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#Rétro Retour sur 118 ans d'OM ~ (partie 1 : 1899/1986)
Le Vendredi 01 Septembre 2017 par pyrOMan
Article publié initialement le 31 août 2016.
Hier, le 31 août 2017, l'OM fêtait ses 118 ans. L'occasion pour OMP de s'appuyer sur ses archives textuelles et de vous replonger dans un club au passé riche et à l'armoire à trophées bien garnie. Cependant ne paniquez pas, il reste encore de la place pour les prochains trophées.
Textes rédigés par Franck Annese (Allez l'OM, 2004).
LES DÉBUTS
Le 3 février 1895, ils sont quelques centaines à s'agglutiner autour du terrain. Le Sporting Club Marseille affronte les marins du "Caledonia", streamer anglais de la Peninsular Oriental. Un simple match amical, en apparence, mais pour beaucoup la véritable naissance de l'ancêtre du football dans la cité phocéenne. Il n'est pas encore question de l'Olympique de Marseille, et l'on parle même de "football-rugby". N'empêche, les Marseillais l'emportent très largement sur les marins anglais et le vieux Port semble enfin conquis par ce sport importé pourtant depuis 1878 (9000 marins britanniques font escale chaque année à Marseille à l'époque). Le "football-association", qui se rapproche plus du football que du rugby, mettra un peu plus de temps à s'imposer.
Le Foot-Ball Club de Marseille voit le jour en 1897, et enchaîne les raclées, dont un 31 à 3 infligé par le FC Lyon. Mais il s'agit, encore et toujours de rugby. Ce n'est qu'en 1899 que le DCM inscrit le "football-association" à son programme, quelques mois avant de se transformer en... Olympique de Marseille. Le devise du club, "Droit au but", est déjà là, mais le jeu "au pied" est encore balbutiant : pour son premier match de foot véritable, l'OM ne peut compter que sur neuf joueurs, et ses yeux pour pleurer une défaite 4-0 contre l'Union Sportive Phocéenne. Pourtant à Marseille, le football va rapidement prendre le pas sur le rugby. Dès le début du vingtième siècle. En 1902-1903, l'OM participe au championnat national de foot alors que l'équipe de rugby n'a encore qu'un niveau régional. C'était sans compter sur le colonie suisse établie à Marseille qui, au sein du Stade Helvétique, relègue rapidement l'OM au rang de "second club" de la ville. Le Stade Helvétique enfile les titres de "champion du littoral", et inflige un humiliant 3-1 à l'Olympique, lors du premier gros derby, le 13 novembre 1910, qui avait vu plus d'un millier de spectateurs envahir le stade de l'Huveaune. Mais l'OM apprend vite, et dès 1919, affronte en finale du championnat de France l'USFSA, le doyen Havre Athlétic CLub. Défait 4-1, les Olympiens, emmenés par Charley et Sheisenstock (deux anciens de l'Helvétique) et le capitaine André Gascard (transfuge de Sète) font tout de même leurs premiers pas dans la cour des Grands.
Dans les années 20, la France s'amourache un peu plus du ballon rond, notre équipe nationale vient même à bout des Anglais, Sète domine le championnat et le Red Star, la Coupe de France née quelques années plus tôt. Marseille fait ses gammes, apprend à recruter en France plutôt qu'à l'étranger et en 1924 créé la surprise en remportant la Coupe de France devant les favoris, Sète. Les phocéens s'appuient alors sur un tandem d'attaque désormais mythique : Crut et Boyer, tous deux parisiens, et premiers joueurs de club à approcher un statut de "joueur professionnel". Entre l'OM et la Coupe de France, l'histoire d'amour est en marche. En 1926 et 1927, les Marseillais remettent le couvert, les deux attaquants vedettes du club étant épaulés par le Belge Douglas de Ruymbecke, un inter de classe internationale. Paul Seitz, qui était déjà de la partie en 1924, remporte même celle de 26 en jouant gardien de but ! Autre curiosité, en 1927, c'est la première foi qu'une finale est honorée par le présence d'un président de la République. C'est donc Gaston Doumergue qui remettra cette troisième coupe aux Olympiens.
