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#Répression : En route vers un stade Vél' à l'anglaise ?
Le Vendredi 24 Février 2017 par pyrOMan
Hier l'OM annonçait via son site officiel une nouvelle signalétique présente dans le stade. Une signalétique qui suit l'air du temps, et la répression exacerbée envers les supporters de football.
En septembre dernier, lors de son investiture Frank McCourt déclarait : « Je veux créer la meilleure expérience possible pour le supporteur de l'OM, la meilleure ambiance de toute la Ligue. Je veux créer un club modèle, qui fera le plaisir de toute la communauté des fans. » En février et alors que les supporters Marseillais n'ont pas fait de vague, l'OM lance donc une signalétique. La plus marquante sans doute, pour tout supporter de l'OM qui se respecte : « pas besoin d'un fumi pour mettre le feu au stade ! ». Alors que la nouvelle direction disait vouloir tenir compte de l'histoire du club, elle semble tout à coup victime d'une amnésie soudaine.
N'en déplaise à certains, Marseille est le terreau du mouvement ultra Français. Au tout début des années 1980, quelques jeunes supporters Marseillais décident de traverser les Alpes pour apprendre la culture ultra Italienne et le mouvement Ultra né vers la fin des années 1960 chez les Transalpins. De cette apprentissage découlera en 1984 la création du premier groupe ultra Français, le Commando Ultra' 84. S'en suivront de nombreux groupes à Marseille et dans les autres villes françaises.
Pourquoi revenir si loin en arrière ? Pour montrer à quel point la culture ultra fait partie de l'ADN de l'OM. Et donc de facto à quel point le fumigène a accompagné les heures les plus glorieuses de son histoire. Pourtant, depuis quelques années, une chasse au fumigène tout bonnement ridicule s'exerce dans les stades, en particulier en France. Le procureur de Bastia suite à la condamnation à 15 jours de prison ferme d'un supporter de Saint-Etienne pour la prétendue utilisation d'un fumigène : « Le fait d'introduire des fumigènes dans une enceinte sportive est interdit. C'est un délit puni d'emprisonnement, d'amende et éventuellement à titre complémentaire d'une interdiction de fréquenter des stades. » Il ajoute : « La réponse de l'individu sur le côté festif est un peu effacée par l'interdiction légale d'une part et les questions de sécurité d'autre part. Ces engins peuvent être dangereux »
La dangerosité, venons-en. Il n'y a eu que très peu de cas de blessures suite à leur utilisation. Et pourtant dès 1993 l'éventail législatif répressif se met peu à peu en place. Alors que l'OM enchante les cœurs avec sa victoire en Champion's League, la "loi Alliot-Marie"' portant sur la sécurité lors des manifestations sportives est votée la même année. L'excellent article de Rue89 résume « l'utilisation ou l'introduction de « fusées ou d'artifices » est interdite dans les enceintes sportives, sous peine d'une amende et d'une peine de prison. Dans les faits, l'interdiction se borne aux stades de foot. Les fumigènes ont toujours été vus comme effrayants, symbole d'un hooliganisme fantasmé. Ils sont autorisés partout ailleurs. Des arrivées de transat aux compétitions de ski en nocturne, en passant par les manif' ou même les stades de foot amateur, personne ne se gêne pour "craquer une torche". » On pense aussi aux manifestations...
C'est effectivement là que le bas blesse. La stigmatisation du football et de ses supporters est une nouvelle fois criante.
Comparée à la répression actuelle, la période 1993-2009 est presque une sinécure pour les supporters. Prévaut à cette période la règle du « pas vu, pas pris », la Ligue se contentant d'envoyer des amendes, parfois sévères aux clubs. Et puis, en 2009, tout s'accélère. Pascal Garibian est nommé président de la Commission de Discipline de la LFP. Fin mai, la France est déclarée organisatrice de l'Euro 2016. Les pouvoirs publics et la Ligue ne perdent pas de temps et donnent à la répression une toute autre tournure. Eté 2010, la commission de discipline exhorte les clubs à porter plainte nominativement contre les supporters allumant des fumigènes. Une pratique qui va se répandre bien trop souvent. Le cas de Sancho, cet IDS Marseillais que nous avions interviewé est un cas d'école. Alors qu'il était au tribunal pour avoir jeté un pétard, le malheureux voit face à lui un avocat mandaté par l'OM.
