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Comment Thauvin a étoffé son jeu
Le Dimanche 17 Décembre 2017 à 17h05 par Marvin Pého
Homme clé de l'OM depuis le début de la saison, Florian Thauvin se distingue toujours par sa vitesse et sa frappe de balle mais a su élargir sa palette pour progresser depuis ses débuts en Ligue 1 à dix neuf ans et eu besoin de quelques années avant d'exprimer tout son potentiel et ainsi, mettre les pieds en équipe de France.
« Quand il rentre sur la pelouse du Vélodrome, c'est comme s'il voulait nous dire à tous, je m'appelle Florian Thauvin et c'est moi le boss à l'OM.» C'est depuis Antalyia (Turquie), que William Vainqueur, qui ne manque pas un match de l'OM, nous parle du meneur de jeu Marseillais.
« Il confirme sa bonne saison dernière mais ce n'est plus le jeune premier, il a ses habitudes, il est chez lui, Bafé Gomis lui a apprit à se canaliser et n'hésitait pas à lui tirer les oreilles quand il le fallait.»
Dernier chapitre d'une carrière mouvementé, épilogue provisoire d'un garçon, qui soufflera ses vingt cinq bougies en Janvier prochain, après avoir été qualifié de "pépite", de "paria", de "sale gosse" ou "d'idole".
Pour Bouna Sarr, Flotov est un exemple de combativité et de performance.
« Il n'était pas au mieux lors de son retour de Newcastle et il a été prit en grippe par les supporteurs de Marseille mais a su faire preuve d'abnégation et se battre pour gagner sa place, il a du mérite et c'est pour ça que ses coéquipiers le respectent. »
« Il s'agit d'un mec incroyable, dans le vestiaire, on dit entre nous que tout est incroyable » dixit Franck Anguissa.
Pour Rod Fanny, « C'est le fiston ! Jeune, il voulait s'en sortir par lui-même en forçant ses dribbles, en fonçant tête baissée et encore plus lorsqu'il était fatigué. Je lui disais de se servir des autres. Il écoutait et acquiesçait mais continuait à s'obstiner comme un enfant enfermé dans ses propres qualités, dans sa propre façon de faire. Il a prit une baffe en Angleterre, il se croyait supérieur mais le talent, ça ne marche pas toujours. Il a simplifié son jeu et s'est appuyé sur l'équipe. Il a mûri, même s'il a failli retomber dans ses travers la saison dernière.» Quelques mots crus à l'attention de Franck Passi, quand ce dernier le reprend devant le groupe en septembre 2016, une opposition contre le Cameroun à la commanderie qu'il observe à peine le mois suivant, juché sur un muret, il préfère pianoter sur son smartphone, un coup de sang dans les vestiaires à Monaco après un cinglant 4-0.
Gomis est le premier a le remettre sur le droit chemin mais aussi le premier à militer pour son entrée en Equipe de France en automne 2016, quand Thauvin frémit sur son côté droit.
Les deux hommes partagent le même goût prononcé pour une communication "maîtrisée" (pour Gomis, ce n'est vraiment pas toujours le cas, on se souvient de sa déclaration d'amour envers son club de Vert-mine, après un match disputé avec l'OM) et le même appétit pour conseiller "les petits frères".
Puis vint l'année Bielsa, la saison 2014/2015. Parlons en...
Avant d'aller déprimer pendant six mois à Newcastle où il se plaignait tous les jours au téléphone de la pluie incessante et des schémas de jeux brumeux de Steeve McClaren, Thauvin a fait l'essuie-glace sur son côté droit, giclant comme un damné derrière ou étalant son inefficacité devant.
« Bielsa lui avait prédit le destin d'Alexis Sanchez s'il s'accrochait » se souvient le traducteur Fabrice Olzewski. « Il aimait Thauvin car il se tuait en défense mais il a été déçu car toutes ses louanges, au lieu de le pousser à travailler ont eu l'effet contraire.»
Agacé lors d'une séance d'entrainement, il ira même jusqu'à insulter son mentor.
