Le Jeudi 02 Avril 2020 par Fanalink
"L'OM a été au centre de ma vie."
"On naît, on vit, on part, on est tous de passage. On se succède les uns aux autres. C'est la loi de la nature."
Pape Diouf, c'est bien plus qu'un jeu.
Marseille pleure, l'OM perd une légende...
Pape DIOUF est né au Tchad, a grandi au Sénégal pour débarquer à Marseille le 25 avril 1970, avec 150 Francs en poche et un costume gris dans sa valise. Son histoire, c'est le récit d'une immigration, de sa culture qui s'ajoute à la culture cosmopolite Marseillaise. Une histoire d'amour qui ne pouvait mieux commencer. C'est celle d'un homme qui débarque sur le port avec presque rien, passionné de ballon, qui deviendra le président de la plus grande institution Marseillaise : l'Olympique de Marseille. C'est l'histoire d'une ascension sociale, de nombreuses batailles, mais c'est aussi l'histoire d'une légende, qui sera compté de génération en génération. C'est l'histoire d'un nom, qui ne sera jamais oublié de la culture bleue et blanche et d'une ville entière.
Né d'un père gaulliste lui-même né en 1899 comme l'OM, médaillé de la légion d'honneur, et d'une mère altruiste et généreuse qu'il considérait comme une sainte. Mababa Diouf, dit Pape Diouf, suit un enseignement religieux chrétien tout en étant musulman. Un parcours particulier qui lui aura certainement permis de s'adapter aux mélanges des croyances et des cultures, sans jamais s'éloigner de la sienne. Pape Diouf prend la mer du Sénégal jusqu'à Marseille en 1970, pour ce qu'il pense être une école militaire. Il se rendra vite compte que son père l'a envoyé en France pour s'engager dans l'armée. Il s'y refuse. Il utilisera même plus tard toutes les ruses possibles pour éviter son service militaire.
Il commence comme coursier à l'IPEM, en prétendant connaître Marseille comme sa poche. La supercherie ne durera pas. Mais il gardera son poste pendant un an.
Il deviendra ensuite manutentionnaire, puis pointeur à la gare d'Arenc. Et quelques années plus tard employé de bureau à La Poste. Logeant d'abord chez des connaissances puis dans un foyer, il parviendra à se hisser aux sommets. Passionné de ballon, il se retrouve très vite au stade Vélodrome et sa passion pour le club phocéen deviendra plus grande. Il l'explique lui même dans son livre : "Le premier lieu public que j'ai réellement fréquenté, dans la ville, était le stade Vélodrome. Quelques jours après mon arrivée à Marseille, j'avais assisté à un match amical contre le Dukla Prague, je crois, je m'étais glissé parmi les 2 000 personnes qui avaient assisté à cette rencontre de milieu de semaine, dans le nouveau Vélodrome qui venait de supprimer la piste en cendrée qui l'entourait. A compter de ce jour, je n'ai plus manqué un match. J'allais aux populaires, sous la tribune Ganay, le billet coûtait quatre francs. C'était des places debout, bien sûr."
Tout n'a pas été facile pour notre Pape puisque très jeune, il perdra son frère aîné, Makhtar, qui décédera dans une rixe au terme d'une soirée à Marseille. Il commencera à découvrir Marseille, ville aux différents charmes et particularités. "Le 25 avril 1970, le mistral était près de déraciner tous les arbres de Provence. Je ne connaissais pas ce vent. J'ai appris très vite ses principes historiques : trois jours, six jours, neuf jours. Cette fois-là, ma première fois, il a duré neuf jours..."
Quelques temps plus tard, poussé par Anne Marie, une employée de l'agence pour l'emploi et sa compagne de l'époque, il passe les examens d'entrée à l'université et suit 2 ans de cours à Sciences Po tout en travaillant.
Mais c'est sa rencontre avec Tony Salvatori qui le mènera dans le milieu du sport, employé aux PTT, il commencera à être pigiste pour les pages du basket de la Marseillaise, pour très vite avoir sa propre rubrique hebdomadaire et à travailler au service correction. C'est lors de l'été 1976 suites à de nombreuses absences qu'il couvre L'OM pendant une quinzaine de jour.
"C'est leur monde que je voulais rejoindre, et c'est sur l'OM que je voulais écrire."
Apres plusieurs éloges des lecteurs de la Marseillaise au sujet de Pape Diouf, il devient alors journaliste professionnel pour la page des sports et est rapidement en charge de L'OM. Insistant pour que la Marseillaise trouve le budget pour l'envoyer couvrir les déplacements de l'Olympique de Marseille, puisque la Marseillaise ne suivait jusqu'à lors que les matchs à domicile.