LES TRENTE GLORIEUSES
Il faut ensuite attendre les années 30 pour que l'OM retrouve sa splendeur. Sous l'impulsion du Sétois Georges Bayrou, le football devient professionnel dès 1932. Deux ans plus tard, l'OM, qui s'est bien adapté à ce nouveau système échoue de peu pour son premier doublé coupe-championnat. La finale de la coupe de France oppose le club marseillais à Sète. La rencontre est électrique, Zermani ouvre le score pour les Phocéens, mais se fait sécher par les défenseurs adverses, qui en profitent pour descendre l'autre ailier marseillais, le Hongrois Kohut. À l'époque, il n'y pas de remplaçants (il apparaîtront en 1967 !) et les deux attaquants olympiens doivent se contenter d'errer sur le terrain sans pouvoir contrer les Héraultais qui reprennent l'avantage grâce à deux buts de Lukacs, leur Hongrois à eux. Finalement, Alcazar, au terme d'un sprint héroïque, arrache une égalisation méritée, mais refusée pour un hors-jeu de position plus que discutable de Zermani, qui se traîne lamentablement du coté de la ligne de touche. L'OM a raté le coche, mais il reste le championnat.
Malheureusement les trois derniers matchs marseillais se soldent par des défaites, plus ou moins justifiées, le sort semblant s'acharner contre le club. Finalement, Sète réalise un doublé inattendu, pour ne par dire immérité. En 1935, 1938 et 1943, en revanche, Marseille ne passe pas à coté de l'événement et aucun arbitre zélé ne peut l'empêcher de remporter trois nouvelles coupes, dépassant ainsi le record en la matière du Red Star. Un titre de champion en 1937 venant compléter un tableau de chasse qui place définitivement l'OM parmi les plus grands clubs français.
À partir de 1936, l'OM peut s'appuyer sur un avant-centre formidable, Manu Aznar, 115 buts sous le maillot olympien, quatrième meilleur buteur de l'histoire du club, et auteur d'un but comme seul quelques dessins animés nous en offriront plus tard : en finale de la coupe de 1943 (finale rejouée après que la première ait été gagnée par l'OM sur tapis vert puis que cette décision "administrative" ne soit cassée pour laisser place à la seule loi du terrain), remportée outrageusement pour les Marseillais sur le score de 4 à 0, Aznar TROUE les filets bordelais ! La devise marseillaise, "Droit au but", a rarement été plus appropriée.
LA TRAVERSÉE DU DÉSERT
Pourtant, après une dernière victoire en championnat en 1948, l'OM traverse deux longues décennies sans remporter le moindre titre. Et ce malgré le retour de Ben Barek (au club déjà en 1938) en 1953-54 pour renforcer une attaque déjà animée par le merveilleux canonnier Gunnar Andersson. En finale de la coupe, l'OM ne peut résister face à des Niçois mieux préparés (score final 2-1). Pour la saison 1958-1959, le président Saby Zaraya déclare la révolution. L'effectif est renouvelé dans sa quasi-intégralité, exit les Andersson ou Scotti, et bonjour les Tillon, Célestin, Hédiart ou Touré. Louis Maurer prend la direction de l'équipe à la place de Zilizzi (qui a lui-même succédé au fameux Jean Robin). Objectif : gagner le titre. Eliminé en 32ème du finale de la coupe par Perpignan (alors en D2), l'OM finit à la toute dernière place du classement et connaît sa première descente aux enfers. En 1962, l'entraîneur Otto Gloria prend les choses en main. l'OM ne concède qu'un seule défaite en quatre mois de présence du magicien et remonte en D1, pour redescendre dés que Gloria est remplacé par Armand Penverne.