Après trente et une titularisations en trente quatre journées, l'Argentin l'oublie pour le déplacement à Metz. Le préparateur physique, Jan Van Winckel s'en souvient bien : « Les médias et ses amis essayaient de le convaincre qu'il était un faux numéro neuf, un second buteur dans l'axe. Il traînait un peu les pieds à l'entrainement, attitude inacceptable pour "Le Professeur". Moi, j'essayais de motiver Flo. Aux yeux de Bielsa, j'aurais dû le renvoyer de l'entrainement. Il a décidé de ne pas le convoquer pour le match. Flo avait les larmes aux yeux. On est resté tous les deux à Marseille et il devait faire quatre séances durant le week-end que j'avais organisé dans les calanques et, au lieu de s'entraîner dur, on a marché longuement, pris un café, parlé de sa vie, de son future, de ses attentes... Un des meilleurs moments de ma carrière. Comme Marcelo me faisait confiance, il ne m'a posé aucune question sur les séances à son retour. »
Le Belge se souvient aussi des amendes infligées par la LFP a cause de Flo parce qu'on revenait trop tard dans le vestiaire après l'échauffement. « Il était tellement perfectionniste qu'il voulait toujours marquer le but ultime avant le match, il continuait à tirer encore et encore, jusqu'à qu'il soit satisfait de sa frappe...»
Thauvin veut prouver, l'OM va l'éprouver...
« Derrière une apparence assez lisse, il y a de l'ambition et le sens des responsabilités » dit Elie Baup, son premier entraîneur en Provence.
« À son arrivée, il n'avait aucune préparation physique, il était sifflé dans les stades mais n'a jamais montré ses difficultés psychologiques.»
Pour Vincent Labrune : « Il a cru que c'était lui le sauveur et il a incarné surtout l'échec sportif. Aujourd'hui, il a quatre ans de plus, l'habit lui convient mieux.»
Labrune a l'habitude de croiser Thauvin à Orléans, d'où ils sont tout les deux originaires, pendant les fêtes, en compagnie de la mère du joueur.
Leur relation est moins intense mais l'ancien sous-fifre de Margarita est fier « de ce combat de six mois pour le ramener à Marseille. Flo a un plan de carrière, il trace sa route, c'est un malin, un opportuniste, mais ce n'est pas un gros mot dans l'univers du foot. Un solitaire aussi depuis sa rupture avec "Tonton Adil", là où la majorité des joueurs ont un entourage pléthorique »
Tonton Adil, alias Adil Amazzough, boucher parisien de son état, l'a accompagné de ses quatorze à ses vingt et un ans.
Ses parents, Brigitte et Charles, sont divorcés et le cadet des deux frères entretient une relation très forte avec sa grand-mère maternelle, d'origine espagnole et c'est donc à sa façon que Tonton Adil remplit aussi le vide affectif. Ils passent Noël ensemble à Paris, font les quatre cent coups comme deux ados de Grenoble à Bastia.
Un jour de l'été 2013, alors que tous les agents de France tentent de s'incruster aux négociations entre l'OM et le LOSC, un certain Jean-Pierre Bernes appelle.
« Mais qui êtes vous ? Non, je ne vous connais pas, désolé ! » répond Thauvin en se gondolant devant Amazzough, puis en prenant l'accent prononcé d'un autre agent, le Belge Roger Henrotay.
La terre entière leur appartient et le meilleur espoir de Ligue 1 de la saison 2012/2013 se proclame plus fort qu'Antoine Griezmann, alors à la Réal Sociédad et il n'a pas foncièrement tort.
« Il répétait qu'il voulait rejoindre les Bleus et qu'il serait à l'Euro 2016 » se souvient Labrune.
Les enjeux financiers, en termes de droits d'image, deviennent trop importants début 2014 et le couple Thauvin/Adil explose et depuis, Florian enchaîne les collaborations plus ou moins folkloriques.
Il y a d'abord ce journaliste télé qui prend comme pseudo le nom d'un général Romain, Marc-Antoine, pour gérer sa communication au téléphone.
Puis, un rapprochement en 2015, via des oiseaux de nuit, avec l'agent Karim Aktil qui montera son transfert à Newcastle grâce à l'intermédiaire Anglais Simon Stainrod.