"Pendant cette période, j'ai acquis la conviction qu'en matière de journalisme il n'y a rien d'inné. Plus exactement, je ne crois pas au talent d'écriture inné. Il doit bien y avoir des génies en la matière, de la même manière qu'il y a eu Pelé en football, Van Gogh en peinture et Berlioz en musique, mais j'ai toujours constaté l'évidence que le talent se travaille."
En 1982, il reçoit le prix Martini régional du meilleur article de sport. En 1983, il finit 2eme et en 1984 il le gagne à nouveau.
Voici quelques lignes exhumées de ses articles à la Marseillaise qui vous aideront à mieux comprendre le personnage de l'époque et son talent : « Dehors, il fait chaud et lumineux. L'atmosphère a du mal à se rafraîchir. La ville s'ouvre à ses occupations. Pour les exempts d'obligations quotidiennes, la mer constitue l'ultime liberté absolue. Ici, soleil rime avec mer. Associations automatiques, oppositions hyperboliques. Place de la Rénovation. Le cœur de la ville. C'est là, dans ce périmètre étouffé par les embouteillages, que commence ma traversée du sport insulaire. Avec pour seuls bagages, les noms de Trésor, Rousseau, Cachemire, Lamitié, Rega et quelques autres. »
Pape Diouf et l'OM, l'histoire continue
Ses articles et sa présence autour de l'OM se font de plus en plus remarquer, il connaît aussi bien le football que l'OM comme sa poche. Avec une manière de parler exceptionnelle, il en est souvent arriver à tacler certains acteurs du football.
"Une de mes apostrophes, dans le vestiaire de l'OM, à l'égard de Robert Buigues, alors milieu de terrain de l'équipe : « Mon cher Robert, je crois que nous allons en arriver à des extrémités physiques. ». "
Pape Diouf regretta plus tard d'avoir appelé Robert Buigues le "bouche de service" dans ses écrits. S'il fallut du temps au Pape pour se rendre compte que le journaliste pouvait facilement s, il se refusait pendant longtemps à attaquer en profondeur ou à faire de la politique. Jusqu'à ce que l'arrivée de Bernard Tapie bouscule la toile :
" Je dois confesser que les conditions de cette arrivée et la manière dont Le Provençal l'avait traitée m'avaient profondément heurté. Ce fut une source durable de malentendus avec certains compères de ce journal ; nous sommes restés en froid pendant un long moment."
Je ne contestais pas l'intérêt de la venue de Tapie, mais je rappelais que le club était régi par des statuts, et que ceux-ci prévoyaient que pour accéder à la présidence, il fallait faire partie du conseil d'administration et être coopté. C'est une objection que Bernard Tapie balayait, en tenant à peu près ce langage : « Ça, c'est de la merde ! »
Pape Diouf s'est heurté plusieurs fois au tempérament de feu de Bernard Tapie, et leur chemin se sont croisés à plusieurs reprises, parfois même obligeant le Pape journaliste de l'époque à quitter l'assemblée, après des propos jugés virulents du Boss.
"Ma voix portait moins, mais Tapie, évidemment, entendait cette voix dissonante : il m'a très tôt identifié et nous avons commencé à avoir des relations assez particulières, faites de hauts et de bas, de conflits et de réconciliations, d'injures et de mea-culpa. C'était Tapie, avec sa personnalité dévorante. Mais j'ai vite compris le bonhomme et son mode de fonctionnement."
Je persiste à penser que non seulement les victoires de l'OM ont été le fruit de la démarche de Tapie, mais aussi le triomphe de l'équipe de France lors de la Coupe du monde 1998. Il est celui qui a fait comprendre aux joueurs français qu'ils pouvaient gagner. Il a désacralisé le rôle du président. Avant lui, les grands clubs français avaient été dirigés par des présidents à l'ancienne, comme Henri Germain à Reims, ou Roger Rocher à Saint-Etienne. Tapie a fait exploser le modèle. Il n'était jamais dans les bureaux à s'occuper des chiffres ou du marketing. La seule chose qui comptait, à ses yeux, c'était le terrain, le côté sportif.
Après plusieurs années à la Marseillaise, Pape Diouf rejoins le quotidien Le Sport un journal dans lequel il s'épanouit et qui lui permet d'écrire librement.