Depuis quelques années et en particulier sous la présidence Labrune, le club s'est totalement désolidarisé de ses groupes de supporters. Lors de l'intérim Ciccolunghi, l'homme fort du club n'avait pas hésité à menacer le Commando Ultra' de ne plus lui vendre de places pour les déplacements en cas de récidive. La raison ? Plusieurs pots de fumée avaient été utilisés lors d'OM/Nantes. Précision utile : s'il faut déjà le faire exprès pour se brûler avec une torche, les pots de fumée ne revêtent pour leur part aucun risque sur l'intégrité de quiconque.
Face à cette répression les médias en particulier télévisuels utilisent les fumigènes quand ça les arrange. Les craquages de fumigènes sont exhibés pour les bande-annonce et la recherche d'audimat, en revanche, lors des directs, ils sont fustigés par les commentateurs. Business oblige.
N'en déplaise aux autorités et à la Ligue, qui rêvent de stade à l'anglaise, la culture ultra s'est solidement installée en France. En terme de santé publique, entre un spectateur qui mange ses chips et ses pop corns et des supporters debout qui se dépensent physiquement, le calcul devrait d'ailleurs davantage pencher vers ce type de supporteurisme...
Et pourtant... si cette nouvelle signalétique n'est pas bien méchante pour l'heure, elle en dit long en revanche sur la position du club qui semble-t-il, travaillera main dans la main avec les autorités et la Ligue pour lutter contre cette "grande criminalité du fumigène". Et si, au fond, l'ambiance, en perte de vitesse dans le stade, était liée à cette répression ? Et s'il fallait davantage se soucier de retrouver un stade uniquement bleu et blanc ? Et, si n'en déplaise à l'OM, les fumigènes étaient un atout indéniable pour mettre le feu dans le stade ?
Sources :
- Les fumigènes, une arme criminelle dans le foot mais pas ailleurs
- A l'ombre pour un fumigène
En septembre dernier, lors de son investiture Frank McCourt déclarait : « Je veux créer la meilleure expérience possible pour le supporteur de l'OM, la meilleure ambiance de toute la Ligue. Je veux créer un club modèle, qui fera le plaisir de toute la communauté des fans. » En février et alors que les supporters Marseillais n'ont pas fait de vague, l'OM lance donc une signalétique. La plus marquante sans doute, pour tout supporter de l'OM qui se respecte : « pas besoin d'un fumi pour mettre le feu au stade ! ». Alors que la nouvelle direction disait vouloir tenir compte de l'histoire du club, elle semble tout à coup victime d'une amnésie soudaine.
N'en déplaise à certains, Marseille est le terreau du mouvement ultra Français. Au tout début des années 1980, quelques jeunes supporters Marseillais décident de traverser les Alpes pour apprendre la culture ultra Italienne et le mouvement Ultra né vers la fin des années 1960 chez les Transalpins. De cette apprentissage découlera en 1984 la création du premier groupe ultra Français, le Commando Ultra' 84. S'en suivront de nombreux groupes à Marseille et dans les autres villes françaises.