DE SKOBLAR ET MAGNUSSON AUX COUPES AFRO DE JAIRZINHO ET PAULO CESAR
Il faut attendre l'arrivée de Marcel Leclerc en 1965-1966 pour que l'OM sorte la tête de l'eau, et se relève de ses chutes douloureuses (en 1964-65, l'OM finit 14ème de D2, avec seulement 7 victoires et 16 défaites et n'attire plus que quelques centaines de spectateurs). Autre élément catalyseur du renouveau olympien : le retour du sorcier Mario Zatelli aux commandes de l'équipe, en novembre 1968 combiné à l'arrivé du dribbleur suédois, prêté par la Juventus de Turin, Roger Magnusson. Marseille vient à bout de Bordeaux et remporte sa septième coupe de France (2-0). L'année suivante, toujours emmenés par leur capitaine, Jean Djorkaeff, père de Youri, les Phocéens ne peuvent faire mieux que 2ème au classement du championnat, mais ils posent déjà les bases des deux années flamboyantes à venir. En effet, en 1970-71, la paire Skoblar-Magnusson tourne à plein régime, permettant même à Skoblar de terminer meilleur buteur européen et d'être le premier soulier d'or évoluant dans un club français (il marque 44 fois cette année là en championnat).
En 1971-1972, Bosquier est venu renforcer la défense, Skoblar n'a pas perdu son efficacité et l'OM remporte son premier doublé "coupe-championnat". Marcel Leclerc en proie à quelques difficultés avec les institutions financières, quitte alors la présidence du club, poussé à la démission par les membres de son comité directeur. Dans la foulée, Marseille recrute la perle malienne de Saint-Etienne, Salif Keita, qui relègue Magnusson sur le banc ! À l'époque, seuls deux étrangers sont autorisés et Skoblar reste indéboulonnable devant. Trésor fait également son arrivée dans la défense marseillaise, sans pour autant permettre au club de rééditer son exploit. L'OM termine 3ème, laissant supposer que son hégémonie appartient une nouvelle fois au passé.
Pourtant, deux ans plus tard, en 1974-1975, on se prend à rêver du coté de la Cannebière : deux champions du monde viennent pour la première fois fouler les pelouses françaises, deux panthères à la coupe afro qui apportent cette touche de funk et les dribbles ourlés qui ont manqué la saison précédente. Jairzinho et Paulo Cesar sont là, magnifiques. Marseille n'accroche pourtant que la deuxième place du classement, Skoblar ne joue plus, et l'année suivante, les Brésiliens s'en vont, laissant aux Béréta, Emon et autres Boubacar le soin de remporter la huitième coupe de France du club (1976).
DES MINOTS À BERNARD TAPIE
Mais, peu à peu, l'OM va retomber dans ses travers, cherchant ailleurs ce qu'elle a à la maison. Les entraîneurs s'appelleront désormais Arribas (le génie argentin du FC Nantes se brûle les ailes et coule dans le Vieux Port) ou Ivan Markovic. Après quelques saisons en demi-teinte, l'OM se voit trop beau en cette année 1979. Bardée d'internationaux moulés dans leur maillot Mas d'Auge, l'Olympique de Marseille, malgré la coupe frisée et les dribbles chaloupés de Didier Six, termine à la 19ème place, synonyme d'enfer et de division 2, mais aussi d'humilité. Le club est au bord de la banqueroute. L'heure des Minots a sonné.
Après une année de transition, les Anigo, Levy, Caminiti, De Bono ou... Di Méco (alors encore attaquant) prennent la mesure de leur rudes adversaires de deuxième division, et enchaînent les places d'honneur jusqu'à permettre à l'OM de remonter en Division 1 en 1983-1984. Rapidement, l'OM retrouve ses vieux démons, écarte ses talentueux jeunes issus du centre de formation pour privilégier les stars françaises et les vedettes étrangères. On se souvient de Flak et Cinnugham, du blondinet Kenneth Brylle, puis dés la prise de pouvoir effective de Bernard Tapie, des Förster, Sliskovic et des Internationaux Domergue, Giresse, de l'éternel espoir Thierry Laurey, des François Brisson ou Patrick Cubaynes, et de ce jeune culotté, un certain Papin.
Nous sommes en 1986, Tapie réussi à se débarrasser de Carrieu (son prédécesseur à la tête du club), nourrit des ambitions politiques au plus au niveau et joue les marchants de biens en reprenant des entreprises en faillite pour s'enrichir au plus vite. Il est également connu pour avoir remis en selle le bougon Hinault, et a déjà une réputation de magouilleur hors normes et de baratineur hors pair.