Les deux hommes seront évincés au dernier moment après l'intervention de Labrune et d'un autre journaliste télé, un intime celui-là et qui rédigera sa lettre d'adieux aux supporteurs de l'OM en août 2015 et lui avait dégoté le numéro de sa future compagne, Charlotte Pirroni.
Il l'aide également à régler certains litiges comme par exemple avec sa propriétaire à Cassis.
A défaut de les avoir toutes soldées, Flotov traverse toutes ces péripéties sans se retourner et en compagnie de Charlotte et de quelques intimes, d'un juriste et d'un agent immobilier.
« Il se sent plus intelligent que la moyenne, il sait être attachant quand il faut l'être, détestable aussi à ses moments » dit de lui un ami.
Comme son ainé, Steve Mandanda, il reste dans sa bulle, prend un coach sportif et s'inflige des séances supplémentaires, envoie toujours un texto et garde le contact avec ses anciens coéquipiers.
Il est courtois, décidé et se séparera de son représentant, Fabrizio Ferrari à l'issue de leur contrat le premier février 2018.
En Juillet dernier, ils avaient obtenu une belle revalorisation de son contrat (415000 € mensuel jusqu'en 2021) mis il reste encore loin de l'objectif initial (les revenus de Payet) et se dit surtout déçu par les primes.
Pour la suite, Bernes tiendrait la corde et se présente avec le Bayern Munich dans la corbeille de mariage. L'Atlético Madrid se prépare aussi a l'après Griezmann et le suit aussi avec beaucoup d'intérêt. Thauvin verra bien, pour le moment, il s'est mis au Russe et fuse sur le côté droit.
S'il n'est pas chaque semaine le meilleur joueur de l'OM, Thauvin est de loin le plus décisif depuis dix huit mois, ce qu'il lui vaut la confiance de Didier Deschamps et sa sélection en Equipe de France
À Bastia, la L1 avait découvert un ailier percutant, capable de remonter le terrain balle au pied.
Auteur de dix buts lors de sa première saison dans l'élite, le champion du monde des moins de vingt ans profitait en Corse d'un contexte idéal dans une équipe qui privilégiait la contre-attaque.
Cette qualité ne s'est pas envolée depuis ces années car lorsque Marseille mène au score comme à plusieurs reprises cette saison, il dévore les espaces abandonnés par des adversaires dans l'urgence.
On ne peut que constater dans le bagages footballistique que Thauvin partage certains traits avec Arjen Robben, même s'il est moins vif que le Munichois, pur gaucher tous les deux, ils adorent recevoir le ballon prés de la ligne de touche pour éliminer leur adversaires et repiquer avant de tirer.
Il élargi peu à peu sa palette en passant d'un joueur très vertical au début de sa carrière en homme doué dans les petits espaces et les combinaisons.
Dans le 4-2-3-1 mis en place par Rudi Garcia à Marseille qui laisse une vraie marge à ses joueurs dans leurs déplacements et leurs choix offensifs, charge à Thauvin d'interpréter l'espace correctement selon les déplacements du numéro dix, que ce soit Payet ou Sanson.
Très souvent à l'intérieur du jeu pour compenser les déplacements de ses partenaires ou se placer dans le dos de ses adversaires mais il reçoit rarement des ballons dans cette position car il peine à s'orienter correctement pour aller de l'avant sur sa prise de balle et pourrait ainsi se montrer plus souvent disponible entre les lignes. C'est une marche qu'il lui reste a franchir pour enfin dépasser son profil d'ailier pour devenir, à l'instar de Raheem Sterling à Manchester City, un faux numéro neuf.
Thauvin se sert en revanche de ses déplacements dans l'axe comme d'un point de départ d'appels vers les côtés où il se sent plus a l'aise et sa complicité avec Payet offre beaucoup de solutions.
A l'arrivée, il a inscrit huit buts et donné autant de passes décisives cette saison en L1 et se montre décisif toutes les 95 minutes (hors penalty) contre 129 la saison dernière.