"En 1987, alors que je travaillais au quotidien Le Sport, j'avais même écrit un article qui avait agrandi le fossé entre nous. Cet article, intitulé « L'empire de la presse », portait sur les connivences qui existaient entre Le Provençal et la direction de l'OM."
Pendant un an je me suis régalé à faire un métier que j'adorais, dans un journal qui était traversé par un souffle de nouveauté et d'impertinence, mais aussi par une vraie qualité d'écriture.
Un agent de joueur très compétent
Pape Diouf devient ensuite agent de joueur et ses batailles avec le Boss continue de plus belle. Le pape est alors l'agent d'un certain Basile Boli, et jouera un rôle capital dans le transfert de la légende. Par ses connaissances, il aura montré ses nombreuses compétences et sa facilité à endosser ce rôle à la perfection. Un vrai connaisseur de football ne se trompe que très rarement.
"Un jour, il hésitait entre deux défenseurs centraux, Franck Silvestre (Sochaux) et Basile Boli (Auxerre). Sur ce coup, je peux dire que j'ai enlevé le morceau. Je suis parvenu à le convaincre qu'en dépit des problèmes que Basile avait eu avec Jean-Pierre Papin, sur le terrain, et une partie du public du Vélodrome, il était le joueur qu'il fallait, et qu'il était meilleur que Silvestre."
Comme tout ce que Pape Diouf a entrepris au cours de sa vie, il commença dans le métier d'agent avec valeurs et principes. L'argent n'était pas une priorité, respectant les décisions qu'il avait prises jusqu'au terme de sa carrière. Ces décisions lui ont permis d'être respecté dans le milieu du football, et de compter de nombreux amis parmi les acteurs du football français.
"Ma longue réflexion a donc débouché sur une décision qui était également une promesse, que je me jurais de tenir : je serais un agent, mais un agent pas comme les autres."
"Ma première décision a été de ne jamais signer de contrat avec un joueur. Le contrat serait simplement verbal, pour donner du poids à la parole donnée et ne rien cadenasser, laisser à chacun la liberté de partir quand il le souhaite."
Sa seconde décision fut de ne jamais pinailler lorsqu'une proposition d'un club lui paraissait correcte, balayant la tradition de toujours surenchérir sur la première offre. Cette décision il l'apprend lors du transfert de Joseph-Antoine Bell vers Bordeaux en 1989, l'obligeant à traiter avec Claude Bez, ancien président bordelais décédé en 1999.
"Comme tout Marseillais, je ne le portais pas dans mon cœur, et j'imaginais qu'il n'allait pas être simple de traiter avec cet homme-là."
En entreprenant de nombreux transferts, il a pu faire partie des acteurs des plus grands choix marseillais dans les mercatos.
Transfert de Desailly : "Dans cette affaire, l'argent n'a pas compté : j'avais simplement l'intuition que Marcel devait venir à Marseille. Je le connaissais bien, je savais que son caractère indolent pouvait l'amener à s'endormir un peu à Monaco, à se contenter de moins."
"Le plus important, pour moi, comme agent ou président de l'OM, plus tard, a toujours consisté à faire le distinguo : l'équité, c'est une certaine logique, du bon sens, alors que l'égalité est impossible, dans le football."
Desailly ne sera qu'un exemple du talent de Pape Diouf et son intuition sur les joueurs. Il aura notamment été à l'initiative d'autres joueurs tels que : Basile Boli, Didier Drogba, Franck Ribéry ou encore pour la décision de prendre Didier Deschamps comme entraîneur et mettre un terme à une période de 17 ans sans titre. Pape Diouf avait les compétences et les connaissances des plus grands qui le conduisirent à la présidence de son club de cœur.
À la présidence du plus grand club français !
On me dit que j'ai eu plusieurs vies. J'ai plutôt toujours eu l'impression qu'il s'agissait de la même, ouverte sur le monde et sur les autres, centrée sur la passion du football et des hommes. L'OM a été au centre de ma vie.
En contact avec Christophe Bouchet depuis de nombreuses années et agent de l'entraîneur José Anigo, Pape Diouf devient manager général de l'OM chargé des affaires sportives en 2004. Moins de 6 mois plus tard, il est nommé président.
C'est Laurent Blanc qui était alors pressenti pour devenir manger général en 2004, Christophe Bouchet demanda son avis à Pape Diouf qui répondit : "Laurent Blanc, par son parcours, sa carrière et sa personnalité, serait rapidement un homme fort dans le club, et qu'il fallait qu'il soit prêt à cette cohabitation."