La suite de l'histoire de l'OM dans quelques heures. Restez connectés les fadas !
Hier, le 31 août 2017, l'OM fêtait ses 118 ans. L'occasion pour OMP de s'appuyer sur ses archives textuelles et de vous replonger dans un club au passé riche et à l'armoire à trophées bien garnie. Cependant ne paniquez pas, il reste encore de la place pour les prochains trophées.
Textes rédigés par Franck Annese (Allez l'OM, 2004).
LES DÉBUTS
Le 3 février 1895, ils sont quelques centaines à s'agglutiner autour du terrain. Le Sporting Club Marseille affronte les marins du "Caledonia", streamer anglais de la Peninsular Oriental. Un simple match amical, en apparence, mais pour beaucoup la véritable naissance de l'ancêtre du football dans la cité phocéenne. Il n'est pas encore question de l'Olympique de Marseille, et l'on parle même de "football-rugby". N'empêche, les Marseillais l'emportent très largement sur les marins anglais et le vieux Port semble enfin conquis par ce sport importé pourtant depuis 1878 (9000 marins britanniques font escale chaque année à Marseille à l'époque). Le "football-association", qui se rapproche plus du football que du rugby, mettra un peu plus de temps à s'imposer.
Le Foot-Ball Club de Marseille voit le jour en 1897, et enchaîne les raclées, dont un 31 à 3 infligé par le FC Lyon. Mais il s'agit, encore et toujours de rugby. Ce n'est qu'en 1899 que le DCM inscrit le "football-association" à son programme, quelques mois avant de se transformer en... Olympique de Marseille. Le devise du club, "Droit au but", est déjà là, mais le jeu "au pied" est encore balbutiant : pour son premier match de foot véritable, l'OM ne peut compter que sur neuf joueurs, et ses yeux pour pleurer une défaite 4-0 contre l'Union Sportive Phocéenne. Pourtant à Marseille, le football va rapidement prendre le pas sur le rugby. Dès le début du vingtième siècle. En 1902-1903, l'OM participe au championnat national de foot alors que l'équipe de rugby n'a encore qu'un niveau régional. C'était sans compter sur le colonie suisse établie à Marseille qui, au sein du Stade Helvétique, relègue rapidement l'OM au rang de "second club" de la ville. Le Stade Helvétique enfile les titres de "champion du littoral", et inflige un humiliant 3-1 à l'Olympique, lors du premier gros derby, le 13 novembre 1910, qui avait vu plus d'un millier de spectateurs envahir le stade de l'Huveaune. Mais l'OM apprend vite, et dès 1919, affronte en finale du championnat de France l'USFSA, le doyen Havre Athlétic CLub. Défait 4-1, les Olympiens, emmenés par Charley et Sheisenstock (deux anciens de l'Helvétique) et le capitaine André Gascard (transfuge de Sète) font tout de même leurs premiers pas dans la cour des Grands.
Dans les années 20, la France s'amourache un peu plus du ballon rond, notre équipe nationale vient même à bout des Anglais, Sète domine le championnat et le Red Star, la Coupe de France née quelques années plus tôt. Marseille fait ses gammes, apprend à recruter en France plutôt qu'à l'étranger et en 1924 créé la surprise en remportant la Coupe de France devant les favoris, Sète. Les phocéens s'appuient alors sur un tandem d'attaque désormais mythique : Crut et Boyer, tous deux parisiens, et premiers joueurs de club à approcher un statut de "joueur professionnel". Entre l'OM et la Coupe de France, l'histoire d'amour est en marche. En 1926 et 1927, les Marseillais remettent le couvert, les deux attaquants vedettes du club étant épaulés par le Belge Douglas de Ruymbecke, un inter de classe internationale. Paul Seitz, qui était déjà de la partie en 1924, remporte même celle de 26 en jouant gardien de but ! Autre curiosité, en 1927, c'est la première foi qu'une finale est honorée par le présence d'un président de la République. C'est donc Gaston Doumergue qui remettra cette troisième coupe aux Olympiens.