Thauvin s'est bien métamorphosé en un joueur quasi-indispensable de cet Olympique de Marseille. Ce soir, nous comptons sur lui pour nous offrir la victoire !
DROIT AU BUT ET ALLEZ L'OM !
Source : L'Equipe
« Quand il rentre sur la pelouse du Vélodrome, c'est comme s'il voulait nous dire à tous, je m'appelle Florian Thauvin et c'est moi le boss à l'OM.» C'est depuis Antalyia (Turquie), que William Vainqueur, qui ne manque pas un match de l'OM, nous parle du meneur de jeu Marseillais.
« Il confirme sa bonne saison dernière mais ce n'est plus le jeune premier, il a ses habitudes, il est chez lui, Bafé Gomis lui a apprit à se canaliser et n'hésitait pas à lui tirer les oreilles quand il le fallait.»
Dernier chapitre d'une carrière mouvementé, épilogue provisoire d'un garçon, qui soufflera ses vingt cinq bougies en Janvier prochain, après avoir été qualifié de "pépite", de "paria", de "sale gosse" ou "d'idole".
Pour Bouna Sarr, Flotov est un exemple de combativité et de performance.
« Il n'était pas au mieux lors de son retour de Newcastle et il a été prit en grippe par les supporteurs de Marseille mais a su faire preuve d'abnégation et se battre pour gagner sa place, il a du mérite et c'est pour ça que ses coéquipiers le respectent. »
« Il s'agit d'un mec incroyable, dans le vestiaire, on dit entre nous que tout est incroyable » dixit Franck Anguissa.
Pour Rod Fanny, « C'est le fiston ! Jeune, il voulait s'en sortir par lui-même en forçant ses dribbles, en fonçant tête baissée et encore plus lorsqu'il était fatigué. Je lui disais de se servir des autres. Il écoutait et acquiesçait mais continuait à s'obstiner comme un enfant enfermé dans ses propres qualités, dans sa propre façon de faire. Il a prit une baffe en Angleterre, il se croyait supérieur mais le talent, ça ne marche pas toujours. Il a simplifié son jeu et s'est appuyé sur l'équipe. Il a mûri, même s'il a failli retomber dans ses travers la saison dernière.» Quelques mots crus à l'attention de Franck Passi, quand ce dernier le reprend devant le groupe en septembre 2016, une opposition contre le Cameroun à la commanderie qu'il observe à peine le mois suivant, juché sur un muret, il préfère pianoter sur son smartphone, un coup de sang dans les vestiaires à Monaco après un cinglant 4-0.
Gomis est le premier a le remettre sur le droit chemin mais aussi le premier à militer pour son entrée en Equipe de France en automne 2016, quand Thauvin frémit sur son côté droit.
Les deux hommes partagent le même goût prononcé pour une communication "maîtrisée" (pour Gomis, ce n'est vraiment pas toujours le cas, on se souvient de sa déclaration d'amour envers son club de Vert-mine, après un match disputé avec l'OM) et le même appétit pour conseiller "les petits frères".
Puis vint l'année Bielsa, la saison 2014/2015. Parlons en...
Avant d'aller déprimer pendant six mois à Newcastle où il se plaignait tous les jours au téléphone de la pluie incessante et des schémas de jeux brumeux de Steeve McClaren, Thauvin a fait l'essuie-glace sur son côté droit, giclant comme un damné derrière ou étalant son inefficacité devant.
« Bielsa lui avait prédit le destin d'Alexis Sanchez s'il s'accrochait » se souvient le traducteur Fabrice Olzewski. « Il aimait Thauvin car il se tuait en défense mais il a été déçu car toutes ses louanges, au lieu de le pousser à travailler ont eu l'effet contraire.»
Agacé lors d'une séance d'entrainement, il ira même jusqu'à insulter son mentor.