C'est lors d'un déjeuner avec M. Bouchet et Anigo, que Pape Diouf conseille sur le club, et les deux hommes lui demandent de rejoindre le club, le Pape qui avait déjà refusé à de nombreuses reprises refuse encore. Christophe Bouchet insistera pendant 2 longs mois. Encouragé par ses amis Didier Drogba, Marcel Desailly et Youssoupha N'diaye, Pape Diouf décide d'accepter de rejoindre le club en 2004. Inquiet que l'expérience ne dure pas et qu'il ne soit pas bien reçu, Pape Diouf s'est risqué à entamer l'expérience sans filets et sans plan B.
J'ai commencé en beauté, si l'on peut dire : c'était l'été 2004, l'OM a vendu Didier Drogba à Chelsea et aux yeux de certains supporters, c'était moi, son agent jusque-là, qui en étais responsable. Ils avaient surtout oublié que c'était moi qui l'avais amené et que pour qu'il signe à l'OM, je l'avais arraché à Lyon qui offrait pourtant mieux financièrement.
Une défaite contre le FC Metz et deux défaites face au PSG ont alors mené L'OM dans la crise, José Anigo était au bord de la démission et lorsque RLD acte le départ de Bouchet, Pape Diouf propose de le suivre, mais Bouchet lui conseille de rester. Pape Diouf confira plus tard que Bouchet lui avait conseillé de rester afin de servir plus tard ses intérêts et de tenter de revenir dans le club.
RLD nomme alors le temps d'un vol Paris-Marseille Pierre Dantin (mentor de José Anigo) président, Pape Diouf s'oppose à cette idée et c'est lui qui est nommé Président du directoire.
La gestion de L'OM est alors divisée en 2 entités la direction et le conseil de sécurité représentant l'actionnaire. Pape Diouf entre alors en 2005 dans une présidence contrôlé avec Thierry De la Brosse qui le prend en grippe et l'accusera de tous les maux, notamment de vouloir remplir ses poches.
Les embûches et manigances désespérées, n'atteindront pas Pape Diouf dans un premier temps. Il a fait son chemin de président, en essayant de faire de son mieux. Il attachait une part importante de sa gestion aux supporters, si les débuts avec eux n'ont pas été simples, il a tenté de gagner leur respect. Il saisissait l'importance cruciale qu'ils avaient pour le club, certainement parce qu'il avait été pendant de nombreuses années, lui aussi debout dans le Vélodrome à encourager l'Olympique de Marseille.
Je reste convaincu que le football doit rester populaire, et ma conviction était qu'en augmentant le prix des abonnements, le club n'aurait pas gagné beaucoup.
J'ai discuté de manière honnête et loyale avec des gens sans lesquels le club ne serait pas l'OM. Quand on arrive à l'OM, on constate très vite la force de cette entité. On comprend qu'on ne peut pas agir en ignorant les supporters. Qu'on ne peut pas diriger en voulant passer au-dessus d'eux.
Pape Diouf c'est aussi l'homme qui a envoyé l'équipe réserve encadré par quelques joueurs pro au Parc des princes, afin de s'opposer à la décision des parisiens de n'attribuer que 1000 places aux supporters Marseillais au lieu des 2000 places promises.
Guy Lacombe, l'entraîneur parisien, avait osé dire que les Marseillais parlaient beaucoup, que c'était du bluff, et qu'il convenait de ne pas tomber dans leur piège. J'ai réagi en disant que comme c'étaient des gens qui n'avaient pas les couilles de prendre des décisions et qui n'avaient pas de principes, ils pensaient que que tout le monde était comme eux. L'époque n'était pas aux nuances ni aux politesses, je le concède.
Afin d'éviter les débordements, mais aussi de protéger l'intégrité de ses supporters, il a tenu parole, les supporters n'ont pas fait le déplacement et l'équipe première non plus. Pourtant l'équipe réserve réussit à décrocher un match nul inattendu.
Les drames qui ont touchés les supporters pendant sa présidence ne l'ont pas laissé de marbre. Il en parle avec beaucoup d'émotion dans son livre, mais surtout en citant chacun des noms des concernés, preuve de son attachement aux supporters.
Je ne peux toujours pas évoquer sans émotion l'accident de car du samedi 23 août 2008, qui a coûté la vie à deux de nos supporters, Imad et Lahcen, et blessé sérieusement quatre autres, dont Djamel, qui ne s'en est jamais remis. Le bus de l'association "Marseille Trop Puissant".