LES TRENTE GLORIEUSES
Il faut ensuite attendre les années 30 pour que l'OM retrouve sa splendeur. Sous l'impulsion du Sétois Georges Bayrou, le football devient professionnel dès 1932. Deux ans plus tard, l'OM, qui s'est bien adapté à ce nouveau système échoue de peu pour son premier doublé coupe-championnat. La finale de la coupe de France oppose le club marseillais à Sète. La rencontre est électrique, Zermani ouvre le score pour les Phocéens, mais se fait sécher par les défenseurs adverses, qui en profitent pour descendre l'autre ailier marseillais, le Hongrois Kohut. À l'époque, il n'y pas de remplaçants (il apparaîtront en 1967 !) et les deux attaquants olympiens doivent se contenter d'errer sur le terrain sans pouvoir contrer les Héraultais qui reprennent l'avantage grâce à deux buts de Lukacs, leur Hongrois à eux. Finalement, Alcazar, au terme d'un sprint héroïque, arrache une égalisation méritée, mais refusée pour un hors-jeu de position plus que discutable de Zermani, qui se traîne lamentablement du coté de la ligne de touche. L'OM a raté le coche, mais il reste le championnat.
Malheureusement les trois derniers matchs marseillais se soldent par des défaites, plus ou moins justifiées, le sort semblant s'acharner contre le club. Finalement, Sète réalise un doublé inattendu, pour ne par dire immérité. En 1935, 1938 et 1943, en revanche, Marseille ne passe pas à coté de l'événement et aucun arbitre zélé ne peut l'empêcher de remporter trois nouvelles coupes, dépassant ainsi le record en la matière du Red Star. Un titre de champion en 1937 venant compléter un tableau de chasse qui place définitivement l'OM parmi les plus grands clubs français.
À partir de 1936, l'OM peut s'appuyer sur un avant-centre formidable, Manu Aznar, 115 buts sous le maillot olympien, quatrième meilleur buteur de l'histoire du club, et auteur d'un but comme seul quelques dessins animés nous en offriront plus tard : en finale de la coupe de 1943 (finale rejouée après que la première ait été gagnée par l'OM sur tapis vert puis que cette décision "administrative" ne soit cassée pour laisser place à la seule loi du terrain), remportée outrageusement pour les Marseillais sur le score de 4 à 0, Aznar TROUE les filets bordelais ! La devise marseillaise, "Droit au but", a rarement été plus appropriée.
LA TRAVERSÉE DU DÉSERT
Pourtant, après une dernière victoire en championnat en 1948, l'OM traverse deux longues décennies sans remporter le moindre titre. Et ce malgré le retour de Ben Barek (au club déjà en 1938) en 1953-54 pour renforcer une attaque déjà animée par le merveilleux canonnier Gunnar Andersson. En finale de la coupe, l'OM ne peut résister face à des Niçois mieux préparés (score final 2-1). Pour la saison 1958-1959, le président Saby Zaraya déclare la révolution. L'effectif est renouvelé dans sa quasi-intégralité, exit les Andersson ou Scotti, et bonjour les Tillon, Célestin, Hédiart ou Touré. Louis Maurer prend la direction de l'équipe à la place de Zilizzi (qui a lui-même succédé au fameux Jean Robin). Objectif : gagner le titre. Eliminé en 32ème du finale de la coupe par Perpignan (alors en D2), l'OM finit à la toute dernière place du classement et connaît sa première descente aux enfers. En 1962, l'entraîneur Otto Gloria prend les choses en main. l'OM ne concède qu'un seule défaite en quatre mois de présence du magicien et remonte en D1, pour redescendre dés que Gloria est remplacé par Armand Penverne.