Après trente et une titularisations en trente quatre journées, l'Argentin l'oublie pour le déplacement à Metz. Le préparateur physique, Jan Van Winckel s'en souvient bien : « Les médias et ses amis essayaient de le convaincre qu'il était un faux numéro neuf, un second buteur dans l'axe. Il traînait un peu les pieds à l'entrainement, attitude inacceptable pour "Le Professeur". Moi, j'essayais de motiver Flo. Aux yeux de Bielsa, j'aurais dû le renvoyer de l'entrainement. Il a décidé de ne pas le convoquer pour le match. Flo avait les larmes aux yeux. On est resté tous les deux à Marseille et il devait faire quatre séances durant le week-end que j'avais organisé dans les calanques et, au lieu de s'entraîner dur, on a marché longuement, pris un café, parlé de sa vie, de son future, de ses attentes... Un des meilleurs moments de ma carrière. Comme Marcelo me faisait confiance, il ne m'a posé aucune question sur les séances à son retour. »
Le Belge se souvient aussi des amendes infligées par la LFP a cause de Flo parce qu'on revenait trop tard dans le vestiaire après l'échauffement. « Il était tellement perfectionniste qu'il voulait toujours marquer le but ultime avant le match, il continuait à tirer encore et encore, jusqu'à qu'il soit satisfait de sa frappe...»
Thauvin veut prouver, l'OM va l'éprouver...
« Derrière une apparence assez lisse, il y a de l'ambition et le sens des responsabilités » dit Elie Baup, son premier entraîneur en Provence.
« À son arrivée, il n'avait aucune préparation physique, il était sifflé dans les stades mais n'a jamais montré ses difficultés psychologiques.»
Pour Vincent Labrune : « Il a cru que c'était lui le sauveur et il a incarné surtout l'échec sportif. Aujourd'hui, il a quatre ans de plus, l'habit lui convient mieux.»
Labrune a l'habitude de croiser Thauvin à Orléans, d'où ils sont tout les deux originaires, pendant les fêtes, en compagnie de la mère du joueur.
Leur relation est moins intense mais l'ancien sous-fifre de Margarita est fier « de ce combat de six mois pour le ramener à Marseille. Flo a un plan de carrière, il trace sa route, c'est un malin, un opportuniste, mais ce n'est pas un gros mot dans l'univers du foot. Un solitaire aussi depuis sa rupture avec "Tonton Adil", là où la majorité des joueurs ont un entourage pléthorique »
Tonton Adil, alias Adil Amazzough, boucher parisien de son état, l'a accompagné de ses quatorze à ses vingt et un ans.
Ses parents, Brigitte et Charles, sont divorcés et le cadet des deux frères entretient une relation très forte avec sa grand-mère maternelle, d'origine espagnole et c'est donc à sa façon que Tonton Adil remplit aussi le vide affectif. Ils passent Noël ensemble à Paris, font les quatre cent coups comme deux ados de Grenoble à Bastia.
Un jour de l'été 2013, alors que tous les agents de France tentent de s'incruster aux négociations entre l'OM et le LOSC, un certain Jean-Pierre Bernes appelle.
« Mais qui êtes vous ? Non, je ne vous connais pas, désolé ! » répond Thauvin en se gondolant devant Amazzough, puis en prenant l'accent prononcé d'un autre agent, le Belge Roger Henrotay.
La terre entière leur appartient et le meilleur espoir de Ligue 1 de la saison 2012/2013 se proclame plus fort qu'Antoine Griezmann, alors à la Réal Sociédad et il n'a pas foncièrement tort.
« Il répétait qu'il voulait rejoindre les Bleus et qu'il serait à l'Euro 2016 » se souvient Labrune.
Les enjeux financiers, en termes de droits d'image, deviennent trop importants début 2014 et le couple Thauvin/Adil explose et depuis, Florian enchaîne les collaborations plus ou moins folkloriques.
Il y a d'abord ce journaliste télé qui prend comme pseudo le nom d'un général Romain, Marc-Antoine, pour gérer sa communication au téléphone.
Puis, un rapprochement en 2015, via des oiseaux de nuit, avec l'agent Karim Aktil qui montera son transfert à Newcastle grâce à l'intermédiaire Anglais Simon Stainrod.
Les deux hommes seront évincés au dernier moment après l'intervention de Labrune et d'un autre journaliste télé, un intime celui-là et qui rédigera sa lettre d'adieux aux supporteurs de l'OM en août 2015 et lui avait dégoté le numéro de sa future compagne, Charlotte Pirroni.