Pourquoi revenir si loin en arrière ? Pour montrer à quel point la culture ultra fait partie de l'ADN de l'OM. Et donc de facto à quel point le fumigène a accompagné les heures les plus glorieuses de son histoire. Pourtant, depuis quelques années, une chasse au fumigène tout bonnement ridicule s'exerce dans les stades, en particulier en France. Le procureur de Bastia suite à la condamnation à 15 jours de prison ferme d'un supporter de Saint-Etienne pour la prétendue utilisation d'un fumigène : « Le fait d'introduire des fumigènes dans une enceinte sportive est interdit. C'est un délit puni d'emprisonnement, d'amende et éventuellement à titre complémentaire d'une interdiction de fréquenter des stades. » Il ajoute : « La réponse de l'individu sur le côté festif est un peu effacée par l'interdiction légale d'une part et les questions de sécurité d'autre part. Ces engins peuvent être dangereux »
La dangerosité, venons-en. Il n'y a eu que très peu de cas de blessures suite à leur utilisation. Et pourtant dès 1993 l'éventail législatif répressif se met peu à peu en place. Alors que l'OM enchante les cœurs avec sa victoire en Champion's League, la "loi Alliot-Marie"' portant sur la sécurité lors des manifestations sportives est votée la même année. L'excellent article de Rue89 résume « l'utilisation ou l'introduction de « fusées ou d'artifices » est interdite dans les enceintes sportives, sous peine d'une amende et d'une peine de prison. Dans les faits, l'interdiction se borne aux stades de foot. Les fumigènes ont toujours été vus comme effrayants, symbole d'un hooliganisme fantasmé. Ils sont autorisés partout ailleurs. Des arrivées de transat aux compétitions de ski en nocturne, en passant par les manif' ou même les stades de foot amateur, personne ne se gêne pour "craquer une torche". » On pense aussi aux manifestations...
C'est effectivement là que le bas blesse. La stigmatisation du football et de ses supporters est une nouvelle fois criante.
Comparée à la répression actuelle, la période 1993-2009 est presque une sinécure pour les supporters. Prévaut à cette période la règle du « pas vu, pas pris », la Ligue se contentant d'envoyer des amendes, parfois sévères aux clubs. Et puis, en 2009, tout s'accélère. Pascal Garibian est nommé président de la Commission de Discipline de la LFP. Fin mai, la France est déclarée organisatrice de l'Euro 2016. Les pouvoirs publics et la Ligue ne perdent pas de temps et donnent à la répression une toute autre tournure. Eté 2010, la commission de discipline exhorte les clubs à porter plainte nominativement contre les supporters allumant des fumigènes. Une pratique qui va se répandre bien trop souvent. Le cas de Sancho, cet IDS Marseillais que nous avions interviewé est un cas d'école. Alors qu'il était au tribunal pour avoir jeté un pétard, le malheureux voit face à lui un avocat mandaté par l'OM.
Depuis quelques années et en particulier sous la présidence Labrune, le club s'est totalement désolidarisé de ses groupes de supporters. Lors de l'intérim Ciccolunghi, l'homme fort du club n'avait pas hésité à menacer le Commando Ultra' de ne plus lui vendre de places pour les déplacements en cas de récidive. La raison ? Plusieurs pots de fumée avaient été utilisés lors d'OM/Nantes. Précision utile : s'il faut déjà le faire exprès pour se brûler avec une torche, les pots de fumée ne revêtent pour leur part aucun risque sur l'intégrité de quiconque.
Face à cette répression les médias en particulier télévisuels utilisent les fumigènes quand ça les arrange. Les craquages de fumigènes sont exhibés pour les bande-annonce et la recherche d'audimat, en revanche, lors des directs, ils sont fustigés par les commentateurs. Business oblige.
N'en déplaise aux autorités et à la Ligue, qui rêvent de stade à l'anglaise, la culture ultra s'est solidement installée en France. En terme de santé publique, entre un spectateur qui mange ses chips et ses pop corns et des supporters debout qui se dépensent physiquement, le calcul devrait d'ailleurs davantage pencher vers ce type de supporteurisme...
Et pourtant... si cette nouvelle signalétique n'est pas bien méchante pour l'heure, elle en dit long en revanche sur la position du club qui semble-t-il, travaillera main dans la main avec les autorités et la Ligue pour lutter contre cette "grande criminalité du fumigène". Et si, au fond, l'ambiance, en perte de vitesse dans le stade, était liée à cette répression ? Et s'il fallait davantage se soucier de retrouver un stade uniquement bleu et blanc ? Et, si n'en déplaise à l'OM, les fumigènes étaient un atout indéniable pour mettre le feu dans le stade ?
Sources :
- Les fumigènes, une arme criminelle dans le foot mais pas ailleurs
- A l'ombre pour un fumigène
« OM 3-0 Paris : #Rétro : Le jour où l'OM conquit le Qatar avant la traversée du désertOM - Paris : Pour notre honneur ! »
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