L'autre affaire qui a marqué mes rapports avec les supporters, c'est l'emprisonnement de Santos Mirasierra à Madrid, lors du match de Ligue des champions que nous avons disputé face à l'Atlético, le 1er octobre 2008. Je n'hésite pas à l'écrire : nos supporters n'avaient pas tort. Ils ont été attaqués sauvagement par la police madrilène, avec une violence aux relents de franquisme.
Sa bonne gestion des supporters mais aussi celle avec les joueurs comme cette anecdote avec Benoit Cheyrou qui désirait une augmentation.
"J'ai reçu quelques joueurs dans mon bureau, comme je le faisais chaque année, en fin de saison. C'est dans ce cadre que j'ai reçu Benoît Cheyrou, notre milieu de terrain.
- Président, par rapport à la saison que je viens de faire, je voulais savoir ce que le club pouvait faire pour moi...
- Benoît, la vérité est que tu as justifié le salaire que je t'ai donné, ni plus, ni moins. Je t'en remercie infiniment : au moins, tu n'as pas volé le club. Mais ce n'est pas parce que tu l'as justifié que tu mérites un salaire plus important ! Tes camarades qui, eux, n'ont pas justifié leur salaire ne sont pas venus me voir pour le faire... J'attendais un rendement exactement en proportion du salaire que je t'ai donné. Toi, je peux te regarder dans les yeux en te disant : ton salaire, tu le mérites. Mais ce n'est pas une raison pour l'augmenter."
Un président de l'Olympique de Marseille qui connaissait le ballon, aimait l'OM, un Marseillais, un homme qui respectait et comprenait l'importance du 12eme hOMme. Et pourtant, il aura suffi de la mesquinerie d'un parisien, Vincent Labrune, pour venir renverser le Pape. En l'accusant à tort d'être le responsable du départ d'Eric Gerets, Vincent Labrune a poussé le Pape vers la sortie. Murmure à l'oreille de RLD, fustige du Pape dans la presse et lors des dîners mondains parisiens, Vincent Labrune, a utilisé tous les manèges et mesquineries pour évincer Pape Diouf. En s'opposant au contrat avec BetClic, Pape Diouf s'est également attiré les foudres des frères Veyrat....
C'est un Robert Louis-Dreyfus fatigué et malade, avec lequel Pape Diouf s'est entretenu dans cette période difficile de sa carrière. L'état de RLD, l'a poussé à ne pas se battre, à ne pas tenter de lui ouvrir les yeux, par respect pour lui et par respect pour l'Olympique de Marseille. En prenant la décision de quitter le club, Pape Diouf laissa une bonne nouvelle au propriétaire, l'arrivée de Didier Deschamps comme entraîneur. Un homme si bon comme souvent défini.
« Nous avons rédigé le communiqué de ma reddition avec Xavier Boucobza, le conseiller de Robert qui m'accompagnait en Suisse. Officiellement, c'était un communiqué signé Robert Louis-Dreyfus. Mais en vérité, je ne suis même pas sûr qu'il l'ait lu, il était trop fatigué pour ça. En voici la teneur : « Après cinq années de présidence, Pape Diouf va quitter ses fonctions. Je tiens à le féliciter pour le travail accompli au sein du club. Il a été un grand président qui a œuvré pour le bien de l'Olympique de Marseille. Sportivement, il a su hisser le club au plus haut niveau français en terminant deuxième du championnat, tout en luttant pour le titre jusqu'à la dernière journée. Il a, de plus, doté le club d'une gestion saine. Malheureusement, les divergences apparues nous empêchent de poursuivre l'aventure. » Le communiqué faisait également état d'une proposition de Robert Louis-Dreyfus de me maintenir à la présidence sous certaines conditions, que j'aurais refusées. C'était faux, seulement une manière habituelle d'enrober l'annonce d'un départ. »
C'est ainsi que s'arrête la présidence de Pape Diouf, qui durera de 2005 à 2009. Un parcours qui marquera à jamais Marseille par ce grand professionnel mais surtout ce grand homme rempli de valeurs et de bonté. Tous les supporters marseillais te porteront à jamais dans leur cœur...
Il faut être un peu fou pour devenir président de l'Olympique de Marseille, mais il faut l'être complètement pour imaginer que cela durera toute la vie.
Pourtant, Pape Diouf est resté et restera, une figure emblématique de l'Olympique de Marseille, l'OM a trouvé son Pape en 2004, et laissera sa légende gravée dans la mémoire du club.
Une nouvelle étoile brille dans le ciel marseillais. Pape Diouf, à jamais Olympien.