Il l'aide également à régler certains litiges comme par exemple avec sa propriétaire à Cassis.
A défaut de les avoir toutes soldées, Flotov traverse toutes ces péripéties sans se retourner et en compagnie de Charlotte et de quelques intimes, d'un juriste et d'un agent immobilier.
« Il se sent plus intelligent que la moyenne, il sait être attachant quand il faut l'être, détestable aussi à ses moments » dit de lui un ami.
Comme son ainé, Steve Mandanda, il reste dans sa bulle, prend un coach sportif et s'inflige des séances supplémentaires, envoie toujours un texto et garde le contact avec ses anciens coéquipiers.
Il est courtois, décidé et se séparera de son représentant, Fabrizio Ferrari à l'issue de leur contrat le premier février 2018.
En Juillet dernier, ils avaient obtenu une belle revalorisation de son contrat (415000 € mensuel jusqu'en 2021) mis il reste encore loin de l'objectif initial (les revenus de Payet) et se dit surtout déçu par les primes.
Pour la suite, Bernes tiendrait la corde et se présente avec le Bayern Munich dans la corbeille de mariage. L'Atlético Madrid se prépare aussi a l'après Griezmann et le suit aussi avec beaucoup d'intérêt. Thauvin verra bien, pour le moment, il s'est mis au Russe et fuse sur le côté droit.
S'il n'est pas chaque semaine le meilleur joueur de l'OM, Thauvin est de loin le plus décisif depuis dix huit mois, ce qu'il lui vaut la confiance de Didier Deschamps et sa sélection en Equipe de France
À Bastia, la L1 avait découvert un ailier percutant, capable de remonter le terrain balle au pied.
Auteur de dix buts lors de sa première saison dans l'élite, le champion du monde des moins de vingt ans profitait en Corse d'un contexte idéal dans une équipe qui privilégiait la contre-attaque.
Cette qualité ne s'est pas envolée depuis ces années car lorsque Marseille mène au score comme à plusieurs reprises cette saison, il dévore les espaces abandonnés par des adversaires dans l'urgence.
On ne peut que constater dans le bagages footballistique que Thauvin partage certains traits avec Arjen Robben, même s'il est moins vif que le Munichois, pur gaucher tous les deux, ils adorent recevoir le ballon prés de la ligne de touche pour éliminer leur adversaires et repiquer avant de tirer.
Il élargi peu à peu sa palette en passant d'un joueur très vertical au début de sa carrière en homme doué dans les petits espaces et les combinaisons.
Dans le 4-2-3-1 mis en place par Rudi Garcia à Marseille qui laisse une vraie marge à ses joueurs dans leurs déplacements et leurs choix offensifs, charge à Thauvin d'interpréter l'espace correctement selon les déplacements du numéro dix, que ce soit Payet ou Sanson.
Très souvent à l'intérieur du jeu pour compenser les déplacements de ses partenaires ou se placer dans le dos de ses adversaires mais il reçoit rarement des ballons dans cette position car il peine à s'orienter correctement pour aller de l'avant sur sa prise de balle et pourrait ainsi se montrer plus souvent disponible entre les lignes. C'est une marche qu'il lui reste a franchir pour enfin dépasser son profil d'ailier pour devenir, à l'instar de Raheem Sterling à Manchester City, un faux numéro neuf.
Thauvin se sert en revanche de ses déplacements dans l'axe comme d'un point de départ d'appels vers les côtés où il se sent plus a l'aise et sa complicité avec Payet offre beaucoup de solutions.
A l'arrivée, il a inscrit huit buts et donné autant de passes décisives cette saison en L1 et se montre décisif toutes les 95 minutes (hors penalty) contre 129 la saison dernière.
Thauvin s'est bien métamorphosé en un joueur quasi-indispensable de cet Olympique de Marseille. Ce soir, nous comptons sur lui pour nous offrir la victoire !
DROIT AU BUT ET ALLEZ L'OM !
Source : L'Equipe
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