas trompés, un parcage de malade mental composé de plus de 5000 fadas est venu encourager ses troupes (voir ici). Le décor est planté, plus de 62 000 spectateurs viennent assister au spectacle et l'OM tient le choc. 0-0. Les minutes s'égrènent. La qualification se rapproche. Mais c'était compter sans ce diable de Milito qui remet les deux équipes à égalité sur les deux manches (1-1). Alors que l'on semble aller droit vers les prolongations, le coaching va alors s'avérer décisif. Brandao encore et toujours va envoyer l'OM au paradis. D'un contrôle du dos pour le moins bizarre ce dernier enchaîne vite et trompe le gardien. Ce but vaut de l'or en barre alors que l'on est dans le temps additionnel ! Le penalty de Pazzini ne changera rien. L'OM se qualifie à la faveur du but à l'extérieur.
Malgré la double défaite face au Bayern en quarts, le contrat est plus que rempli en ce qui concerne l'Europe...

Brandao, un retour décisif
Comment ne pas évoquer Brandao, ce grand d'un mètre 89 au profil si atypique... Le Brésilien est recruté au Shaktior Donestk au mercato d'hiver 2009. Très populaire en Russie, il vient alors renforcer l'attaque marseillaise fort de bonnes statistiques des cinq ans passés en Ukraine. Ce dernier ne tardera pas à s'imposer à l'OM avec le profil d'un attaquant remiseur tout en marquant 6 buts (en seize rencontres). L'année suivante, il en inscrit huit en championnat, la saison du titre, tout va bien alors...
Mais c'est là que ça se gâte et la saison 2010-2011 va être celle des railleries et de critiques incessantes sur ses performances et sa technique il est vrai pas des plus élaborées. Le but face à Chelsea qui offre à l'OM une victoire de prestige est oubié tant le buteur reste muet en championnat (un but seulement)... "J'ai pas touchaooo !" (surnom attribué après une discussion avec l'arbitre de la finale de CdL 2010) est en plus accusé d'un viol par une jeune femme (il a heureusement depuis bénéficié d'un non-lieu). Cette affaire bien malgré lui écorne encore davantage son image si bien que ce dernier rentre au pays pour jouer à Cruzeiro puis au Gremio. Plus personne ne croit alors en une réapparition du buteur banni sur la Canebière...
Et pourtant elle s'effectuera. Brandao, tant apprécié dans le vestiaire olympien, fait son grand retour à l'hiver dernier... La suite vous la connaissez : Brandao se montre décisif et marque face à l'OL en championnat, il plante aussi à trois reprises en Coupe de France... mais surtout, il inscrit les deux buts décisifs en Coupe de la Ligue et celui au moins aussi important à Giuseppe Meazza. Alors que son bail ce termine, Brandao aura conclu sa carrière olympienne sur une bonne note. Malgré une saison où il est totalement passé au travers et une technique faible, on a envie de retenir de ce Brésilien sympathique son coeur et sa combativité, ainsi que son altruisme. Ce dernier s'est depuis rapatrié dans le Chaudron en tant que joker de luxe, un poste qui lui va si bien...

En championnat ? Un OM à la dérive...
Ce parcours européen aussi beau soit-il ne doit pas non plus faire oublier le parcours en championnat. Les chiffres hélas parlent d'eux-mêmes puisque sous l'ère Deschamps, l'OM en L1 c'est seulement 4 victoires pour 5 nuls et 10 défaites en 2012 ! C'est un mois de mars où en huit rencontres, l'OM ne trouvera pas la voix du succès avec un seul et unique match nul ! C'est un mois où l'OM va connaître la défaite face à des clubs tels qu'Ajaccio, Dijon (au Vél') ou Quevilly. Pire, le club phocéen n'emportera pas la moindre victoire du 22 février au 14 avril (soit 12 matches !), jour de Finale de Coupe de la Ligue. Mais il serait trop facile de tout incomber à Deschamps, comme il serait trop facile de tout lui épargner. Sans doute la belle campagne européenne aura fatigué et les organismes et les esprits d'un OM véritablement aux deux visages. Capable du meilleur comme du pire. La fin, on la connait. Marseille va clôturer sa saison comme elle l'avait débutée, c'est-à-dire mal, et c'est Sochaux une nouvelle fois qui en profitera. Mais après la Coupe de la Ligue, les têtes semblaient alors déjà être ailleurs, les meubles sauvés, certains, annoncés sur le départ, tout comme Deschamps, pensent à leur avenir. D'autres sans doute à la plage de sable blanc et aux cocotiers. Que voulez-vous, quand ça ne veut pas sur le terrain... Bref de toute évidence l'OM devra se reconstruire car les échéances arrivent vite (les barrages d'Europa League en tête) et l'on attend du mouvement dans l'effectif, mais aussi le nouveau successeur de Deschamps...

La suite ? La semaine prochaine.