DE SKOBLAR ET MAGNUSSON AUX COUPES AFRO DE JAIRZINHO ET PAULO CESAR
Il faut attendre l'arrivée de Marcel Leclerc en 1965-1966 pour que l'OM sorte la tête de l'eau, et se relève de ses chutes douloureuses (en 1964-65, l'OM finit 14ème de D2, avec seulement 7 victoires et 16 défaites et n'attire plus que quelques centaines de spectateurs). Autre élément catalyseur du renouveau olympien : le retour du sorcier Mario Zatelli aux commandes de l'équipe, en novembre 1968 combiné à l'arrivé du dribbleur suédois, prêté par la Juventus de Turin, Roger Magnusson. Marseille vient à bout de Bordeaux et remporte sa septième coupe de France (2-0). L'année suivante, toujours emmenés par leur capitaine, Jean Djorkaeff, père de Youri, les Phocéens ne peuvent faire mieux que 2ème au classement du championnat, mais ils posent déjà les bases des deux années flamboyantes à venir. En effet, en 1970-71, la paire Skoblar-Magnusson tourne à plein régime, permettant même à Skoblar de terminer meilleur buteur européen et d'être le premier soulier d'or évoluant dans un club français (il marque 44 fois cette année là en championnat).
En 1971-1972, Bosquier est venu renforcer la défense, Skoblar n'a pas perdu son efficacité et l'OM remporte son premier doublé "coupe-championnat". Marcel Leclerc en proie à quelques difficultés avec les institutions financières, quitte alors la présidence du club, poussé à la démission par les membres de son comité directeur. Dans la foulée, Marseille recrute la perle malienne de Saint-Etienne, Salif Keita, qui relègue Magnusson sur le banc ! À l'époque, seuls deux étrangers sont autorisés et Skoblar reste indéboulonnable devant. Trésor fait également son arrivée dans la défense marseillaise, sans pour autant permettre au club de rééditer son exploit. L'OM termine 3ème, laissant supposer que son hégémonie appartient une nouvelle fois au passé.
Pourtant, deux ans plus tard, en 1974-1975, on se prend à rêver du coté de la Cannebière : deux champions du monde viennent pour la première fois fouler les pelouses françaises, deux panthères à la coupe afro qui apportent cette touche de funk et les dribbles ourlés qui ont manqué la saison précédente. Jairzinho et Paulo Cesar sont là, magnifiques. Marseille n'accroche pourtant que la deuxième place du classement, Skoblar ne joue plus, et l'année suivante, les Brésiliens s'en vont, laissant aux Béréta, Emon et autres Boubacar le soin de remporter la huitième coupe de France du club (1976).
DES MINOTS À BERNARD TAPIE
Mais, peu à peu, l'OM va retomber dans ses travers, cherchant ailleurs ce qu'elle a à la maison. Les entraîneurs s'appelleront désormais Arribas (le génie argentin du FC Nantes se brûle les ailes et coule dans le Vieux Port) ou Ivan Markovic. Après quelques saisons en demi-teinte, l'OM se voit trop beau en cette année 1979. Bardée d'internationaux moulés dans leur maillot Mas d'Auge, l'Olympique de Marseille, malgré la coupe frisée et les dribbles chaloupés de Didier Six, termine à la 19ème place, synonyme d'enfer et de division 2, mais aussi d'humilité. Le club est au bord de la banqueroute. L'heure des Minots a sonné.
Après une année de transition, les Anigo, Levy, Caminiti, De Bono ou... Di Méco (alors encore attaquant) prennent la mesure de leur rudes adversaires de deuxième division, et enchaînent les places d'honneur jusqu'à permettre à l'OM de remonter en Division 1 en 1983-1984. Rapidement, l'OM retrouve ses vieux démons, écarte ses talentueux jeunes issus du centre de formation pour privilégier les stars françaises et les vedettes étrangères. On se souvient de Flak et Cinnugham, du blondinet Kenneth Brylle, puis dés la prise de pouvoir effective de Bernard Tapie, des Förster, Sliskovic et des Internationaux Domergue, Giresse, de l'éternel espoir Thierry Laurey, des François Brisson ou Patrick Cubaynes, et de ce jeune culotté, un certain Papin.
Nous sommes en 1986, Tapie réussi à se débarrasser de Carrieu (son prédécesseur à la tête du club), nourrit des ambitions politiques au plus au niveau et joue les marchants de biens en reprenant des entreprises en faillite pour s'enrichir au plus vite. Il est également connu pour avoir remis en selle le bougon Hinault, et a déjà une réputation de magouilleur hors normes et de baratineur hors pair.
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