OM : Poubelle La Vie (24/03/2014)

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OM : Poubelle La Vie

Le Lundi 24 Mars 2014 par Kaio Shin

Imaginez un monde où les notions d'incompétence et de faute professionnelle n'existeraient pas. Un monde où, au contraire, ces tares seraient un critère essentiel à votre maintien en poste. Un monde où vous pouvez être en première ligne d'une institution (une institution qui prône la beauferie à tous les étages), l'humilier durant des années, attenter sans cesse à son image, et être considéré comme un pion essentiel de celle-ci. Sans aucune contestation, qu'elle soit intérieure ou médiatique. Le tout pour un salaire à cinq chiffres. Ce monde fantastique n'est pas sorti de l'imagination de Stephen King, non, il existe bel et bien : c'est l'Olympique de Marseille.

Les oeuvres de l'écrivain américain sont en revanche bien moins effrayantes que les partitions collectives de l'OM depuis des mois. Il faut dire que c'est très compliqué de proposer quelque chose de cohérent dans un championnat professionnel, lorsque le point culminant des séances d'entraînement est le match de tennis-ballon avec Franck Passi aux manettes, l'un des meilleurs éléments du gang des joggings. Ou lorsque l'entraîneur en chef de tout ce beau monde vient d'être recalé pour la deuxième fois au DEPF, sésame indispensable pour entraîner en Ligue 1. Dans quelle autre entreprise au monde, on engage D'ABORD des employés avant qu'ils n'aient les diplômes nécessaires à leur fonction, pour les maintenir après qu'ils y échouent lamentablement ? Comme le criait très justement Didier Drogba après certains de ses buts : "C'est ça l'OM !! Youuuh !". Heureusement, le magicien Albert Emon est revenu tel un héros, dans le club d'où il fut copieusement viré à coups de pieds dans le cul il y a sept ans, suite à une nouvelle défaite à Auxerre. Le licenciement de l'OM, un sort peu enviable qu'il partage d'ailleurs avec notre chauve d'entraîneur. Oui, voici donc ce club merveilleux qui installe aux postes les plus importants des hommes qu'il a pourtant su éjecter par le passé pour mauvais résultats. Verser un salaire supplémentaire pour un adjoint dont le seul rôle est de signer les feuilles de match, ça aussi c'est l'OM.

Attardons-nous donc sur José Anigo, cet homme sans figure, qui déclarait un jour qu'il était pour lui impensable de travailler sans Pape Diouf, que si ce dernier était évincé du club, il le suivrait les yeux fermés, avec toute la loyauté qu'on lui connait. Bon évidemment il n'en fut rien, et cinq ans après le départ de Diouf, Anigo Sacchi est toujours là, à voguer d'une fonction à l'autre, y étalant son incompétence. Anigo est un peu comme Talleyrand, il traverse les régimes et les époques. Ou comme l'une des merveilles qu'il recruta, Charles Kaboré : moyen partout, bon nulle part. Pas de Coupe d'Europe en 2004-2005, et probablement pas non plus en 2014-2015, après 10 ans de présence ininterrompue. Le point commun de ces deux saisons ? Le fantastique José sur le banc bien sûr. Le voilà donc qui ose déclarer que l'équipe paie un début de saison manqué, joli tacle déguisé à Elie Baup, tout en réussissant la prouesse de posséder une moyenne de points encore plus ridicule que celle de son prédécesseur. Ha, c'est sûr, tout va mieux depuis le départ de Didier Deschamps, qu'il souhaitait plus que tout et, on le sait désormais, qu'il a tout fait par provoquer. C'est notamment à cette époque que le grand José déclara que l'entraîneur ne s'appuyait pas assez sur les jeunes. Qui étaient ces jeunes ? Gadi, N'Doumbou, M'Bow, Omrani... Des pépites qui ont largement explosé depuis, comme nous le savons. Et aujourd'hui, donc, que fait José le formateur, José la magie, José la science ? L'OM possède cette fois de vrais bons jeunes, mais ils ne jouent pas. Un comble non ? D'autant plus que les supposés cadres sur lesquels il s'appuie inlassablement n'en finissent plus d'accumuler les performances désastreuses.

Que font encore Morel, Cheyrou et Fanni au club et pire, dans le 11 ? Mario Lemina est-il vraiment moins bon que Romao ? Courage José, encore quatre défaites, et tu égaleras le record de Deschamps et ses 14 déconvenues de 2011-2012 que tu aimes tant mettre en avant. Mais pour toi tout va bien. En fin de saison, tu retrouveras ton job de planqué, ce rôle de directeur sportif qui devrait te faire assumer la situation catastrophique du club, puisque tu es censé être au coeur des décisions. Toute cette bouillie, elle est à toi José, c'est ton oeuvre. Alors comme la logique te l'impose, quitte le club, vite, pour son bien. Mais non, tu ne le feras pas. Tu installeras probablement sur le banc ton ami Albert, qui présente l'immense avantage de ne pas faire de vagues, d'être du sérail et d'être manipulable par tes soins. Tu pourras lui imposer ton Cheyrou, ton Fanni, et tes recrues de Ligue 2 ou de Lorient. Oui oui on sait, tu as ramené Mandanda et Valbuena, bravo. Bon certes tu ne peux plus vraiment t'en vanter au regard de leur niveau actuel. Tout va bien à l'OM. Tu continueras de réduire le stade au silence, de tuer dans l'oeuf toute contestation via ton fameux réseau, certains groupes de supporters continueront de t'aduler, de louer ton travail, d'ovationner le grand Jérémy Morel à ta demande. Tu ne te remettras toujours pas en question, tu nous diras que tout est la faute des joueurs, de TES joueurs, arguant qu'ils ne donnent pas assez. Tu tenteras de rectifier le coche avec des causeries à base "Des couilles ! Des couilles gneeeh !". Et la tactique José ? Le plan de jeu ? Le bloc-équipe ? Les coups de pieds arrêtés ?

L'optimisme pourrait demeurer si José Anigo était l'unique grain de sable d'un club bien géré, mais non, c'est le bordel absolu, une grande famille où l'on se soutient les uns les autres. Vous avez au moins ça, vous êtes soudés, tous, par votre incompétence, vous vous protégez mutuellement car vous avez bien compris qu'il n'y a qu'ici que vous pourrez exercer. Il y aurait tant à dire sur Labrune, qui nous promet la rédemption car "ça fait 10 jours qu'on explique aux joueurs ce que c'est de jouer à l'OM", Margarita et sa passion pour "la cloub qu'elle a fait du sacrifice moi et Wobert", Franck le tacticien Passi ("On va essayer de passer sur les côtés avec le ballon dans les pieds en mouvement"), ou l'inénarrable Albert Emon... Mais la place commence à manquer, et je commence à trouver démesurée l'importance et le temps que je vous accorde. Mais il fallait bien que quelqu'un l'ouvre un peu, enfin, car à force de bouffer de la merde on finit tôt ou tard par la dégueuler.